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LE BAS-POITOU DEPUIS LE TRAITÉ
DES PYRÉNÉES (1659) JUSQU'A 1700
- LE RÉGIMENT D'O'BRIEN A FONTENAY. DIFFICULTÉS AVEC
LES HABITANTS (1661)
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Mazarin (1) n'avait point été sérieusement disgracié,
et les Frondeurs l'avaient vu sans répugnance reprendre la
direction des affaires. Son habileté assurait à la France
de grands avantages dans le traité qui allait être, en
1659, conclu avec l'Espagne, sous le nom de Paix des Pyrénées.
Le mariage de l'infante d'Espagne, Marie-Thérèse, fille
de Philippe IV avec Louis XIV, et le retour de Condé avaient
garanti la bonne harmonie que de si longues guerres avaient rendu
nécessaire.
Néanmoins, le peuple, surchargé d'impôts, se
plaignaient hautement, et on pouvait craindre que le desespoir des
classes laborieuses ne les fit se coaliser de nouveau avec les mécontents
et les intrigues, qui agitaient toujours les couches supérieures
de la société. En Normandie, en Poitou, sur la Loire,
les nouveaux nobles, menacés dans leur possession d'état,
continuaient à remuer, à tenir des Assemblées.
Le peuple des campagnes recommençait à résister
aux agents du fisc, et on craignait que les troubles de la Gabelle
ne se renouvelassent encore, car malgré toutes sortes d'entraves,
le trafic du sel était tellement énorme que cinq à
six-cents vaisseaux, la plupart hollandais, venaient chaque année
en chercher à La Rochelle, à Marans, à Brouage,
aux îles d'Oléron et de Ré, et sur les côtes
du Bas-Poitou.
Louis XIV, qui venait de prendre le pouvoir royal en main, comprit
le danger que pouvait présenter pour ses conquêtes futures
un nouveau soulèvement qui, du Bas-Poitou, gagnerait facilement
l'Aunis, la Saintonge et la Guyenne.
Le 13 novembre 1661, il donna au régiment irlandais d'O'Brien
l'ordre de tenir garnison a Fontenay (2), où se trouvait depuis
quelques mois celui du duc d'Orléans, frère du roi.
Ce régiment s'y était déjà signalé
par des pillages, rapines et excès commis chaque jour par les
soldats à l'instigation des officiers. La population se souleva,
et le 12 septembre 1661 (3), le corps de ville somma le colonel Dardeine
(4), de vouloir bien faire cesser ces exactions. Cette sommation étant
demeurée infructueuse, le maire, Pierre de Maurienne, sieur
de la Vallée, en adressa le 21 janvier suivant (5) une nouvelle
au sieur Dary, commandant par intérim du régiment d'
Orléans, d'avoir à laisser immédiatement une
ville que ses soldats traitaient en pays conquis, et où il
n'existait plus de sécurité pour les personnes.
Les plaintes et les réclamations du corps de ville demeurèrent
à l'état de lettres mortes, et le conflit continua d'exister
entre l'élément militaire et l'élément
civil, ainsi que l'établit une lettre écrite par Louis
XIV au duc de Roannès, le 31 mars 1664.
...« Je sçavois déjà, dit le roi, que
les habitants ont promis de vivre dorénavant en paix avec le
soldat, ce qu'ils n'ont fait jusques à présent. »...
et il engage le duc de Roannès à tenir la main ferme
« à ce que les bourgeois ne s'eschauffent trop et à
ce que les soldats n'enfreignent ses commandements (6) ».
Ces sages prescriptions, ainsi que nous le verrons, ne furent pas
toujours suivies : des conflits se reproduisaient à chaque
instant entre l'élèment civil et l'élèment
militaire, assez nombreux dans cette ville, car, par crainte d'une
descente des Anglais ou des Hollandais sur nos côtes, le Bas-Poitou
demeura, pour ainsi dire, toujours pourvu de garbisons assez fortes,
au moins jusuq'au traité de Nimègue.
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NOTES:
(1) Il mourut dans la nuit du 8 au 9 mars 1661, à
l'âge de 59 ans.
(2) Archives de la ville, T. IV, page 205.
(3) Archives de Fontenay, T. IV, pages 207 à
213.
(4) Le sieur Dardeine habitait la maison de Jean de
la Boucherie, seigneur du Bugnon, advocat.
(5) Archives de Fontenay, T. IV, page 215.
(6) Archives de Fontenay, T. IV, page 229. -
Archives du château d'Oiron
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ORDRE DONNÉ PAR LOUVOIS DE
PUNIR DES SOLDATS DE LA GARNISON, QUI SE SONT RENDUS COUPABLES DE
MEURTRE D'UN BOURGEOIS
(28 Février 1674)
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A Versailles, ce 28 février 1674.
« J'ai receu la lettre que vous m'avez escrite, pour me rendre
compte des plaintes que fait le corps de ville de Fontenay de la garnison.
Je puis vous dire que le Roy, après avoir entendu le rapport
que je luy en ai fait, trouve bon que les auteurs du meurtre d'un
bourgeois soient punis avec la sévérité requise
par leur action. Vous ferez sçavoir au commandant du régiment
les ordres de Sa Majesté, et m'averirez sitost que justice
sera faite. Le soldat aprendra, par cet exemple que les provinces
du royaume ne sont pas pays conquis ».
Signé : LOUVOIS (1).
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|
NOTES:
(1) Archives de Fontenay, T. IV, page 271.
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CRAINTES QU'INSPIRENT LA MARINE HOLLANDAISE
ET UNE NOUVELLE FRONDE. - LE CHEVALIER DE ROHAN
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Pendant le cours de l'année 1674, tandis que les armées
de terre prenaient si heureusement l'offensive en Franche-Comté,
puis soutenaient une défensive si glorieuse en Belgique et
sur le Rhin, Louis XIV, abandonné de l'Angleterre, n'avait
pas cru sa marine en mesure de soutenir encore, sur l'Océan,
le choc de la marine hollandaise ; il avait jugé convenable
d'abandonner momentanément l'Atlantique à ses ennemis,
et de se borner à tenir la Méditerranée et à
défendre les côtes et les colonies menacées. Une
flotte hollandaise, sous Tromp, était à l'ancre sur
les côtes d'Angleterre, observant la Normandie, et attendant
pour agir, quelques avis secrets de France.
Les coalisés savaient qu'il existait dans le royaume bien
des souffrances et des mécontentements, et se croyaient en
droit de compter sur une nouvelle Fronde, grâce aux complots
qu'ils fomentaient dans diverses parties de la France. Un personnage
de haute naissance, le chevalier de Rohan, allié à plusieurs
familles bas-poitevines, « l'homme le mieux fait de son temps
et de la plus grande mine », mais perdu de dettes et de vices,
avait projeté, d'accord avec un officier sans emploi, nommé
La Tréaumont, d'exciter une révolte en Normandie et
de livrer Quillebuf ou Honfleur aux Hollandais. Les états
généraux avaient promis cent-mille écus à
de Rohan. Un autre complot avait été tramé dans
le Midi, et le 21 avril, le chef Sardan, ancien receveur des tailles,
avait signé un traité avec le prince d'Oranges, au nom
des confédérés. Il ne tarda pas à
en signer un second avec le cabinet de Madrid, auquel il promit d'insurger
premièrement les Cévennes et le Vivarais, puis de surprendre
un port dans la Guyenne.
Dès que les nouvelles de ces tentatives de soulèvement
furent connues du gouverneur du Poitou, le duc de la Vieuville, le
ban de la noblesse des élections de Fontenay, Niort, Mauléon,
fut immédiatement convoqué pour aller garder les côtes
du Bas-Poitou.
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CONVOCATION DU BAN DE LA NOBLESSE
DES ÉLECTIONS DE FONTENAY, NIORT, MAULÉON ET DES SABLES
(24 Mai 1674)
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Le duc de la Vieuville, pair de France, chevalier d'honneur de
la Reyne, gouverneur et lieutenant général pour le Roy
du Haut et Bas-Poitou, Chatellerandois et Loudunois.
Rolle de la garde, que les escadrons des gentilshommes des élections
de Mauléon, Fontenay-le-Comte, des Sables et de Niort, feront
successivement au bourg des Sables, pour la conservation des côtes
de la province du Poitou.
« Les deux escadrons de l'élection de Mauléon,
commandés par les sieurs de Forte-Ecuyère et de Rivecourt,
se rendront aux Sables, le lundy, quatrième du mois de juin
prochain, armés de mousquetons, et y séjourneront huit
jours entiers, pour en repartir le 13 dudit mois, au matin, et s'en
retourneront chez eux.
Les deux premiers escadrons de l'élection de Fontenay, commandés
par les sieurs de la Guymenière (1) et de la Muzanchère
(2), se rendront au même lieu des Sables, ledit jour 13 dudit
mois de juin, sur les quatre heures après-midy et y séjourneront
huit jours entiers, pour en repartir le 1er juillet suivant, au matin,
et s'en retourneront chez eux.
Les deux escadrons de l'élection des Sables, commandés
par les sieurs du Plessis-Landry et de la Barre-Saint-Juire, se rendront
audit lieu des Sables, ledit jour 1er juillet, sur les quatre heures
après-midy, et y séjourneront huit jours entiers, pour
en repartir le 10 au matin du même mois, et s'en retourner chez
eux.
Les deux premiers escadrons de l'élection de Niort, commandés
par les sieurs de Saligné et de Rouvre, se rendront audit lieu
des Sables, ledit jour 10 juillet, sur les quatre heures après-midy,
et y séjourneront huit jours entiers, pour en repartir le 19
au matin, et s'en retourner chez eux.
Le troisième escadron de ladite élection de Niort,
commandé par le sieur de Chantecourt, et un autre escadron
des gentilshommes d'une des élections suivantes, qui sera par
nous nommée lorsque la revue en aura été faite,
se rendront audit lieu des Sables, ledit jour 9 juillet, et y séjourneront
huit jours entiers, pour en repartir le 28 dudit mois au matin, et
s'en retourner chez eux.
Les escadrons des élections de Saint-Maixent, Loudun, Thouars,
Poitiers, Chàtellerault, le Blanc en Berry. y serviront à
leur tour, suivant les rolles qui seront par nous arrêtés,
dans les revues qui en seront faites par devait nous, aux jours marqués
par les ordres qui leur en seront envoyés.
Cependant, tous les gentilshommes de notre gouvernement ne laisseront
pas de se tenir prêts à monter à cheval, pour
servir en cas d'occasion plus pressante, le tout à peine contre
ceux qui manqueront à exécuter nos ordres cy-dessus,
d'être procédé contre eux suivant la rigueur des
ordonnances.
Fait à Fontenay-le-Comte, le vingt-quatre may mil-six-cent-soixante-quatorze
».
Le duc de la Vieuville.
Pour Monseigneur,
Faconnet (3).
Rien ne remua toutefois en Normandie, à l'approche des Hollandais.
Tromp se dirigea vers les côtes de Bretagne. Le gouverneur de
la province, le duc de Chaulnes, à l'exemple de son collègue
du Poitou, leva en masse l'arrière-ban noble et les paysans
de la Cornouaille et du Léonnais, et l'ennemi trouva le goulet
de Brest si bien fortifié, et les côtes voisines si bien
gardées, qu'il n'osa rien entreprendre sur le continent breton.
Il essaya seulement une descente à Belle-Ile, mais la garnison
du château, renforcée par la noblesse et par les campagnards
des environs, se défendit bravement, et obligea les Hollandais
à se rembarquer, 27 juin 2 juillet 1674. Tromp réussit
mieux contre l'île de Noirmoutier, qu'il envahit avant qu'on
eut pu y faire passer des troupes suffisantes(4).
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|
NOTES:
(1) Alexandre de Béjarry, sieur de la Roche et
de la Guérnenière.
(2) François Maucler, sieur de la Bretaudière
et de la Muzanchère.
(3) Archives de Fontenay, tome IV, pages 273,
274 et 275.
(4) Henri Martin, tome XIII, page 458.
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PRISE DE NOIRMOUTIER (Juillet 1674)
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Le 4 juillet, les Hollandais, commandés par l'amiral Tromp
et le comte Horn prirent position devant l'île.
« Leur flotte, de 40 gros bâtiments de guerre et de 60
plus petits, armée d'une formidable artillerie, portait de
nombreuses compagnies de débarquement. Le gouverneur, Jean
de Raphaélis, sieur du Pinet, ne montra ni capacité
ni vaillance ; n'ayant pas de troupes régulières, il
crut la partie perdue, et s'enfuit vers Fromentine. Un paysan indigné
lui envoya un coup de feu qui blessa son cheval.
La population, en face de forces aussi considérables, voulut
lutter quand même. Il lui fallait un chef ; elle recourut au
prieur de la Blanche, Dom Fouillon, de vaillante mémoire. Sous
la conduite des moines et de leurs hommes francs, les Noirmoutrins
combattirent à la Claire avec un stoïque courage ; mais
que pouvait leur résistance contre des troupes nombreuses bien
armées et bien commandées. Ils furent écrasés
après avoir fait perdre à l'ennemi cent-trente-cinq
hommes, y compris plusieurs officiers (1).
Les Hollandais parcoururent l'île du N. au S., se livrant à
des exactions de toutes sortes. Le château reçut une
garnison de mille hommes. La Blanche fut occupée militairement
par une compagnie de matelots : cinq-cents cavaliers allèrent
se poster à la Fosse pour éviter toute surprise du côté
du continent.
L'ennemi, en se retirant au bout de 21 jours, fit sauter les deux
tours du château qui battaient du côté du port,
coupa le bois de la Chaize, exigea une rançon de 42.000 livres,
et emmena en otages plusieurs notables : Charles Bourriaud, sieur
de l'Anglée ; Charles Friou, sieur du Marais Vieux ; André
Joubert (2) jeune, et Nicolas Moreau, ainsi que le frère Bernard
Fouillon, prieur de l'abbaye de la Blanche. Le vieux registre cite
le nom d'un Vinereau, pendu pour s'être montré trop bon
français (3).
Après avoir pris ou détruit dans les parages de Noirmoutier,
quelques bâtiments français, Tromp reconnut l'impossibilité
d'opérer une descente en Poitou. Toute la côte était
bordée de milices ayant à leur tête, indépendamment
des chefs que nous avons cités, Charles de la Rochebrochard,
époux de Gabrielle Radegonde de Maroys, dame d'Auzay (4).
Nulle part les populations ne se montraient disposées à
recevoir les étrangers comme des libérateurs, ainsi
que le leur avaient promis quelques aventuriers, et pourtant si la
grande majorité de la noblesse bas-poitevine avait répondu
à la convocation du duc de la Vieuville, quelques gentilshommes
du HautPoitou, surtout, méritèrent les justes reproches
du roi.
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|
NOTES:
(1) Un ouvrage hollandais dit que les habitants avaient
fait des retranchements munis de quatre pièces de canon, qui,
avec la mousqueterie firent beaucoup de mal aux envahisseurs.
(2) Un de ses descendants, mort récemment, André
Joubert, d'Angers, a publié une relation détaillée
de la prise de Noirmoutier par le comte de Horn.
(3) Guide du voyageur à Noirmoutier, par Viaud-Grand-Marais,
pages 25 et 26.
(4) D'après un certificat du 25 juillet 1674,
délivré par le duc de la Vieuville, Jean Brunet, seigneur
de Montreuil-sur-Mer, commandait une compagnie de trois cents hommes
de milice de Fontenay, qu'il conduisit aux Sables-d'Olonne et au camp
de la Barre-de-Monts, où il servit avec zèle, et courage
pour s'opposer à la descente que les ennemis voulaient tenter
sur ce pint (Beauchet-Filleau, page 515).
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LETTRE DE LOUIS XIV AU DUC DE LA VIEUVILLE,
GOUVERNEUR DU POITOU, TOUCHANT LES GENTILSHOMMES DE LA PROVINCE QUI
NE SE SONT PAS TROUVÉS AUX REVUES ET QUI ONT MANQUÉ
AU SERVICE MILITAIRE (15 Avril 1674)
|
« Mon cousin, j'ay été bien informé que
quelques gentilshommes de ma province du Poitou, de ceux qui ont été
mandé pour la déffence des costes d'icelles, contre
les entreprises des ennemis qui tenaient la mer de ce côté
là, ne se sont pas trouvés aux revues qui en ont été
faictes, et se sont dispensé de ce service, sans vostre congé
et permission, au préjudice de mon service et de la sûreté
de ma dicte province ; qu'en outre quelques autres du corps de la
dite noblesse, s'étant lassés de servir, se sont aussi
absentés dans le temps même qu'il en estoit le plus besoin,
et, ne voulant pas souffrir un relaschement de cette conséquence,
et de si mauvais exemple, parmy les gentilshommes de ma dicte province,
je vous fais cette lettre pour vous dire que mon intention est qu'aussitôt
que vous l'aurez reçue, vous ayez à vous informer quels
sont les gentilshommes de ma dicte province qui ont si notablement
manqué à leur devoir et que vous m'envoyez un rolle
de leurs noms et qualités, du bien de leur demeure, et des
terres et fiefs qu'ils possèdent, pour, ensuite d'ordonner
sur cela ce que je verrai estre juste et à propos, et la présente
n'estant pour autre fin. Je prie Dieu etc ».
LOUIS,
Le Tellier (1).
Pendant que Tromp faisait voile pour la Méditerranée,
où l'appelait instamment la régente d'Espagne ; - que
le chevalier de Rohan était décapité , - Jean
Grimouard de Villefort était nommé, le 26 septembre
1674, commandant de Fontenay, sous les ordres de la Vieuville, lieutenant
général de Poitiers et gouverneur particulier de la
ville. Aussitôt son arrivée, il eut des contestations
de préséance avec le corps de ville et la magistrature.
Les parties prirent pour arbitre Marillac, intendant de la province,
mais ne purent s'accorder : on recourut au roi qui, le 13 juin 1675,
décida « que le commandement précéderait
en toutes circonstances la magistrature ; qu'il pourrait faire prendre
les armes aux bourgeois, quand bon lui semblerait, prérogatives
dont le maire et le corps de ville ne pouvaient jouir ; mais que ces
derniers conserveraient les clefs de la ville (2) ».
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|
NOTES:
(1) Archives de la Société des Antiquaires
de l'Ouest et Archives de Fontenay, T. IV, page 279.
(2) Fillon. - Recherches sur Fontenay, T. I, page 308.
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AGITATION CAUSÉE EN POITOU
PAR LES ABUS DE JUSTICE. - ENQUÊTE (1679)
|
Au milieu de victoires remportées par le grand roi, les nouveaux
impôts qui en étaient la conséquence soulevaient
les populations. En Bretagne surtout se produisait une violente agitation
qui gagnait le Poitou ; les agents du fisc furent molestés
et le roi obligé d'user de concessions à Poitiers. Partout
on souffrait si l'on ne se révoltait point partout. Les abus
les plus criants se produisaient dans l'administration de la justice,
les crimes restaient trop souvent impunis, et les ordonnances royales
demeuraient lettres mortes pour les officiers de judicature et les
officiers ministériels.
Le roi voulant mettre un terme à ces abus, commit et députa
MM. de Fieubert, Bignon, de Marillac etc., pour se transporter à
Limoges, prendre connaissance dans l'étendue des provinces
du Limousin, Saintonge, Périgord, Angoumois, Haut et Bas-Poitou,
La Rochelle et pays d'Aunis, « des abus et fautes des officiers
de justice, de l'inexécution des ordonnances et arrêts,
invasion par force rébellion, etc ».
A la suite de l'enquête à laquelle se livrèrent
les commissaires du roi, de Marillac, intendant du Poitou, crut devoir
prendre, le 14 août 1679, pour le règlement du contrôle
des exploits, l'ordonnance suivante.
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|
p class="sstitre" align="center">EXTRAIT DE L'ORDONNANCE DE RENÉ
DE MARILLAC, INTENDANT DU POITOU, POUR LE RÈGLEMENT DU CONTROLE
DES EXPLOITS
(14 Août 1679)
|
DE PAR LE ROY,
« René de Marillac, chevalier seigneur d'Olinville...
intendant de la justice, police et finances en la généralité
de Poitiers, commissaire en cette partie. Sur les plaintes qui nous
ont été faites au sujet du contrôle des exploits
de cette généralité, de ce que les huissiers
pour favoriser l'intention des parties, oublient leur ministère,
et afin de couvrir les faussetés et malversations qu'ils font
tous les jours, font contrôler leurs exploits dans des lieux
forts éloignés de ceux où ils font leurs significations,
et se retirent par devers des contrôleurs qu'ils ont à
leur dévotion, qui leur contrôlent leurs exploits, de
quelque date qu'ils soient, au préjudice des arrêts et
règlements donnés sur le fait dudit contrôle des
exploits. Et cet abus était devenu si universel dans notre
province, que, par le soin que nous avons pris d'en faire faire la
recherche, il s'est trouvé un grand nombre d'exploits faux.
Et quand nous avons voulu pénétrer dans la véritable
cause de ce désordre, nous avons trouvé qu'il vient
principalement de ce que les bureaux du contrôle des exploits,
ne sont pas établis dans des distances raisonnables et convenables
pour le public, et de ce que les huissiers ont la liberté de
faire contrôler indifféremment partout où bon
leur semble, ce qui étant contraire aux règlements du
Conseil. A ces causes : Vu la déclaration du roy, et les arrêts
et règlements donnés en conséquence, nous ordonnons
qu'il sera établi par le fermier du domaine, des bureaux pour
le contrôle des exploits dans tous les lieux marqués
ci-après. Auxquels bureaux, les huissiers seront tenus de faire
contrôler les exploits qu'ils donnent dans l'étendue
des paroisses qui seront marquées dépendre des dits
bureaux pour le dit contrôle, ou dans le principal bureau de
chaque élection, et non ailleurs, à peine de nullité
des exploits, de faux et de deux-cents livres d'amende contre les
huissiers qui les feront contrôler ailleurs, et de pareille
amende contre les contrôleurs, et ce à commencer du 1er
janvier prochain. Et afin que le public soit dûment averti du
présent règlement, nous ordonnons qu'il sera publié
et affiché partout où besoin sera. Enjoignons pour cet
effet, à tous curés et vicaires d'en faire la publication
à leurs prônes, et de nous en certifier à peine
de saisis de leur temporel. Il ordonne au premier huissier ou
sergent, sur ce requis, de faire pour ce tous, exploits et significations
nécessaires. Et sera notre présente ordonnance exécutée
nonobostant oppositions ou appellatives quelconques et sans y préjudicier.
»
Fait à Poitiers, en notre hôtel, le 14
août 1679.
DE MARILLAC.
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|
DÉPARTEMENT DES BUREAUX ÉTABLIS
POUR LE CONTROLE DES EXPLOITS ET LES PAROISSES QUI DÉPENDENT
DE CHAQUE BUREAU DANS L'ÉLECTION DE FONTENAY (14 Août
1679)
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BUREAU DE FONTENAY
Fontenay
Pissot
DenantSaint-Michel -le-Clous
Fraigneau
Chassenon
Saint-Maxire
Sainte-Radégonde-la-Vineuse
Sérigné.
Saint-Rémy
Charzais
Xanton |
Doix
Saint-Mars-des-Prés Petosse
Montreuil
Chaix
Auzais
Longèves
L'Hermenault
L'Orbrie
Fontaines
Sihecq ? |
BUREAU DE COULONGES
Coulonges
Faye-sur-Ardin
Ardin.
Saint-Maixent-de-Beugné
Saint-Laurs
Faymoreau |
Saint-Étienne-des-Loges
Saint-Pompain
Saint-Hilaire-sur-l'Autise
Chapelle-ThireuilNieuil-sur-l'Autise |
BUREAU DE FOUSSAIS
Foussais
Le Busseau
Saint-Paul-en-Gâtine
Marillet |
Saint-Hilaire-de-Voust
Payré.
Scillé
Puy-de-Serre |
BUREAU DE VOUVENT
Vouvent
Saint-Maurice-des-Nouhes
Thouarsais
Saint-Cyr-des-Gâts |
Saint-Sulpice
Bournezeau
Cezais
Mervent |
BUREAU DE PUYBELLIARD
Puy-Belliard
Montsireigne
Saint-Vincent-Sterlanges
Chassay
Saint-Hilaire-le-Vouhis
Saint-Germain-de-Prinçay
Chantonnay |
Saint-Mars-en-Puybelliard
Sigournais
Chavagnes
Saint-Philbert-du-Pont-Charrault
La Jaudonnière
Saint-Hilaire-du-BoisCharrault |
BUREAU DE SAINTE-HERMINE
Sainte-Hermine
Saint-Martin-l'Ars
Changillon
La Réorthe
Saint-Juire
Saint-Étienne-de-Brillouet
Thiré
La Vineuse |
Saint-Jean-de-Beugné
Saint-Vincent-Fort-du-Lay
Saint-Martin-des-Fontaines
MarsaisSaint-Oüen-des-Gâts
Chapelle-Thémer
Saint-Laurent-la-Salle
Saint-Hermand |
BUREAU DE MOUCHAMPS
Mouchamps
La Grève |
Saint-Martin-des-Noyers
Sainte -Florence-de l'Herbergement |
BUREAU DE LA CHATAIGNERAIE
Châtaigneraie
Breuil-Baret
Saint-Maurice-le-Girard
Antigny.
La Tardière
Menomblet |
Saint-Pierre-du-Chemin
La Fougereuse
Montournais
Le Bouildroux
La Caillère |
BUREAU DE MOUILLERON
Mouilleron
Le Talud
Saint-Germain-l'Aiguiller
Cheffois
Saint-Jacques-de-Tillay |
Les Redoux
Réaumur
Sainte-Gemme-des-Bruyères
Bazoges |
BUREAU DU LANGON
Le
Langon
Chaillé-les-Marais
Nalliers |
Puyravault
Pouillé
Mouzeuil |
BUREAU DE MAILLEZAIS
Maillezais
Saint-Sigismond
Notre-Dame-de-Lié
Saint-Pierre-le-Vieux |
Saint-Nicolas-de-Maillezais
Courdault
Maillé |
BUREAU DU GUÉ-DE-VELLUIRE
Le
Gué-de- Velluire
Saint-Jean-de-Velluire
Vix |
Notre-Dame-de-Coussay
Vouillé |
BUREAU DE LA CHAIZE-LE-VICOMTE
La
Chaize-le-Vicomte
Sainte-Catherine-Lerière
Saint-Nicolas-de-la-Chaize
Saint-Jean-de-la-Chaize
La Limouzinière
Thorigny |
La Terre-des-Chaplots
Fougeré
Puymaufrais
Bournezeau
Château-Fromage |
BUREAU DE LUÇON
Luçon
Triaize
Les Magnils
Chasnais
Sainte-Gemme-la-Plaine
Champagné-les-Marais |
Sainte-Radégonde
La Bretonnière
Saint-Michel-en-l'Herm
Saint-Denis-du-Payré
Grues
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|
NOTES:
Placard imprimé du temps.
Archives de Fontenay, T. IV, pages 291-92-93-94.
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Les pertes causées au commerce et à l'industrie par
l'émigration de diverses familles protestantes préoccupaient
le grand ministre Colbert. Le Poitou surtout, qui avait souffert des
mesures impolitiques et inhumaines prises contre les réformés,
était demeuré néanmoins un pays d'élevage,
et si le commerce des laines, des draps, des droguets avait disparu
en partie des régions de la Châtaigneraie, Pouzauges,
Mouchamps, Breuil-Barret, Montsireigne, etc ; celui des cuirs était
néanmoins demeuré assez prospère. Malheureusement
les officiers marqueurs et les tanneurs vivaient en mauvaise intelligence,
et il importait de faire cesser le plus tôt possible un antagonisme
qui nuisait surtout au développement d'une industrie qui, depuis
plus de trois siècles, était demeurée florissante
à Fontenay. La lettre suivante de Colbert dit assez le soin
qu'il prenait de la prospérité de la France.
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LETTRE DE COLBERT A BÉREAU
(1), MAIRE ET CAPITAINE DE FONTENAY, POUR LUI DEMANDER DES RENSEIGNEMENTS
SUR LA FABRICATION DES CUIRS DANS SA VILLE ET LA PROVINCE DU POITOU
(16 Octobre 1682)
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Fontainebleau, 16 octobre 1682
A Monsieur Béreau, mayre et capitayne de la ville de Fontenay-le-Comte.
« J'ay reçu le 7 de ce mois, les mémoires sur
le commerce de la ville de Fontenay-le-Comte et pays circonvoisins
que je vous avais demandés par M. Moreau. Ils ne sont pas aussi
explicatifs que je les attendois. Sur quois, je dois vous dire qu'il
convient m'en envoyer d'autres, où vous ne manquerez de faire
mention de la qualité des cuyrs, draps, finettes, droguets
et toutes choses qui font la production du pays. Mais comme la manufacture
des cuyrs est de la plus grande conséquence dans le Poitou,
où il y a quantité de bestiaux, il est nécessaire
de favoriser les tanneurs, corroyeurs et autres gens de métiers
qui accomodent les peaux des dits bestiaux. Il est donc à propos,
pour le bien des peuples, que vous examiniez avec soin ce que deviennent
les cuirs de tout le bétail qui se tue dans la province pour
exciter les marchands à l'augmentation de votre commerce.
A l'esgard des offices de marqueurs, dont plaintes sont faictes par
les tanneurs, vous vous informerez de ce qu'il en est, et s'il y a
lieu de pourvoir à un autre règlement que l'ancien.
J'estime que jusque là, il faut laisser les choses en estat,
et ne rien haster, n'estant pas assuré de la sincérité
des plaintes. Les peuples n'ont intérest à ces querelles
où chascun entend tirer le meilleur de son costé, etc.
»
Votre très humble serviteur,
COLBERT
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NOTES:
(Copie du temps. - Papier de M. Poëy-d'Avant).
Archives de Fontenay, tome IV, pages 311 et 312.
(1) Archives de Fontenay, T. IV, pages 311 et
312.
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CONVOCATION DE LA NOBLESSE POITEVINE
NOMS DES PRINCIPAUX GENTILSHOMMES
VENDÉENS APPELÉS
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Tandis que Louis XIV et ses ministres s'occupaient avec un très
grand zèle de tout ce qui pouvait intéresser la prospérité
du Bas-Poitou, la France était en guerre avec presque toute
l'Europe : on craignait surtout pour les côtes de Vendée.
En 1689-90-91-93-94-95 et 1697, la noblesse de cette province fut
convoquée pour marcher sous les ordres du maréchal d'Estrées,
mais les ennemis ne se présentèrent point.
Parmi les gentilshommes vendéens qui firent partie de ces
différents bans, il convient de citer pour la Vendée.
Arcemale (N. D.), baron du Langon ; Arcemale, Etienne,
seigneur de la Frérnaudière, et Arcemale, seigneur
de la Touche ; firent tous les trois partie du ban des nobles
du Poitou et servirent dans la troisième brigade réunie
à la Châtaigneraie, le 26 mai 1689. - Trois Baudry
d'Asson se trouvèrent au même han, et aussi à
ceux de 1690-1691-1693 et 1697. - De Béjarry de la Louherie
servit dans le 3e escadron des nobles du Poitou, réunis à
la Châtaigneraie. - Darrot, Charles, seigneur de l'Huillière,
demeurant en la paroisse de Saint-Sulpice-en-Pareds, servit dans la
3e brigade réunie au même lieu. - Joseph de la Bretesche,
vicomte de Tiffauges, nommé lieutenant général
des armées du roi au mois de mars 1693, mourut aux Sablesd'Olonne,
où il commandait ainsi que sur les côtes d'Aunis et de
Poitou. - Aymon, Pierre, seigneur de la Petitière et
de Beaulieu, fit partie du han des nobles en 1691, ainsi que Henri
Augustin de La Tour, marquis d'Aizenay et Bellanger,
Henri, seigneur du Plessis-Houstelin (1). - De Bernon, Henri,
convoqué en 1689, le fut aussi en 1690-93-95-1702 et 1703.
Il obtint un certificat des plus honorables du comte de La Massais,
lieutenant général des armées du roi, daté
du 23 mai 1702. - De Mouillebert, Charles, seigneur du Lys
et du Tillet, demeurant paroisse de la Chapelle-du-Lys, servit au
ban de 1691 et faisait partie de celui de 1703. - Racodet,
Toussaint-François, seigneur de la Guinemaudière et
de Saint-Martin-Lars, fit partie des bans de 1689-1690 et 1691. -
Polycarpe Bejarry, servit sous le titre de seigneur de Lairaudière
au ban de 1690, et faisait partie du 2e escadron en 1695.- Antoine
Du Temps fit, en 1695, partie de l'arrière-ban de la
noblesse convoquée pour s'opposer aux descentes dont les Anglais
menaçaient nos côtes, et fut nommé commandant
de l'escadron de la noblesse du Bas-Poitou et des milices levées
dans le même but. - De Rorthays, Jean, seigneur de Saint-Révérend,
servit dans le 2e escadron du han de 1695 et de 1697, ainsi que le
petit-fils de Léon du Chastellier-Barlot, qui avait
été appelé en 1691. - Beufvier, Séraphin,
écuyer, seigneur du Paligny, fit les campagnes de Flandre et
de Hollande sous Louis XIV, qui l'anoblit après la paix de
Nimègue. Reçu grand sénéchal du Poitou
après avoir commandé en 1695 et 1696 le 1er escadron
du ban des nobles de Poitou, il fut chargé de convoquer au
ban de 1703, ce corps qu'il commandait. Il se mit aussi à la
tête de la noblesse lorsqu'elle fut assemblée pour accompagner
en Poitou Philippe V, roi d'Espagne et les ducs de Bourgogne et de
Berry (2).
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NOTES:
(1) Marié à Mademoiselle Marie Marchegay.
(2) Extrait de Beauchet-Filleau, tomes I et II, pages
273, 268, 273, etc.
Pour éviter des répétitions, nous
avons cru devoir donner aussi les noms des gentilshommes qui, en dehors
des bans de 1689-90-92-93-94 et 95, servirent à celui da 1697
et de 1703. - Pour l'état complet des gentilshommes de la sénéchaussée
de Fontenay choisis pour servir au ban de 1697, sur la convocation
de Vérac (30Avril 1697), voir l'Etat du Poitou sous Louis
XIV, par Dugast-Matifeux, pages 451-52-53-54.
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HÉROISME DU PÊCHEUR-PILOTE
FRICAUD
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Si les années 1689-91-93-91 et 95 ne furent marquées
par aucune tentative de débarquement des flottes ennemies,
il n'en fut pas ainsi en 1696. Le 17 juillet de cette année,
la flotte anglo-batave, commandée par l'amiral hollandais Russel,
attaqua les Sables-d'Olonne. L'amiral avait pris en mer, pour lui
servir de pilote, un pêcheur de la ville nommé Daniel
Fricaud. Ce vrai patriote induisit en erreur la flotte hollandaise,
en disant que la ville était aussi large que longue. Sur ce
renseignement les Hollandais et les Anglais lancèrent leurs
boulets droits devant eux : ceux-ci allaient tomber dans les marais,
au-delà du port, où ils ne faisaient aucun mal. Dans
le quartier de la Chaume seulement, 30 où 40 maisons furent
détruites. Pour faire croire à l'ennemi que le bombardement
détruisait une partie de la ville, les Sablais. allumèrent
de grands feux de paille ; ce qui trompa complètement l'ennemi.
Daniel Fricaud fut remis en liberté, et depuis le mois d'août
1897, une modeste statue rappelle, avec le nom d'une petite rue située
près l'hôtel-de-ville, la mémoire de ce sauveur
des Sables ; c'est là tout ce qu'on a pu faire pour honorer
la mémoire d'un héros. C'est après ce bombardement
que furent construites les fortifications qui existent encore aujourd'hui.
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VISITE DES COTES PAR L'AMIRAL DE TOURVILLE
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Après ces événements, le maréchal de
Tourville, commandant supérieur des forces de terre et de mer
dans les provinces de Poitou, Aunis et Saintonge, reçut l'ordre
de visiter au mois de septembre 1696 (1) les côtes de la Vendée,
en prévision d'une descente possible des Anglais, mais aucun
autre événement, important que celui que nous avons
raconté plus haut ne se produisit cette année, et la
paix de Ryswich se concluait en 1697.
La fin du XVIIe siècle ne fut guère marquée
dans notre pays que par la suppression de la gruerie de Vouvent et
celle de Parthenay, et par la création à Fontenay, le
1er juin 1698, d'une maîtrise particulière, dont l'étendue
était supérieure à celle de notre département.
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NOTES:
(1) Le 19 septembre 1696, Tourville se trouvait à
Fontenay, où il assistait à un Te Deum chanté
à l'occasion du traité de paix conclu entre la France
et la Savoie (Archives de Fontenay, T. V, page 375).
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ÉTENDUE DE LA MAITRISE PARTICULIÈRE
DES EAUX ET FORÊTS DE FONTENAY-LE-COMTE, AU MOMENT DE SA CRÉATION
(1er Juin 1698)
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Premièrement de Fontenay, y compris l'île de Maillezais,
àprendre depuis et jusque vers le port de Coulon, le long de
la rivière appelée Sèvre-Niortaise, qui passe
au long de la dite île de Maillezais, renfermée dans
la dite rivière, et de celle-ci à Nieuil-sur-l'Autise,
qui relève entièrement du siège royal et sénéchaussée
dudit Fontenay, passant du côté de Saint-Sigismond, Coulon
ci-dessus et jusque devers le bourg de Benet, et autres paroisses
ci-dessus nommées, que renferme la dite juridiction, passant
au-dessus Coulonges-les-Royaux, Réceleuf et Champdeniers (qui
relèvent comme les paroisses ci-après de la gruerie
de Parthenay), Champeaux, Saint-Lin, Saint-Martin-du-Fouilloux, Vaudeloigue,
Chalandray, La Saint-Ferrière, Thénezay, Airvault sur
Thouaret, Faye-l'Abesse, Bressuire, Mauléon, Mortagne, Tiffauges,
jusque vers Montaigu : Cotoyant ensuite les marches communes du Poitou
et de la Bretagne, descendant de Rocheservière, la Garnache,
cotoyant les marches communes de Beauvoir qui est sur le bord de la
mer, joignant les isles de Bouin et de Noirmoutier, et dudit Beauvoir,
descendant tout le long de la mer, passant par les marais de l'isle
de Mont, Riez, Saint-Gilles et tout le long de la côte, jusqu'aux
Sables, continuant la dite côte du Poitou vers Angles, passant
vers Marans, et renfermant Luçon, le Bas-Poitou et tous les
marais du Poitou (le dit Marans étant de la province d'Aunis),
joignant le long de la rivière de la Vendée, le bourg
du Gué, et conduisant à Fontenay.
En sorte que, par le contour de dépendance de la dite maîtrise,
se trouve avoir clans sa plus grande longueur 30 lieues, et dans sa
plus grande largeur 16 lieues, et son contour plus de 80 lieues.
TABLEAU DES DISTANCES (1)
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Lieues
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Lieues
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De Fontenay au Gué
Du Gué à Damvix
De Damvix à Benet
De Benet à Coulonges-les-Royaux
De Coulonges à Béceleuf
De Béceleuf à Champdeniers
De Champdeniers à Champeaux.
De Champeaux à Saint-Lin
De Saint-Lin à Saint-Martin-de-Fouilloux
De Saint-Martin à Vaudeloigne
De Vaudeloigne à Chalaudray
De Chalaudray à la Ferrière
De La Ferrière à Ténezay
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3
4
2
2
1 ½
1 ½
1
3
3
2
1
2
2
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De Thénezay à Airvault
D'Airvault à Faye-l'Abbesse
De Faye-l'Abbesse à Bressuire
De Bressuire à Mauléon
De Mauléon à Mortagne
De Mortagne à Tiffauges
De Tiffauges à Montaigu
De Montaigu à Rocheservière
De Rocheservière à la Garnache
De la Garnache à Beauvoir
De Beauvoir, le long des côtes jusqu'aux Sables
Des Sables à Marans
De Marans au Gué
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4 ½
3 ½
2 ¼
5
3 ¼
2 ¼
4 ¼
3 ½
3 ½
5
10
12
2
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NOTES:
Document du temps communiqua par M. Gabriel de Fontaine.
La succession à la couronne d'Espagne ranima la guerre entre
la France, l'Empire, la Hollande; ce qui obligea encore le roi de
faire convoquer la noblesse sous les ordres de M. de Chamilly.
(1) Archives de Fontenay, T. IV, pages 385 et
386.
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