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	   CHAPITRE  XII  
	   LES ORDRES MENDIANTS, - LES MATHURINS, - LES ORDRES RELIGIEUX 
        MILITAIRES 
	    	      
	    
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            Les Cordeliers, Les Trinitaires, les chevaliers de Saint-Lazare, 
  les Hospitaliers, les Templiers. 
           
    
            
     
     Possessions des ordres religieux et militaires dans le département 
    de la Vendée (Billy, Bourgneuf, Féolette, Les Fossés, - Châlon, 
    les Habites, Launay, Sainte-Croix-De-Montaigu, Puyravault, Champgillon, Coudrie, 
    Landeblanche, Sainte-Gemme. 
           
      
            
       
       Familles apparentées aux chevaliers. Veilles familles bas-poitevines. 
           
          
            
            
	      LES CROISADES. - Rôle des seigneurs poitevins. 
           
            
            
              
	        Première Croisade. 
           
              
            
               
            Seconde Croisade. 
           
                
            
                
            Troisième Croisade. 
           
                  
              
                
            Quatrième Croisade. 
           
                    
              
                
            Cinquième Croisade. 
           
                      
              
                
            Sixième Croisade. 
           
                        
              
                
            Résultats des Croisades en Bas-Poitou. 
           
                          
              
               
            Habitations particulières. 
           
                            
              
               
            Navigation. 
           
                              
              
                
            Pêche, Ostréiculture et Bouchots. 
           
                                
              
              Les canaux et les desséchements. 
           
                                  
              
              Droits d’usage et de parcours des marais. Viticulture. 
           
                                    
              
                Littérature (Pierre de Maillezais, Raoul Ardent, Pierre 
              Béranger, Pierre de Poitiers, Savary de Mauléon). 
                                  
              
              Langage de l’époque. 
           
                                      
              
              Avantages généraux. - Conditions des serfs en Bas-Poitou. 
           
                                        
              
              Les bourgs ou villages vendéens de l’époque féodale. 
           
                                          
              
               
            Villes neuves ou villes franches. 
           
                                            
              
               
            Contrats. 
           
                                              
              
              Canton de la Mothe-Achard. Fermage d’un paysan vers 1100. 
           
                                                
              
                Canton des Moutiers-les-Mauxfaits. Mode de transmission d’une 
            propriété rurale Vers 1120. 
           
                                                
              
                Château-d’Olonne. Bail à moitié de la Pironnière 
            en 1219. 
           
                                                    
              
              Bail de vigne à comptant à Saint-Benoit-d’Angles en 1265. 
           
                                                      
              
              Justice féodale. Juridictions diverses. 
           
                                                        
              
                Les mairies ou prévôtés en Bas-Poitou : 
                                                      Fontenay, La Mothe-Achard. La Mairie ou Prévoté de la Châtaigneraie, 
            en la paroisse de Saint-Philbert-de-Pont- Charrault (1236-1538). 
           
                                                        
              
                Election d’un maire.
                                                                                                                                                                                                                                                                               
            
		    
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		Les Cordeliers, Les Trinitaires, les chevaliers de Saint-Lazare, 
les Hospitaliers, les Templiers.		       
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	        1° Billy. - Cette commanderie, située près Corbaon, 
          dans la commune de Château-Guibert, se composait des château 
          et métairie de Billy et de quelques devoirs, cens et rentes : 
          le tout affermé 2.100 livres en 1782. 
        2° Bourgneuf, près Olonne. - Cette commanderie se composait 
          du logis et du moulin de Bourgneuf, paroisse de la Chapelle-Achard, 
          et de quelques devoirs, cens et rentes à l'lle-d'Olonne ; le 
          tout affermé 300 livres en 1640. 
        3°, Féolette. - Cette commanderie se composait du logis 
          et métairie de Féolette près de Saint-Etienne de 
          Brillouet, de la borderie de la Badellerie, même paroisse, des 
          métairies du Portault en Nalliers, et de la Vendronnière 
          en Saint-Vincent-Fort-du-Lay. Elle possédait en outre le four 
          banal et les deux moulins à vent. de Nalliers; une maison à 
          Sainte-Hermine, et des devoirs, cens et rentes importants à Saint-Etienne-de-Brillouet 
          et paroisses voisines : le tout affermé 1.200 livres en 1577, 
          et 2.700 en 1728. Le plus ancien titre concernant Féolette et 
          conservé aux archives de la Vienne est de 1215. 
         4° Les Fossés-L'halons. - Située dans la paroisse 
          de La Boissière-des-Landes, comprenait les logis et la métairie 
          des Fossés-Chalons, des . devoirs, cens et rentes à Nieuil 
          et paroisses voisines ; et l'annexe de la Baugerie, à laquelle 
          se rattachait la borderie du Pont-Métayer en Saint-Vincent-sur-Jard. 
          Le tout affermé 2.700 livres en 1781. 
         5° Les Habites (1). - Cette commanderie se composait des logis 
          et métairie des Habites, paroisse du même nom, aujourd'hui 
          partie de la commune d'Apremont, et de quelques devoirs, cens et rentes 
          aux Habites et paroisses voisines. La cure et l'église paroissiale 
          en dépendaient. A partir du XVIe siècle elle fut toujours 
          unie à Coudrie. 
         6° Launay. - Cette commanderie se composait du logis, de la métairie 
          et des deux moulins de Launay, paroisse de Sainte-Cécile, des 
          métairies de la Roussière, paroisse de Sainte-Flo-rence, 
          et de Serit, paroisse des Herbiers, du four banal du Fuiteau, paroisse 
          de Chantonnay, de la haute justice du village de la Châtaigneraie, 
          paroisse de, Saint-Philhert-du-Pont-Charrault, et de quelques devoirs, 
          cens et rentes dans les divers lieux ci-dessus; le tout affermé 
          avec Sainte-Croix-de-Montaigu 600 livres en .1603, 950 en 1712 et 1.200 
          en 1748. 
         Le plus ancien titre conservé à Poitiers, est un acte 
          d'environ 11200 par lequel Aimery, seigneur de Mortagne, donna certaines 
          choses aux Hospitaliers, en échange d'autres que leur avait jadis 
          données Antérius son père. 
         7° Sainte-Croix-de-Montaigu. - Cette commanderie, d'après 
          une visite de 1561, ne se composait plus dès lors que d'une maison 
          et chapelle en ruines, et de quelques devoirs et rentes. Depuis assez 
          longtemps déjà elle était réunie à 
          celle de Launay. 
         8° Puyravault. - Cette commanderie se composait du logis et du 
          marais du Commandeur (cabanes de Puyraveau, de la Martinière, 
          de la grande et de la petite Colomberie, de la Renardière et 
          du Fondreau), dans la paroisse de Puyravault, d'une contenance totale 
          de 2.000 journaux de terre tant labourables que pacages ; de la cabane 
          de la Verdinière. paroisse de Chaillé, d'une contenance 
          de 230 journaux et de quelques cens et rentes de peu d'importance ; 
          le tout estimé 2.305 francs de revenus à la fin du XVIIe 
          siècle. La cure et l'église paroissiale en dépendaient. 
         Les archives de la Vienne possèdent trois liasses et six registres 
          in-folio de titres concernant Puyravault. Le plus ancien est une sentence 
          de la sénéchaussée de Poitou, du 30 juin 1442, 
          dans un procès entre le commandeur et le chapitre de l'Eglise-Cathédralede 
          Poitiers, qui avait une pièce de terre de 20 septérées, 
          dans le marais de Champagné. 
         9° Champgillon. - Cette commanderie se composait du château 
          (2), métairie, four banal et greffe de Champgillon; des métairies 
          de l'hôpital de Thiré, de Ligné en Saint-Valérien, 
          de la Touche-Maurice et de Manfray, paroisse de la Réorthe, de 
          la Brissonnerie, paroisse de la Vineuse ; de Chaumes, paroisse de Saint-Hermant 
          ; de l'hôpital de Saint-Juire ; des moulins des Cornes et Tamarin, 
          paroisse de Champgillon ; de la fontaine de Thiré ; de Poislefeu, 
          près la Réorthe ; du moulin de Potays et du four banal 
          de la Châtaigneraie en Saint-Philbert ; de terres et bois disséminés 
          à Sainte-Hermine, Bessay, Saint-Pierre, Les Moutiers, la Vineuse 
          et Saint-Juire, et de devoirs, cens- et rentes importants à Champgillon 
          et paroisses voisines. 
         10° Coudrie. - Cette commanderie se composait des logis et sanctuaire 
          de Coudrie, et du moulin de la Brosse, paroisse de Coudrie, aujourd'hui 
          partie de la commune de Challans ; de la métairie de Lespinassière, 
          paroisse de la Garnache; de la borderie des Villattes, paroisse de Challans 
          ; du moulin de la Fesse, paroisse de Froidfond ; des prés de 
          la Giraye et des Guerbaudières, paroisse de Beauvoir-sur-Mer 
          et de quelques devoirs, cens, rentes, dans les paroisses voisines, ainsi 
          qu'à Machecoul et autres lieux de la Loire-Inférieure. 
          Le tout avec Bourgneuf, les Habites et Landeblanche, qui lui étaient 
          unis depuis le milieu du XVIe siècle, était affermé 
          3.000 livres en 1600. 
         11° Landeblanche. - Cette commanderie se composait du logis, métairie, 
          et des deux moulins de Landeblanche, paroisse de Belleville, et de quelques 
          devoirs, cens et rentes à la Roche-sur-Yon et dans le voisinage. 
          Après la suppression de l'ordre du Temple, elle fut réunie 
          à celle des Habites. 
         12° Sainte-Gemme. - Cette commanderie se composait du logis et 
          métairie de Sainte-Gemme, paroisse de Benet, de celles des Moutiers, 
          paroisse de Coulon, et de Mervent, paroisse de Sainte-Christine, plus 
          quelques devoirs, cens et rentes à Benet et environs. Ils étaient 
          de peu de valeur : le plus curieux était une rente de 100 anguilles 
          et de 30 sols pour la cuisson, due chaque année, le dimanche 
          des Rameaux, par le possesseur du moulin de Salbeuf, paroisse de Sciecq 
          (Deux-Sèvres). Après la suppression de l'ordre du Temple, 
          Sainte-Gemme fut réunie à l'hôpital de Cendre, paroisse 
          de Saint-Pompain (Deux-Sèvres), qui était d'un revenu 
          moindre. Les deux ensemble étaient affermés 1.900 livres 
          en 1645. 
         Les archives de la Vienne possèdent notamment sur SainteGemme, 
          un magnifique volume de 55 feuillets, en parchemin, intitulé 
          : " Le papier des rentes et revenus de la maysson de l'Opital-de 
          Sainte-Gemme, detraiz de plussours papiers enciens ; et l'a fait fayre 
          frère Guillaume Farny, au commandour de la dicte maysson en l'an 
          mil CCC dix. " L'avant-dernier article " le pasquer " 
          de Sainte-Gemme, dans lequel est décrit le droit d'usage et de 
          pâturage communs sur les deux rives de la Sèvre, depuis 
          Benet (Vendée), jusqu'à Eschiré (Deux-Sèvres), 
          est à lui seul une pièce aussi curieuse qu'intéressante 
          (3). 				
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			NOTES: 
			 (1) Voir pour l'incendie de 1622, l'Annuaire de la Société 
          d'émulation de la Vendée. (1875), pages 69-70. 
         (2.) De l'ancien château, il ne reste guère 
          aujourd'hui que des vestiges très modernisés ; sur les 
          murs de l'habitation restaurée, se voient encore gravées 
          les dates 1597-1642-1664. - La chapelle, dont une visite prieurale de 
          4719, conservée aux archives de la Vendée, donne la description, 
          a complètement disparu 
         (3) Archives de, la Vienne et extrait de la Société 
          d'émulation. Louis de a Boutetière (Année 1872). 
           
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		POSSESSIONS TERRITORIALES DES 
          ORDRES 
          RELIGIEUX ET MILITAIRES 
          DANS LE DÉPARTEMENT DE LA VENDÉE.
		  		       
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	         1° Billy. - Cette commanderie, située près Corbaon, 
          dans la commune de Château-Guibert, se composait des château 
          et métairie de Billy et de quelques devoirs, cens et rentes : 
          le tout affermé 2.100 livres en 1782. 
        2° Bourgneuf, près Olonne. - Cette commanderie se composait 
          du logis et du moulin de Bourgneuf, paroisse de la Chapelle-Achard, 
          et de quelques devoirs, cens et rentes à l'lle-d'Olonne ; le 
          tout affermé 300 livres en 1640. 
        3°, Féolette. - Cette commanderie se composait du logis 
          et métairie de Féolette près de Saint-Etienne de 
          Brillouet, de la borderie de la Badellerie, même paroisse, des 
          métairies du Portault en Nalliers, et de la Vendronnière 
          en Saint-Vincent-Fort-du-Lay. Elle possédait en outre le four 
          banal et les deux moulins à vent. de Nalliers; une maison à 
          Sainte-Hermine, et des devoirs, cens et rentes importants à Saint-Etienne-de-Brillouet 
          et paroisses voisines : le tout affermé 1.200 livres en 1577, 
          et 2.700 en 1728. Le plus ancien titre concernant Féolette et 
          conservé aux archives de la Vienne est de 1215. 
         4° Les Fossés-L'halons. - Située dans la paroisse 
          de La Boissière-des-Landes, comprenait les logis et la métairie 
          des Fossés-Chalons, des . devoirs, cens et rentes à Nieuil 
          et paroisses voisines ; et l'annexe de la Baugerie, à laquelle 
          se rattachait la borderie du Pont-Métayer en Saint-Vincent-sur-Jard. 
          Le tout affermé 2.700 livres en 1781. 
         5° Les Habites (1). - Cette commanderie se composait des logis 
          et métairie des Habites, paroisse du même nom, aujourd'hui 
          partie de la commune d'Apremont, et de quelques devoirs, cens et rentes 
          aux Habites et paroisses voisines. La cure et l'église paroissiale 
          en dépendaient. A partir du XVIe siècle elle fut toujours 
          unie à Coudrie. 
         6° Launay. - Cette commanderie se composait du logis, de la métairie 
          et des deux moulins de Launay, paroisse de Sainte-Cécile, des 
          métairies de la Roussière, paroisse de Sainte-Flo-rence, 
          et de Serit, paroisse des Herbiers, du four banal du Fuiteau, paroisse 
          de Chantonnay, de la haute justice du village de la Châtaigneraie, 
          paroisse de, Saint-Philhert-du-Pont-Charrault, et de quelques devoirs, 
          cens et rentes dans les divers lieux ci-dessus; le tout affermé 
          avec Sainte-Croix-de-Montaigu 600 livres en .1603, 950 en 1712 et 1.200 
          en 1748. 
         Le plus ancien titre conservé à Poitiers, est un acte 
          d'environ 11200 par lequel Aimery, seigneur de Mortagne, donna certaines 
          choses aux Hospitaliers, en échange d'autres que leur avait jadis 
          données Antérius son père. 
         7° Sainte-Croix-de-Montaigu. - Cette commanderie, d'après 
          une visite de 1561, ne se composait plus dès lors que d'une maison 
          et chapelle en ruines, et de quelques devoirs et rentes. Depuis assez 
          longtemps déjà elle était réunie à 
          celle de Launay. 
         8° Puyravault. - Cette commanderie se composait du logis et du 
          marais du Commandeur (cabanes de Puyraveau, de la Martinière, 
          de la grande et de la petite Colomberie, de la Renardière et 
          du Fondreau), dans la paroisse de Puyravault, d'une contenance totale 
          de 2.000 journaux de terre tant labourables que pacages ; de la cabane 
          de la Verdinière. paroisse de Chaillé, d'une contenance 
          de 230 journaux et de quelques cens et rentes de peu d'importance ; 
          le tout estimé 2.305 francs de revenus à la fin du XVIIe 
          siècle. La cure et l'église paroissiale en dépendaient. 
         Les archives de la Vienne possèdent trois liasses et six registres 
          in-folio de titres concernant Puyravault. Le plus ancien est une sentence 
          de la sénéchaussée de Poitou, du 30 juin 1442, 
          dans un procès entre le commandeur et le chapitre de l'Eglise-Cathédralede 
          Poitiers, qui avait une pièce de terre de 20 septérées, 
          dans le marais de Champagné. 
         9° Champgillon. - Cette commanderie se composait du château 
          (2), métairie, four banal et greffe de Champgillon; des métairies 
          de l'hôpital de Thiré, de Ligné en Saint-Valérien, 
          de la Touche-Maurice et de Manfray, paroisse de la Réorthe, de 
          la Brissonnerie, paroisse de la Vineuse ; de Chaumes, paroisse de Saint-Hermant 
          ; de l'hôpital de Saint-Juire ; des moulins des Cornes et Tamarin, 
          paroisse de Champgillon ; de la fontaine de Thiré ; de Poislefeu, 
          près la Réorthe ; du moulin de Potays et du four banal 
          de la Châtaigneraie en Saint-Philbert ; de terres et bois disséminés 
          à Sainte-Hermine, Bessay, Saint-Pierre, Les Moutiers, la Vineuse 
          et Saint-Juire, et de devoirs, cens- et rentes importants à Champgillon 
          et paroisses voisines. 
         10° Coudrie. - Cette commanderie se composait des logis et sanctuaire 
          de Coudrie, et du moulin de la Brosse, paroisse de Coudrie, aujourd'hui 
          partie de la commune de Challans ; de la métairie de Lespinassière, 
          paroisse de la Garnache; de la borderie des Villattes, paroisse de Challans 
          ; du moulin de la Fesse, paroisse de Froidfond ; des prés de 
          la Giraye et des Guerbaudières, paroisse de Beauvoir-sur-Mer 
          et de quelques devoirs, cens, rentes, dans les paroisses voisines, ainsi 
          qu'à Machecoul et autres lieux de la Loire-Inférieure. 
          Le tout avec Bourgneuf, les Habites et Landeblanche, qui lui étaient 
          unis depuis le milieu du XVIe siècle, était affermé 
          3.000 livres en 1600. 
         11° Landeblanche. - Cette commanderie se composait du logis, métairie, 
          et des deux moulins de Landeblanche, paroisse de Belleville, et de quelques 
          devoirs, cens et rentes à la Roche-sur-Yon et dans le voisinage. 
          Après la suppression de l'ordre du Temple, elle fut réunie 
          à celle des Habites. 
         12° Sainte-Gemme. - Cette commanderie se composait du logis et 
          métairie de Sainte-Gemme, paroisse de Benet, de celles des Moutiers, 
          paroisse de Coulon, et de Mervent, paroisse de Sainte-Christine, plus 
          quelques devoirs, cens et rentes à Benet et environs. Ils étaient 
          de peu de valeur : le plus curieux était une rente de 100 anguilles 
          et de 30 sols pour la cuisson, due chaque année, le dimanche 
          des Rameaux, par le possesseur du moulin de Salbeuf, paroisse de Sciecq 
          (Deux-Sèvres). Après la suppression de l'ordre du Temple, 
          Sainte-Gemme fut réunie à l'hôpital de Cendre, paroisse 
          de Saint-Pompain (Deux-Sèvres), qui était d'un revenu 
          moindre. Les deux ensemble étaient affermés 1.900 livres 
          en 1645. 
         Les archives de la Vienne possèdent notamment sur SainteGemme, 
          un magnifique volume de 55 feuillets, en parchemin, intitulé 
          : " Le papier des rentes et revenus de la maysson de l'Opital-de 
          Sainte-Gemme, detraiz de plussours papiers enciens ; et l'a fait fayre 
          frère Guillaume Farny, au commandour de la dicte maysson en l'an 
          mil CCC dix. " L'avant-dernier article " le pasquer " 
          de Sainte-Gemme, dans lequel est décrit le droit d'usage et de 
          pâturage communs sur les deux rives de la Sèvre, depuis 
          Benet (Vendée), jusqu'à Eschiré (Deux-Sèvres), 
          est à lui seul une pièce aussi curieuse qu'intéressante 
          (3). 				
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			NOTES: 
			(1) Voir pour l'incendie de 1622, l'Annuaire de la Société 
          d'émulation de la Vendée. (1875), pages 69-70. 
         (2.) De l'ancien château, il ne reste guère 
          aujourd'hui que des vestiges très modernisés ; sur les 
          murs de l'habitation restaurée, se voient encore gravées 
          les dates 1597-1642-1664. - La chapelle, dont une visite prieurale de 
          4719, conservée aux archives de la Vendée, donne la description, 
          a complètement disparu 
         (3) Archives de, la Vienne et extrait de la Société 
          d'émulation. Louis de a Boutetière (Année 1872). 
			  
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		FAMILLES APPARENTÉES 
          AUX CHEVALIERS          
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	       Parmi les croisés du Bas-Poitou dont les noms survivent, il 
          faut encore mentionner Pierre Mesnard, qui faisait partie de 1a milice 
          du Temple. Pierre de Monti, grand-maître de l'ordre de Jérusalem, 
          en 1568. - Toussaint de Cornulier, commandeur du même ordre en 
          Poitiers. Les chevaliers de Malte, Henri et Amable de Suyrot (1528-1598). 
          - Charles-Auguste Grelier de Concize, commandeur de l'ordre de Saint-Jean 
          de Jérusalem. Les chevaliers Fidèle, Armand-Célestin 
          Grelier du Fougeroux ; Gaspard, Bonaventure, et Achille-Louis de Béjarry. 
          - Les pages du grand-maître de l'ordre, . Marie-Henri-Louis de 
          Mouillebert, seigneur de Puysec, près Fontenay, et Armand-Charles 
          de Béjarry. - Les Le Bailly de la Falaise, dont la famille se 
          rattache aux guerres saintes, par ses alliances avec les d'Anfreville 
          et les de Thiboutat (1). 
           				
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		   VIEILLES FAMILLES BAS-POITEVINES  
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	        Indépendamment des familles bas-poitevines, dont plusieurs membres 
          furent ou fondateurs ou bienfaiteurs des, abbayes ou prieurés 
          dont nous avons parlé, on peut citer au commencement du IXe siècle, 
          la famille Achard. Un Mathieu était, en 813, seigneur de la Mothe-Achard. 
          Un Achard Etienne, figure comme témoin dans un désistement 
          fait en 1081, par un nommé Geoffroy, de plusieurs droits qu'il 
          prétendait posséder à Saint-Maixent (DF). Peut-être 
          est-ce le même qui signe comme témoin en 1097, l'acte damné 
          acquisition faite par l'abbaye de Talmont, de quelques héritages 
          situés, au Sableau. Son fils Pierre était présent 
          à la fondation de l'abbaye de Trizay. 
         Vers 935, dans la charte de fondation de l'église Saint-Pierre-de-Mauléon, 
          figure Raoul, fils d'Arnould de Mauléon, vicomte d'Herbauges, 
          marié- à Humberge, fille de Raoul, seigneur de Mortagne. 
          Ce Raoul avait épousé Hilarie, sueur de Renaud, seigneur 
          de Mallièvre. Son fils Ebles II, se maria avec Alia, fille de 
          Hugues du Puy-du-Fou. Toutes les donations de dîmes et de terres 
          qui se rapportent à l'église de Saint-Pierre, furent signées 
          par Ebles 11, par les seigneurs de Mallièvre, de Talmont, de 
          Châteaumur, de Puy-du-Fou, de Mortagne, etc., tous fiefs du voisinage 
          dont les seigneurs se qualifiaient de chevaliers et qui attestent pour 
          la postérité, que déjà la contrée 
          tout entière était sous le régime de la féodalité 
          solidement établie (2). 
         Un Guillaume de Thouars, dit Taillefer, fondait vers 970, un château 
          à Pouzauges, et augmentait son domaine, en épousant Mathilde, 
          fille de Renaud, seigneur de Mortagne. Un de ses fils Renaud, devenait 
          bientôt seigneur de la Flocelière. 
         Vers la même époque, apparaît comme seigneur de 
          Tiffauges, un Aimery, second fils d'Eudes de Thouars, marié à 
          la fille de Guillaume Il Taillefer, comte d'Angoulême. 
         C'est vers le second quart du XIe siècle, qu'apparaissent les 
          appellations des principales familles poitevines, celles des Lusignan, 
          des Parthenay, des Morthemar, des Vivone, des la - Tremouille, etc. 
         C'est dans un document de 1047 que l'on voit, croyons-nous, figurer 
          pour la première fois, le nom illustre de la Trémouille. 
          Cette année, en effet, un Pierre de la Trémouille est 
          mentionné comme témoin, dans une charte d'affranchissement 
          d'un Collibert accordée par Geoffroy Martel, et sa femme Agnès, 
          à leur retour de la Pouille, où ils avaient accompagné 
          l'empereur Henri III (3). 
         La famille de Chabot, dont de nombreux descendants habitent non seulement 
          la Vendée, niais l'Anjou et, la Bretagne, est connue depuis 1040 
          (4). A cette date, Chabot Guillaume chevalier seigneur de la Chabotière 
          et des fiefs Chabot, fut témoin, avec Henri Ier, roi de France, 
          Guillaume, duc de Guyenne, et les plus grands seigneurs du Poitou et 
          de l'Anjou, de la fondation de l'abbaye de la Trinité de Vendôme, 
          par Geoffroy Martel, comte d'Anjou, et Agnès de Bourgogne, sa 
          femme. 
         Vers 1055, Chabot (Willelmus), Ainor sa femme et Geoffroy son frère, 
          vendent quelques terres et salines, et donnent plusieurs dîmes 
          et cens à l'abbaye de Maillezais (5). 
         Un Chabot Sebran, sire de Vouvent et Mervent, soutient en présence 
          de Louis VII, dit le Jeune, roi de France, duc d'Aquitaine et comte 
          de Poitou, contre Godin ou G-audin, abbé de Maillezais, qu'en 
          qualité de successeur de son frère, il avait droit d'avouerie, 
          garde et juridiction de cette abbaye et membre en dépendant, 
          tenue par lui à hommage lige du comte de Poitou, " ce qu'il 
          offrait de prouver par le duel` ou à l'épreuve de l'eau 
          bouillante ". Mais par jugement du roi et de ses barons assemblés, 
          il fut débouté de sa demande au mois de mars 1151. Il 
          mourut peu de mois après, le 16 des calendes d'août. Il 
          avait épousé Agnès, dame de Rocheservière 
          et de la Grève, fille d'Emmery et d'Agnès de la Faye (6). 
         L'existence de la famille de Mesnard est constatée dans le 
          Talmondais dès 1050, par une charte conservée aux archives 
          de la Vendée, et publiée par le savant Paul Marchegay. 
         En 1068 il est fait mention de la famille Chasteigner, qui à 
          cette époque possédait la terre de ce nom. Plus tard, 
          elle possèdera Réaumur, La Meilleraye, et se distinguera 
          pendant les Croisades. 
         En 1212, un Jean Chasteigner, seigneur de Réaumur, était 
          considéré comme le quatrième chevalier banneret 
          du Poitou. 
         On peut citer encore dans lexie siècle, un sire de Pouzauges, 
          un sire de Parthenay, et Savary, vicomte de Fontenay, qui en 1066 accompagnèrent 
          Guillaume le Bâtard, dans la conquête de l'Angleterre. Quatre-mille 
          pèlerins poitevins d'élite, sous le commandement du vicomte 
          de Thouars, Aimery IV (7), prennent part à la sanglante bataille 
          de Hastings (14 octobre 1064), où soixante-sept-mille Anglais 
          devaient mordre la poussière. 
         Le même Aimery qui, dès 1047, avait confirmé la 
          possession du prieuré de Bellenoue à l'abbaye de Saint-Michel-en-l'Herm, 
          accompagna, en 1054, les comtes d'Anjou et de Poitou, qui marchaient 
          au secours du roi Henri Ier, contre Guillaume Ier, duc de Normandie. 
          Il fit partie de l'expédition d'Espagne, entreprise par Gui Geoffroy, 
          comte de Poitou, et s'y distingua. Mais le fait le plus remarquable 
          de la vie d'Aimery fut, ainsi que nous l'avons déjà dit, 
          la large part qu'il prit à la conquête- de la Normandie 
         Gauthier et Gosselin, seigneurs de la Garnache. - David, seigneur 
          de la Flocelière qui, le 24 octobre 1091, donna en son nom et 
          en celui de son frère et de son fils Geoffroy, l'église 
          de la Flocelière au monastère de la Sainte-Trinité 
          de Mauléon (aujourd'hui Châtillon-sur-Sèvre), dont 
          elle dépendit jusqu'en 1789. Le fait de cette donation avait 
          été peint, à une époque très reculée, 
          sur un mur de l'église, où il a été découvert 
          cri 1864 ; malheureusement, ces restes de peintures murales- n'ont pas 
          été conservés. 
         Aspremont Guillaume figure, en 1095, comme l'un des signataires de 
          la donation de droits et de divers, héritages, faite au prieuré 
          de la Chaize-le-Vicomte, par Herbert, vicomte de Thouars. - Aspremont 
          souscrivit en 1109, la charte d'érection de l'abbaye de Bois-Grollard 
          (8). 
         Un acte daté des fêtes de Pâques 1096, et relatif 
          à une restitution de biens, concentré au, château 
          de Benon, signé Guillaume, comte de Poitiers, Mathilde ou Mahault, 
          comtesse, sa femme, etc., acte confirmé par le légat du 
          pape, cinquantetrois archevêques, évêques, abbés, 
          etc., donne encore des renseignements intéressants sur quelques 
          familles seigneuriales du Bas-Poitou. 
         On voit figurer au corps de l'acte Larius, sire de Mortagne, Geoffroy 
          et Umbert, surnommé Amaubert, Guillaume Achards sire de la Mothe, 
          Bernard, sire de Mervent, Mesnard Meschin, et Hugues Chabot. 
         Trois ans après, le 7 décembre 1099, dans un acte de 
          donation faite au prieuré de la Cbaize-le-Vicomte, par Hubert, 
          vicomte de Thouars et plusieurs de ses barons, nous relevons les noms 
          qui appartiennent à notre pays : Maurice de Montaigu, Jean de 
          Bressuire, Raoul de Mauléon, Geoffroy de Tiffauges, Guillaume 
          de Châteaumur, Maurice de Pouzauges, GuillaumeBertrand des Essarts, 
          Etienne de Bournezeau, Bernard de la Roche-sur-Yon, Barbotin d'Aspremont, 
          Pierre de la Gar- nache et le seigneur de Kemikers (Commequiers) (9). 
         Vers 1110, apparaît un Anstronius, seigneur de Mortagne, dont 
          un fils, Pierre, était seigneur de Treize-Vents. A la même 
          date, Guillaume Guy des Herbiers confirme divers dons à l'abbaye 
          de la Grainetière. 
         En 1131, figurent comme témoins du testament de Guillaume X, 
          duc d'Aquitaine (10); Truille, seigneur de Pouzauges, Guillaume (le 
          Talmont, Geoffroy du Puy-du-Fou, Guillaume, frère de ce dernier 
          et camérier de France, Guillaume de Pouzauges, son frère, 
          Richard, baron, Regnault de Mortagne, Regnault de la Flocelière, 
          et enfin Guillaume des Herbiers, maître d'hôtel du duc d'Angoulême 
          (11). 
         Au mois d'avril MO, Beaumont Richard est un des signataires d'une 
          charte passée à Antioche, et pour laquelle Raymond, prince 
          de cette ville, et Constance, sa femme, confirment au profit de l'église 
          du Saint-Sépulcre, des droits qu'elle possédait en cette 
          ville d'Antioche (12). 
         En cette même année 1140, Bodin Aimery, fils d'un, des 
          écuyers de Mareuil, fait, conjointement avec Sebrant Chabot, 
          seigneur de Vouvent, et Thibault Chasteigner, seigneur de la Châtaigneraye, 
          une donation à l'abbaye de l'Absie (BeauchetFilleau, page 372). 
         En 1145, un seigneur de Sainte-Hermine assiste à la dotation 
          de l'abbaye de Trizay. 
         				
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			NOTES: 
			(1) René Vallette. - Chroniques du Bas-Poitou, 
          T. iv, page 118. 
         (2) Auber, Tome VI, page 376. 
        La plus ancienne famille connue du Bas-Poitou, serait 
          la famille Judikaël. En 616, un Judikaël, prince de Domnoë, 
          était seigneur des Herbiers. (Brandois, Notice sur les Herbiers.) 
         (3) Gallia Christiana, II. col. 1293. 
         (4) De La Fontenelle de Vaudoré. - Histoire es 
          évêques de Luçon, T  
         (5) Manuscrits de Dom Fonteneau, 25. . 
         (6) Beauchet-Filleau, page 557. 
         (7) Ce fut ce même Aimery, qui fit construire l'église 
          de la Chaize-le-Vicomte, vers 1088. Pour plus de détails, voir 
          Cartulaire du Bas-Poitou, par Paul Marchegay. 
         (8) Besly dit que vers l'an mille, des princes de la 
          maison de Chabot, seigneur d'Apremont et de Mareuil, quittèrent 
          leur nom de famille pour adopter celui de leurs terres, que leurs descendants 
          ont continué à: porter jusqu'à l'époque 
          de leur extinction (Beauchet-Filleau, p. ii. 
         (9) Beauchet-Filleau, T. n, page 717. 
         (10) H. Auber. - Histoire du Poitou, T. VI, page 377. 
         
         (11) Auber, T. vin, page 129. 
         (12) Dam Fonteneau croit que l'antique châtellenie 
          de Beaumont, qui_ faisait partie de la baronnie de Mortagne et de la 
          vicomté de Tiffauges, est le berceau de cette famille Beaumont, 
          dont l'origine se perd dans la nuit des temps (Beauchet-Filleau, page 
          249). 
           
         
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            LES CROISADES 
            ROLE DES SEIGNEURS POITEVINS	 
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	        Au moment où l'humanité, après l'affreux cauchemar 
          de l'an mille, semble prête à se coucher dans un sépulcre, 
          tout à coup elle est réveillée par le bruit des 
          Croisades. 
        C'est par- les causes de cette guerre, que nous n'étudierons 
          point ici, que l'on put voir que l'âme humaine n'était 
          pas encore morte, et qu'il ne lui manquait, pour reconquérir 
          la plénitude de la vie, que de s'incarner dans un corps nouveau, 
          (lui commence à s'appeler la commune, qui demain s'appellera 
          la patrie, et qui comme l'homme lui-même sera enfantéo 
          dans la douleur et dans le sang
 
        Alors, toutes les querelles, toutes les guerres cessèrent comme 
          par enchantement. Les ennemis se donnèrent la main pour marcher 
          vers la Terre-Sainte. Le serf y suivit le seigneur; la femme, le mari, 
          l'enfant, le vieillard. Le mot de Salomon fut vérifié 
          : " Les sauterelles n'ont point de rois, et elles s'en vont ensemble 
          par bandes. " 
         La haine du nom musulman n'était pas nouvelle en Europe, et 
          le Poitou surtout se rappelait, avec colère, les ravages qu'y 
          avaient causés les invasions sarrasines. 
         Dans la noblesse poitevine, batailleuse et aventureuse par tempérament, 
          le mouvement qui avait gagné le monde chrétien s'accentua 
          rapidement, et de nombreuses familles de notre pays entrèrent 
          dans le sentiment général qui précipitait l'Europe 
          vers l'Asie, pour y conquérir des ruines et un tombeau. 
           				
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		   PREMIÈRE CROISADE  
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	        A peine le printemps de 1096 eut-il paru, qu'une foule de Poitevins 
          se trouvèrent sous la conduite des plus illustres barons, prêts 
          à partir pour la première croisade, qui fut la réponse 
          la plus efficace donnée par les peuples aux appels des Souverains 
          Pontifes, et aux sollicitations secrètes de l'enthousiasme et 
          de la foi. 
         Dans cette vaillante phalange, les Quatre-Barbes furent représentés 
          par le Bernard qui avait conquis en Espagne, à dix ans de là, 
          le glorieux surnom que ses descendants portent encore, et avec lui le 
          Robert qui devait fonder, à son retour, l'hôpital de Montmorillon 
          ; Guy de la Trémouille ; - les Maulévrier, établis 
          déjà depuis un demi-siècle dans la petite ville 
          de ce nom, sise à la limite du Poitou et de l'Anjou ; - les Pérusse 
          des Cars, qui dès lors possédaient des terres et des alliances 
          dans notre pays ; Guy de Lusignan, qui devait ceindre la couronne de 
          Jérusalem (1); - les sires de Châteaubriant, dont la branche 
          des Roches-Baritaud a fourni un gouverneur à Fontenay, en 1570; 
          - Hugues Bontou, seigneur de la Baugisière en Saint-Michel-le-Cloucq, 
          et Hugues de Garnaches, de l'illustre maison de Rouault, morts l'un 
          et l'autre courageusement, dit Besly, le 17 mai 1102, à la désastreuse 
          journée de Rame ; - Jaillard de la Maronnière, dont le 
          nom se retrouve sur tous les champs de bataille, depuis la première 
          Croisade jusqu'à Castelfilardo ; - Arbert Clérembault, 
          seigneur de Sallertaine, qui donne ses terres au prieuré de ce 
          lieu, avant de partir pour la Terre-Sainte; - Aimery de Bouil, l'un 
          des plus puissants seigneurs du Talmondais. 
        Quatre ans plus tard, Guy de la Trémouille, les Geoffroy des 
          Herbiers, et d'autres seigneurs poitevins, rangés sous l'étendard 
          d'Herbert de Thouars, rejoignirent Guillaume IX (2), comte de Poitiers 
          et duc d'Aquitaine, traversèrent l'Allemagne, trouvant partout 
          un accueil sympathique " et semant leur route, par la Hongrie et 
          jusqu'aux rivages de la Mer Noire, de leurs chants et de leurs prières 
          (3). " 
         Après de graves conflits avec le due de Bulgarie, reçus 
          et choyés pendant cinq semaines à la cour de l'empereur 
          Alexis Comnène, trahis ensuite par ce dernier, ils arrivèrent 
          sous les murs de Nicée, où allaient commencer pour eux' 
          les plus sérieux périls suscités par les louches 
          intrigues de ce même Comnène, qui avait peint en termes 
          si énergiques les excès de la domination musulmane. 
         Furieux, les Aquitains et les Gascons reviennent sur leurs pas et 
          assiègent Constantinople. Sur le point de franchir la dernière 
          enceinte, intervient un. arrangement. Guillaume triomphant, se hâte 
          de traverser le Bosphore et va mettre de nouveau le siège devant 
          Antioche, où périrent un grand nombre de Poitevins. 
         Le comte de Poitou sauva sa vie à grand'peine ses bagages et 
          son argent furent la proie des Seldjoucides; un seul écuyer lui 
          resta. Fuyant à sa suite à travers les montagnes et par 
          des chemins perdus, il arriva non loin de Tarse, en une petite ville 
          que .gouvernait Bernard l'Etranger. 
        Après des péripéties sans nombre, après 
          avoir visité Beyrouth, gagné Antioche, pris part au siège 
          de Jaffa, le due retourna en France, où il débarquait 
          sans accident vers la fin de décembre,1102 (4) 
        Bientôt après (15 juin 1106), le pape Pascal II arrivait 
          à Poitiers et y présidait un concile. 
        Au tableau des misères endurées par les chrétiens 
          d'Orient, la chevalerie poitevine se leva de nouveau tout entière, 
          et sous la conduite du prince de Tarente, Boëmond, elle partit 
          avec les Angevins et les Manceaux. 
         " En 1107, cinq-mille chevaux et quarante-mille hommes s'embarquèrent 
          à Bari, sur le golfe de Venise, laissant à l'Europe l'admirable 
          spectacle de ce que peuvent, dans un même homme, l'intrépidité 
          de sa vaillance guerrière, et l'énergie de ses religieuses 
          convictions(5). 
         					
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			NOTES: 
			(1) La Fontenelle de Vaudoré, dans les notes manuscrites 
          conservées à la bibliothèque de Niort, dit que 
          Geoffroy, son frère, seigneur de Mervent, conduisit vers Guy 
          une armée nombreuse, a où les natifs de Mervent et des 
          autres possessions de son beau-père, Chabot-Thibaud Il, étaient 
          en nombre. " 
         (2) Jean des Herbiers, seigneur de l'Ementruère, 
          Beaufou, etc., signa le testament de Guillaume IX. Il y prend le titre 
          de Dapifer Aquitani (BeauchetFilleau, p. 223). 
         Un de ses descendants, Milet des Herbiers, seigneur de 
          l'Etenduère, fut maîtred'hôtel de Philippe-le-Long, 
          et mourut vers 1320-1330, sans laisser d'enfant d'Alix du puy-du,-Fou, 
          son épouse. 
         (3) Auber, Histoire du Poitou, t. vii, pages 437-458. 
          - Chasteigner-Thibaud IV, seigneur de Réaumur, de la Meilleraye 
          et de la Châtaigneraie, se trouve compris dans un rôle des 
          principaux seigneurs du Poitou qui contribuèrent, au XIIIe siècle, 
          par leurs dons, aux Croisades ; sa portion est une des plus considérables. 
          Un de ses fils, Thibault V, fut signataire de la charte d'Alphonse de 
          Poitiers (Beauchet-Filleau, p. 6J2). 
         De tous les poètes voyageurs qui faisaient partie 
          de la seconde expédition, aucun n'a laissé de traces aussi 
          caractéristiques de son talent, que Guillaume, duc d'Aquitaine, 
          le raviss-eur de Mauberjonne, femme du vicomte de Châtellerault. 
          Il fut, en raison de ses débordements, excommunié en 1119 
          par le concile de Reims. 
        (4) Aubert, Histoire du Poitou, et Pennel. - Il fut excommunié 
          en 1119 par le concile de Reims.  
         (5) Michaud, Histoire des Croisades, t. n, pages 24-44 
          et suivantes. 
           
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		   SECONDE CROISADE	 
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	        Les revers essuyés par les Croisés en Palestine, n'avaient 
          point diminué la foi de ceux qui espéraient trouver le 
          salut et le pardon de leurs fautes, sur cette terre où l'homme 
          avait été conquis à la vie de la foi. La solennelle 
          invitation d'Urbain II : " Soldats de l'en fer, soyez les soldats 
          de Dieu ! " résonnait toujours aux oreilles des nobles poitevins 
          (1), et dès 1134, c'est-à-dire douze ans. avant que Louis 
          VII (2) et Eléonore ne partissent pour la Palestine, Raymond, 
          fils de Guillaume IX, devenait prince d'Antioche, où il débarquait 
          (3) avec une suite nombreuse, dans laquelle on comptait Hugues de l'île 
          de Bouin, - Gauthier de Sourdeval, - un Guillaume de Poitiers, parent 
          de la famille ducale et beaucoup d'autres. Jeune et beau, il épousa, 
          le jour de son arrivée, Constance, fille de Boémond II, 
          mais sa bravoure lui ayant fait imprudemment livrer bataille à 
          Noradin, ,sultan d'Alep, il fut tué le 29 juin 1149 (4). 
         				
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			NOTES: 
			(1) Malgré leurs idées religieuses très 
          sincères, mais obéissant" à ce sentiment batailleur, 
          exagéré peut-être, et aussi à un point d'honneur 
          qui était le propre des seigneurs bas-poitevins, les chevaliers 
          étaient souvent en guerre entre eux, et c'est ainsi qu'en 1123, 
          Geoffroy II, seigneur de Tiffauges, prit le château de Mallièvre, 
          qui appartenait à Guy de Mallièvre. Ce dernier appela 
          à son secours 'son suzerain, le comte d'Anjou, Foulques V, lequel 
          vint mettre bon ordre aux affaires en reprenant le château, qu'il 
          rendit à son légitime possesseur. 
        (2) Un Sebrand-Chabot, seigneur de Vouvent, accompagnait 
          Louis VII, ainsi que Pierre Berlin, l'un des bienfaiteurs de l'abbaye 
          de Maillezais, qui servit sous les ordres de Guy de Thouars. 
        (3) A quelques kilomètres. 
        (4) Auber. - Histoire du Poitou. 
          
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		   TROISIÈME CROISADE (1190)  
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	         Cependant Saladin, soudan d'Egypte et de Syrie, avait envahi la Palestine, 
          dépossédé Guy de Lusignan, roi de Jérusalem, 
          et fait un horrible massacre des chrétiens. Les cris des victimes 
          retentirent jusqu'au fond de ]''Europe,: une nouvelle croisade fut résolue. 
          Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre et comte du Poitou, par sa mère 
          Eléonore d'Aquitaine, rassembla ses vassaux et s'achemina vers 
          cette terre illustrée par tant de triomphes, désolée 
          par tant de revers. 
         Plusieurs seigneurs poitevins se joignirent encore au brillant monarque, 
          et parmi eux il convient de citer particulièrement Pierre de 
          Walsh, dont un descendant possédait au moment de la Révolution, 
          la terre de Chassenon, près Saint-Hilaire-desLoges ; - Jean de 
          la Béraudière, d'une famille devenue baspoitevine par 
          le mariage de Marguerite de la Béraudière, dame de Breuil-Barret, 
          avec René Mesnard de la Toucheprès de la Pommeraye ; - 
          Thibaud-Chabot, qui garantit un emprunt de deux-cents marcs d'argent, 
          fait par Jean de Clairvaux à des marchands génois; - Eustache 
          de Sainte-Hermine, qui assista au siège d'Acre et dont des descendants 
          existent encore ; - Renaud du Vergier de la Rochejacquelein ; - Guillaurne 
          de Quatre-Barbes (1). 
         Ajoutons que les chevaliers poitevins dont nous venons de donner les 
          noms se montrèrent garants de plusieurs emprunts contractés 
          envers les Juifs, pour la continuation de la guerre. 
         					
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			NOTES: 
			(1) Ce dernier seigneur est mentionné dans la charte, 
          suivante : " Que tous les fidèles du Christ sachent que 
          moi, Geoffroy de Mayenne, je nie suis constitué garant de 130 
          mares d'argent pour mes chers Bernard de la Ferté, François 
          de Vimeur, Guillaume dit de Quatre-Barbes, Geoffroy de la planche,. 
          envers Ansolde Bochono et ses associés, citoyens génois, 
          etc. Fait au siège d'Acre, l'an du Seigneur 1191, le lendemain 
          de la fête de saint Rémi (Beauchet-Filleau, T. n, page 
          570). 
          Un autre de Quatre-Barbes (Foulques), baron de Jallayé, accompagna 
          Philippe-Auguste a la croisade de 1190, revint en France après 
          la prise de Ptolémaïs, puis retourna de nouveau en Judée 
          en 1218, lorsque le pape Honorius III, après le concile de Latran, 
          eut réclamé les secours des chrétiens occidentaux 
          pour leurs frères d'Orient, et périt au siège de 
          Damiette (1219). (Beauchet-Filleau, T.II, p. 572.) 
          
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		   QUATRIÈME CROISADE (1204)  
		   	              | 
	 
	
	
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	        Les expéditions en Terre-Sainte occupaient encore tous les esprits. 
          Foulques, curé de Neuillv, homme plein d'éloquence et 
          de ferveur, eut mission du pape d'engager la noblesse à se croiser 
          de nouveau ; mais, cette fois; on ne trouva plus dans le Poitou le même 
          enthousiasme. 
         Parmi les hommes marquants du-Bas-Poitou, on peut citer Brice ou Rudes 
          de la Roche-Saint-André, dont les descendants figurent nombreux 
          parmi les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem ; Robert de la 
          Trémouille, qui se maintint en Palestine. Après s'être, 
          en 1201, signalé à la prise de Constantinople, il reçut 
          successivement quatre fiefs dans lesquels se trouvait la ville, ruinée 
          de Chalatriza, dont il fit rebâtir les murs (1). 
         						
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			NOTES: 
			(1) Clausolles et Auber. 
           
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		   CINQUIEME CROISADE (1248)	 
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	       Peu de temps après ses campagnes en Bas-Poitou, campagnes dont 
          nous-parlons dans un autre chapitre, saint Louis fut attaqué 
          d'une maladie cruelle qui le plongea dans une léthargie semblable 
          à la mort. Revenu à lui-même, il fit le vu 
          de consacrer ce qui lui restait de forces à aller délivrer 
          les chrétiens la Terre Sainte. 
         Le 15 août 1248, il partit pour cette terre d'Egypte où 
          tant de chevaliers devaient verser leur sang. 
         Parmi les seigneurs poitevins, on vit se ranger sous la bannière 
          royale : Sebrand-Chabot, seigneur de Vouvent (1), qui devait se distinguer 
          à la prise de Damiette, où trouvèrent la mort, 
          le 4 juin .1249, Hugues .XI de Lusignan et Thibaud de la Trémouille, 
          avec ses trois fils tués à la bataille de' la Massoure 
          ; - Gouffier Etienne (2); - Savart de Mauléon, qui contribua 
          lui-même puissamment à la prise de cette ville, qui devait 
          servir de rançon au roi. Savary était arrivé des 
          premiers avec une foule de galères portant un nombre considérable 
          de combattants - Raoul de Mauléon, qui engagea ses domaines d'Aunis 
          et du Talmondais au sire de Thouars, et assigna aux religieux de Charroux 
          une aumône de cent sous de rente sur sa terre de Saint-Michel-en-l'Herm 
          ; Hugues de Quatre-Barbes, qui, en octobre 1249, donne devant Damiette, 
          quittance d'une somme de 400 livres tournois pour lui: et ses chevaliers, 
          à Charles,- comte d'Anjou (3) ; - Le sire de Braine, de la famille 
          de Dreux-Mauclerc, seigneur de la Garnache, où il mourut en 1250, 
          au moment où le pape Clément IV l'assignait devant l'évêque 
          d'Angers pour répondre de certains méfaits. Alphonse, 
          comte de Poitiers, alla aussi rejoindre son frère avec plusieurs 
          de ses vassaux, et se distingua par une bravoure à toute épreuve, 
          sur ces plages d'Asie et d'Afrique qui avaient déjà dévoré 
          tant de chrétiens. Sous les murs de Damiette, il servit de caution 
          à trois chevaliers poitevins : Guillaume d'Apremont, Théodebald 
          de Chatesgner (4) et Aymeric de Sainte-Hermine (5). 
         				
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			NOTES: 
			 (1) Dans la salle des Croisades, au musée de Versailles, 
          on trouve le nom et les armes de Sebrand-Chabot. Ce Chabot-Sebrand; 
          voulant faire le voyage de la 'l'erre Sainte, vendit ou engagea, en 
          4218, du consentement d'Agnès; sa femme, et de Thibault, son 
          fils ainé et héritier, ses terres et revenus à 
          l'abbé et aux religieux de Saint-Maixent, sous certaines conditions 
          (D. F., p.14). 
         (2) Le fait est prouvé par une charte souscrite 
          à Saint-Jean-d'Acre, en 4250, et citée par A. Roger, dans 
          sa Noblesse de France aux Croisades (Beauchet Filleau, T. u, P. 463). 
         (3) Beauchet-Filleau, T. n, p. 570. 
         (4) Si l'on en croit l'abbé Auber, les ports de 
          la Rochelle et des Sables-d'Olonne auraient fourni à saint Louis 
          une importante marine. 
        (5) Une charte, datée de Damiette (novembre 1249), 
          constate qu'il a engagé ses biens présents et à 
          venir à Alphonse, comte de Poitiers, en retour de la, garantie 
          que ce prince lui a accordée pour un emprunt fait à Anfreo 
          Nicolaï, pour subvenir aux dépenses de la croisade. En vertu 
          de cet, engagement, la maison de Sainte-Hermine a été 
          admise au musée de Versailles et son-écusson placé 
          dans la troisième salle carrée (Beauchet-Filleau, T. I, 
          p. 655). 
           
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		   SIXIÈME CROISADE (1270)  
		   	              | 
	 
	
	
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	          Saint Louis, ayant assuré le bonheur de son peuple, conçut 
          le projet d'une nouvelle croisade contre les infidèles. Il partit 
          suivi de Philippe, son fils, et d'une foule de chevaliers, parmi lesquels 
          le Bas-Poitou compta Guillaume Buor, seigneur de la Landes et des Noultes, 
          de la Tabarière ou Chantonnay, qui eut l'honneur d'être 
          convoqué à cette croisade " par patente spéciale 
          en lettres d'or " signée de la main du saint roi. 
           				
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		   RÉSULTATS DES CROISADES 
            EN BAS-POITOU  
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	         Le grand mouvement des Croisades en secouant la torpeur du monde féodal, 
          exerça une heureuse influence sur l'industrie et, le commerce. 
          Saris parler (le l'effort qu'il nécessita pour l'armement des 
          chevaliers et de leur suite, il révéla aux marchands de 
          nouvelles routes, aux industriels de nouveaux procédés, 
          aux agriculteurs de nouvelles plantes (1). On rapporta d'Orient l'usage 
          du lin, de la soie, des moulins à vent, le prunier de Damas. 
          Les étoffes de coton devinrent moins rares, les industries de 
          luxe se perfectionnèrent. Les grandes tapisseries, les coussins, 
          les tapis de Damas, les glaces de Venise, égayèrent et 
          assainirent les sombres appartements des châtelains de Talmond, 
          de Mortagne, de Tiffauges, des Herbiers, du Puy-du Fou, de la Flocelière, 
          de Pouzauges, de Mareuil, d'Apreniont, de la Garnache. L'or et les pierreries 
          s'étalèrent sur de brillants costumes de soie aux couleurs 
          voyantes. 
        Les industries du lin, du chanvre, de la laine et du cuir se développèrent 
          à Parthenay, Fontenay-le-Comte, Mortagne, Niort, Bressuire. Ces 
          divers produits, travaillés sur place avec un soin rare, servaient 
          aux habillements des diverses classes (le la société (2). 
          Le linge proprement dit devint d'un usage plus commun à partir 
          surtout du XIIIe siècle, quand on crut s'apercevoir que la lèpre 
          et d'autres maladies cutanées, venues de l'Orient, avaient pour 
          premier remède le soin d'une propreté de corps inusitée 
          jusque-là sous cette forme (3). 
         Alors recommencèrent, â se dessiner chez les femmes de 
          notre pays, paysannes des fermes et des villages, citadines des bourgs 
          et ,des cités, ces allures dégagées, ces mouvements 
          alertes, ces coiffures si pittoresques adoptées surtout dans 
          le Bas-Poitou, qu'on retrouve encore aux Herbiers, dans le marais de 
          Luçon, de Maillezais et dans les environs de Fontenay et de Niort. 
         Talmont (4) et Fontenay (5) eurent des foires importantes favorisées 
          par- le voisinage de. la mer, l'existance des vieilles routes et aussi 
          par la navigation fluvial qui, depuis longtemps déjà, 
          existait sur la Sèvre, sur la Vendée et une partie du 
          Lay, ainsi que l'établissent les pancartes de péage de 
          Maillé., Velluire, Mareuil, etc. 
         					
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			NOTES: 
			(1) Dès le XIIIe siècle, les fabricants 
          d'épées de Fontenay avaient une grande réputation 
          de savoir-faire, et les artisans des bords de la Sèvre savaient 
          travailler le bois. Les potiers, nombreux à Vouvent, Maillezais, 
          Champ-Saint-Père, savaient également fabriquer (les buyes 
          vertes et (les cuves ou ponnes à lessive, des carreaux de dallage 
          en terre cuite rouge peints en jaune et décorés de figures. 
          L'industrie des verriers était également prospère 
          à Maillezais, la Roche-sur-Yon, Mervent, Mouchamps. ( Le commerce 
          et l'Industrie en Poitou du XIe au XVe siécle, par Boissonnade, 
          professeur â l'université de Poitiers, (Antiquaire de l'ouest, 
          année 1898, pp. 16, 17. 18.) 
         (2) Les laines qui n'étaient pas employées 
          sur place étaient enlevées par les marchands de Gravelines, 
          de Gand, de Bruges, et alimentaient, concurremment avec des laines anglaises, 
          les nombreux métiers des Flandres. En 1307, les cent livres (le 
          laine dont on distinguait deux variétés, bourre lanisse 
          et bourre moléissc, se vendaient 26 sous à 16 sous. (Boissonnade, 
          pp. 18, 19 et 264.) 
         (3) Dès le XII siècle, l'usage des ablutions 
          s'était très répandu dans le Bas-Poitou, .mais 
          par suite d'abus commis dans certaines étuves entretenues par 
          des barbiers, ces établissements disparurent peu à peu. 
          Le peuple continua à user des bains de rivière, mais les 
          autres -classes se déshabituèrent de ces soins de propreté. 
          (Boissonnade. De l'organisation du travail en Poitou, p. 518). 
         (4) Il existait à Talmont, en 1140, un médecin 
          du nom de Mandeguerre (Chartrier Marchegay, p. 140). 
        (5) Fontenay avait des foires importantes dès la 
          fin du XIIe siècle. Vers 1207, Guillaume de Mauléon, seigneur 
          de Fontenay, fait don aux confrères de N.-D., des droits à 
          percevoir pendant la foire qui a lieu après l'octave de la Conception. 
          A quelques jours près, cette foire, qui se tient encore le 25 
          mars, n'a pas changé. (Archives de Fontenay, T. I, p. 68). 
         
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		    HABITATIONS PARTICULIERES 	 
		    
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	          Habitations particulières. - Les habitations du peuple devinrent 
          plus confortables, et revêtirent une physionomie spéciale 
          qui ne rappelait en rien celle de l'habitation gallo-romaine copiée 
          jusque-là plus ou moins servilement. Tout d'abord les jours ne 
          sont plus, pris sur une cour intérieure, niais bien sur la voie 
          publique; de plus, lorsque la cour existe, elle n'est plus employée 
          qu'à des usages domestiques. On pénètre directement 
          de ' la rue dans la salle principale, laquelle est ordinairement surélevé. 
          Lorsque l'habitation a une certaine importance, cette salle, dans laquelle 
          on reçoit et dans laquelle on mange, est doublée d'une 
          seconde pièce qui sert de cuisine : les chambres à coucher 
          sont au-dessus. 
         Le premier étage est très souvent en bois : son fenêtrage 
          occupe plus de la moitié de la largeur de la façade, et 
          le tout est couvert par un toit saillant ; on ne voit que très 
          rarement à cette époque de pignon sur rue. Le pan de bois 
          du premier étage est formé de grosses pièces, porté 
          en encorbellement sur de fortes solives qui reposent sur le mur de fond 
          et sur celui de face. Ce pan de bois est hourdé de mortier entre 
          les bois : des dessins à la pointe sont tracés sur l'enduit. 
          Le dessous de la saillie du toit et le pan de bois sont peints de couleurs 
          vives (jaune et noir, blanc et brun ou rouge, rouge et noir). Un grand 
          changement dans la distribution intérieure s'opère à 
          cette époque ; si on retrouve, dans les maisons gallo-romaines 
          et mérovingiennes, la séparation de l'habitation des femmes, 
          il n'en est plus de même dans les maisons du XIe siècle, 
          où la vie en commun est nettement indiquée. La grande 
          salle du rez-de-chaussée sert de boutique lorsque le propriétaire 
          est commerçant, dans ce cas, la salle est au premier étage 
          ; c'est là que couchent le père, la mère et les 
          enfants en bas-âge; les apprentis ou domestiques couchent dans 
          les greniers. Ordinairement la cuisine est séparée du 
          logis principal par une petite cour ; on y arrive par une galerie couverte 
          ; une allée avec escalier droit flanque la salle du rez-de-chaussée 
          et donne accès directement au premier, une galerie fait communiquer 
          la pièce du premier étage avec l'étage audessus 
          de la cuisine. Quelquefois, si les maisons sont doubles, c'est-à-dire 
          qu'un même toit en couvre deux, chacune de ces agglomérations 
          est séparée de la suivante au moyen d'une ruelle qui, 
          souvent, conduit à un jardin. 
         Dans les maisons du moyen âge, tout est disposé pour 
          répondre aux besoins des habitants aux grandes pièces, 
          les grandes baies ; peu d'ornementation, mais des murs et des planches 
          solides ; l'escalier n'est pas caché, et si cela est nécessaire, 
          la façade est abritée. Si ces anciennes habitations ne 
          nous paraissent plus confortables il faut avouer que c'est parce que 
          nous ne vivons plus aujourd'hui comme à cette époque, 
          et que nous avons d'autres besoins ; mais telles qu'elles sont, elles 
          répondent parfaitement au programme qui était donné 
          la famille, c'est-à-dire les proches et les serviteurs se réunissant 
          dans la même pièce, autour du maître (1). 
        Fontenay possède encore dans les rues de la Fontaine, Saint-Nicolas 
          et des Loges, des Habitations du XIVe et du XVe siècle qui se 
          rapprochent beaucoup par leur style et leur disposition principales, 
          du type.., général que nous venons de décrire. 
          Elles attestent une administration locale très développée, 
          une grande prospérité intérieure, et des habitudes 
          de bien-être et même de luxe qui ont disparu depuis les 
          guerres de religion du XVIe siècle. 
         					
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			NOTES: 
			(1) Tubeuf (Histoire de l'architecture.) 
         
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		   NAVIGATION	 
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	        Navigation. Les ports de Talmont, des Sables-d'Olonne, de Saint-Gilles, 
          de l'Aiguillon-sur-Mer, déjà utilisés pour les 
          expéditions des Normands en Angleterre et pour celles de Palestine, 
          sur la demande expresse de Philippe-Auguste (1), virent leur commerce 
          prendre une grande extension. Des armateurs se livrèrent sur 
          une vaste échelle au cabotage. Dès le e siècle, 
          il se faisait par la Sèvre et les ports de la côte, notamment 
          par celui de Talmont, un important commerce de blé. Les céréales 
          étaient vendues jusqu'en Angleterre (2). Bozon de la Davière, 
          comme nous l'apprend une charte de 1070, établit sur les navires 
          en partance pour la Grande-Bretagne, un impôt de 12 deniers, dont 
          les moines de Sainte-Croix-de-Talmont furent seuls exemptés. 
        Des pêcheurs espagnols s'étaient installés aux 
          Sables au Xe siècle, et la marine y était, à la 
          fin du XIe siècle, assez importante pour que le droit d'entrée 
          sur les navires formât le principal revenu de l'église 
          de l'île d'Olonne. 
        Saint-Gilles, qui est peut-être le plus vieux port du littoral 
          poitevin (quelques auteurs pensent que ce pourrait bien être le 
          Portus Secor de Ptolémée), avait également une 
          grande importance. Tout ceci suppose déjà des marins vendéens 
          une grande expérience de l'art. de la navigation, perfectionné 
          en 1183, par la publication du Grand Routier de mer, de Pierre Garcie 
          Ferrande, l'un des marins de Saint-Gilles, d'origine espagnole ou portugaise. 				
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			NOTES: 
			(1) Pasquier (Recherches sur la France, lib. IV, col. 
          25. D. Rivet, XII-199.) 
          (2) Lorsque la récolte était abondante, 
          l'autorisation d'exporter du blé était accordée 
          aux Bas-Poitevins, malgré les restrictions générales 
          posées en principe. (ordonnance autorisant l'exportation, année 
          1252.) 
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		PECHE,OSTREICULTURE ET BOUCHONS		       
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	        Pendant longtemps, le port des Sables fut seul autorisé à 
          exporter les grains destinés aux provinces françaises. 
          (Boissonnade, déjà cité.) 
         
        Pêche, ostréiculture et bouchots. - La pêche se 
          développait aussi, et c'est avec un soin jaloux que les moines 
          surtout entretenaient les pêcheries qui leur appartenaient (1). 
          La culture des parcs à huîtres, conservée depuis 
          les romains, était fort prospère à la Bodelinière 
          et dans les viviers de Sion et de Brétignolles, aujourd'hui désignés 
          sous le nom d'écluses. 
         Les moulières de VIe étaient renommées, et les 
          seigneurs du Poitou tenaient à faire figurer sur leur table le 
          mollusque appétissant qui en provenait. Les sires d'Apremont, 
          de Ryé et de Commequiers recherchaient les moules de la Bodelinière, 
          mais malheureusement cette industrie, établie sans règles, 
          devint bientôt un obstacle pour la navigation de la VIe, car le 
          3 septembre 1615, Marie de Luxembourg, dame de Ryé, prescrivait 
          à ses officiers de faire détruire les moulières 
          établies dans le lit de la Vendée et qui gênaient 
          la navigation. 
         Le marin irlandais Valton, poussé par la tempête sur 
          les côtes du Bas-Poitou, vers 1235, fixait sa, résidence 
          dans l'anse de l'Aiguillon, et créait sur ce point l'industrie 
          des bouchots, qui n'a fait que se développer depuis sur les côtes 
          du-Bas-Poitou et de l'Aunis. 
         				
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			NOTES: 
			(1) En 1280, les moines de Saint-Michel-en-l'Herm obtenaient 
          que le poisson destiné aux moines de la Grainetière, près 
          les Herbiers, fût acheté dans leurs propriétés 
          de Saint-Michel-en-l'Herm, et, pour ce faire, décidaient Raoul 
          de Mauléon et Guillaume à octroyer par chantres aux dits 
          religieux de la Grainetière dix sols de rente (environ 57 francs). 
          (Louis Brochet. - Histoire de l'abbaye royale de Saint- Michel-en-l'Herm, 
          pp. 37 et 38.) 
           
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		LES CANAUX ET LES DESSÉCHEMENTS	       
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	         En 1217, Pierre de Volvire, seigneur de Chaillé-les-Marais, 
          permettait aux abbés de Saint-Micbel-en-l'Herm, de l'Absie, de 
          Saint-Maixent, de Maillezais et de Nieul-sur-l'Autise, de faire creuser 
          un canal pour dessécher les marais du Langon et de Vouillé. 
          Ce canal fut nommé et se nomme encore Canal des Cinq-Abbés. 
          Il prend naissance près de l'ancienne île de Vouillé, 
          et après un parcours d'environ onze kilomètres, débouche 
          dans la partie inférieure de la Sèvre. 
         Les canaux dits Etier de Chaillé, Etier de, Moreilles et Achenault 
          de la Tranchée, furent creusés à cette époque 
          pour verser dans la partie inférieure de la Sèvre, et 
          de là dans le golfe de l'Aiguillon, une partie des eaux qui couvraient 
          ce marais. 
         En 1270, un grand canal était creusé par les soins des 
          abbés de Saint-Michel-en-l'Herm et de Saint-Léonard-des-Chaumes, 
          et le grand prieur des Templiers- d'Aquitaine; pour servir de décharge 
          aux eaux de leurs marais, situés dans le voisinage de Marans. 
         Le canal de Luçon, qui appartenait avant 1799, à l'évêque 
          et au chapitre -de Luçon, qui l'entretenaient et y percevaient 
          des droits, est; probablement plus ancien (1) 
         Le canal du Roi, qui communiquait de la Vendée au canal de 
          Luçon, fut creusé en 1283, aux frais des paroisses d'Auzay, 
          de Petosse, de l'Hermenault, de Pouillé, de Saint-Valérien, 
          de Saint-Laurent-de-la-Salle, du Poiré, du Langon, de Mouzeuil, 
          de Nalliers et de Sainte-Gemme-la-Plaine. 
         Par suite de la création de, ces canaux, d'immenses étendues 
          de terre jusqu'alors couvertes par les eaux se couvraient de riches 
          moissons, et là où ne poussaient que les plantes aquatiques, 
          les champs se couvrirent d'abondantes moissons : une végétation 
          superbe remplaça partout les rouchères. 
         Si les paysans secondaient puissamment lés moines, si le servage 
          pesait lourdement sur eux, et si un grand nombre mouraient de misère 
          et d'épuisement au milieu, de ces foyers pestilentiels, il faut 
          savoir reconnaître que les, moines d'alors furent aussi à 
          la peine, et, qu'à l'exemple des Trappistes, ils manièrent 
          bravement la pelle et la pioche ; qu'ils furent en somme pendant plusieurs, 
          siècles les directeurs de ces -immenses., travaux dont ils firent, 
          dans une certaine mesure, profiter les travailleurs. 
         				
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			NOTES: 
			(1) Dès le IVe siècle, Eumène parlait 
          du soin avec lequel les habitants du Bas-Poitou desséchaient 
          les marais en creusant des canaux d'écoulement. 
         Pendant la dernière moitié du XIVe siècle, 
          les travaux d'assainissement subissent un temps d'arrêt, et, ce 
          n'est qu'en 1399 que l'on voit l'abbé Girard, dit Pied-Bot, transformer 
          en gras pâturages les alentours immédiats du Rocher de 
          Saint-Michelen-l'Herm. Quatre-vingt-un ans plus tard, Guillaume Pertins, 
          ingénieur, opérait le recurement de la rivière 
          de Saint-Benoît, où se rendait primitivement l'un des trois 
          bras du Lay. C'est sans doute vers cette époque que le chapitre 
          de Luçon faisait construire la digue du Bot-Bourdin, qui, s'appuyant 
          au nord sur le promontoire de Saint-Denis-du-Payré, venait se 
          terminer au sud sur une digue que l'on avait déjà opposée 
          à la mer. Elle garantissait les marais de Triaize, de Chasnais, 
          des Magnils et de Luçon. Le pouvoir civil veillait avec un soin 
          jaloux à la conservation de ces travaux; car nous voyons, le 
          10 juillet 1481, le sénéchal du Poitou; donner dès 
          ordres contre Jean de la Trémouille, prévôt de Luçon, 
          qui se permettait de faire pacager des bestiaux sur le Grand-Bot et 
          de vexer les bouchers de Luçon. (Louis Brochet. - Histoire de 
          l'abbaye de Saint-Michel-en-l'Herm, p. 28). 
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		DROITS D'USAGE ET DE PARCOURS DES MARAIS VITICULTURE		       
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	         Droits d'usage et de parcours des marais. On peut affirmer, croyons-nous, 
          que le droit d'usage et de parcours des marais, qui existe encore dans 
          bon nombre de communes de la Vendée, remonte à cette époque, 
          et que quelques lambaux de ces immenses espaces furent distribués 
          à ces serfs de la glèbe, qui alors, sous la sainte et 
          féconde influence de Saint-Louis, pouvaient acheter non seulement 
          un peu de liberté, mais aussi quelques arpents de cette terre 
          arrosée de leurs larmes et de leurs sueurs. 
        Viticulture. La vigne se cultivait sur plusieurs points de la Vendée 
          et les vignobles des environs de Niort (1), de Mareuil, de Saint-Denis-du-Payré, 
          de la Miltière de Talmont, de Sigournais, de Sérigné, 
          produisaient aux lieu et place de l'hypocras, ces vins renommés 
          qui mettaient la joie au cur du pauvre paysan et du riche seigneur, 
          qui ne dédaignaient pas néanmoins dès cette époque, 
          le Bordeaux, le Bourgogne et le Champagne. 
          Ajoutons que beaucoup de nos vins étaient exportés par 
          les vaisseaux flamands dans les pays du Nord et par les Templiers jusqu'en 
          Orient (2). 
         
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			NOTES: 
			 (1) Boissonnade, p.9.  
         (2) Boissonnade, p. 18. 
           
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		LITTÉRATURE
		   		       
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	         Les écoles monastiques étaient à peu près 
          les seules qui existassent en ce moment, et c'est au fond des cloîtres, 
          asiles de la littérature latine, qu'il faut aller chercher les 
          hommes de quelque valeur littéraire que le Poitou ait produits 
          pendant les XIe, XIIe et XIIIe siècles. Car, ne l'oublions pas, 
          les premiers littérateurs poitevins en langue nationale furent 
          ou des seigneurs ou des gens qui vivaient à leur cour. Les bourgeois 
          des villes ont suivi quand, avec la liberté, l'instruction leur 
          est venue. Le peuple, sous la chaumière, racontait des légendes 
          ou composait des chansons en langue vulgaire, mais ne les écrivait 
          pas. 
          On peut citer parmi les écrivains de cette époque Pierre 
          de Maillezais, ami des lettres et, de la littérature ancienne, 
          grand admirateur de Cicéron, qui fonda à Maillezais une 
          bibliothèque choisie. Il composa les chroniques de -son monastère, 
          fit le voyage de la Terre Sainte avec Guillaume IX, et mourut dans les 
          premières années du XIIe siècle. 
         Raoul Ardent naquit vers 1040 dans les environs de Bressuire. C'était 
          un prodige d'érudition et d'éloquence qui embrassa presque 
          en entier le cycle des connaissances humaines. Il fut prédicateur 
          de Guillaume IX, qu'il suivit en Orient en 1101, avec Pierre de Maillezais. 
          Nous ne savons s'il eut beaucoup d'empire sur le duc d'Aquitaine et 
          comte de Poitiers, toujours est-il que ce dernier troubadour, aussi 
          gai qu'il était guerrier redoutable, prit sous sa protection 
          les auteurs qui cultivaient le genre érotique, la licence, les 
          chansons populaires. 
         On doit à Raoul Ardent ou Radulphe un vaste recueil d'homélies. 
        Pierre Béranger, mort vers la fin du XIIe siècle, fut 
          un disciple d'Abeilard, dont il embrassa avec ardeur les idées. 
         Pierre de Poitiers, disciple de Pierre Lombard,-inventa les arbres 
          historiques qui, depuis, donnèrent naissance aux arbres généalogiques. 
          Il mourut au commencement du XIIIe siècle. 
         Savary de Mauléon, seigneur de Fontenay, poète aimable 
          et remarquable politique, qui prit le parti de Philippe-Auguste contre 
          Jean-sans-Terre. Il aimait avec passion les tournois et les fêtes, 
          jetant dans toutes ces assemblées l'éclat de sa poétique 
          imagination. Tous les chroniqueurs contemporains s'accordent à 
          entourer la mémoire de ce seigneur de paroles d'admiration-; 
          l'un avoue que de toutes ses belles actions, on pourrait facilement 
          remplir un énorme livre ; l'autre l'appelle le " chef de 
          toute courtoisie, le maître des braves. " 
         Savary de Mauléon contrastait singulièrement avec la 
          plupart des châtelains de son époque, dont quelques-uns 
          (nous aimons à croire que c'était le petit nombre), déclaraient 
          ne savoir signer, attendu leur qualité de gentilhomme. 
           					
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		LANGAGE DE L'ÉPOQUE
		   		       
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	         La langue française se faisait, à la fin du XIIIe siècle, 
          avec des lambeaux de différents dialectes, et nos ancêtres 
          eurent autant de mérite à former la langue que nous en 
          aurions à l'arrêter sur la pente de la décadence. 
          Comme à cette époque, on se déplaçait peu, 
          il s'opéra dans chaque partie de la France un travail particulier 
          sur l'idiome. Le tempérament de chaque peuple, la conformation 
          de ses organes vocaux, la diversité des origines ethnographiques, 
          influèrent sur cette élaboration. Il en résulta 
          pour chaque province son parler, et le Bas-Poitou n'échappa pas 
          à cette loi. 
         La Fontenelle de Vaudoré, dans un document ayant trait à 
          une vente faite en 1273 par des habitants de Luçon aux moines 
          de Saint-Michel-en-l'Herm, nous a conservé la note suivante, 
          qui ne manque pas d'intérêt, d'autant mieux qu'elle nous 
          montre le langage et le style de l'époque à Luçon 
          et dans ses environs: " Vente faicle par des particuliers à 
          frère Pierre, humble abbé par la grâce de Dieu de 
          Sent-Micheu-de-l'Erx et au couvent de cette même abbaye de l'Herberjement, 
          qu'ils avaient au château de Luçon, avec quelques héritages. 
          La vente, scellée d'au sceau monseigneur Macé de Saint-Venant, 
          chevalier sénéchaux N. S. le roi de France en Poitou et 
          d'au siau de Renaut de Marconnay (1). 
         Plus d'une expression bas-poitevine de ce document a conservé 
          encore de nos jours ce goût de terroir que rie désavoueraient 
          pas bon nombre de Vendéens. 
         				
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			NOTES: 
			(1) Louis Brochet (Histoire de l'abbaye de Saint-Michel-en-l'Herm, 
          p. 37). 
           	
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		AVANTAGES GÉNÉRAUX
		   		       
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	         La masse du peuple s'épura aussi ; les aventuriers, les vagabonds, 
          les factieux, tous ceux qui, par misère ou par goût; ne 
          se plaisent, qu'au milieu du trouble et des désordres, s'élancèrent 
          avec joie dans la nouvelle, carrière qui leur était ouverte. 
          Les passions haineuses s'adoucirent, les murs perdirent un peu 
          de leur rudesse, saris perdre leur loyauté. Dans le Bas-Poitou 
          comme ailleurs, une émulation générale anima tous 
          les esprits et l'Occident sembla échapper au chaos lorsque les 
          croisés rapportèrent les connaissances qu'ils avaient 
          acquises en Asie sur la législation, l'industrie et les arts, 
          et cette poésie qu'on y respire-avec l'air. 
           				
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		 CONDITIONS DES SERFS EN BAS-POITOU
		   		       
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	         Dans le Bas-Poitou surtout, le régime féodal, dont la 
          base était " la foi donnée et la foi repue.", 
          peut se définir le régime du contrat. Le despotisme romain 
          avait nivelé, écrasé, avili toutes les classes 
          la féodalité rend à l'homme sa dignité perdue. 
          L'empire romain avait exagéré le droit de l'État 
          ; la féodalité exagère peut-être le -droit 
          de l'individu, mais c'est par l'individu régénéré 
          que pourra se refaire une société nouvelle. Les citoyens 
          des anciennes républiques grecques et de l'ancienne république 
          romaine n'ont jamais été aussi libres que les membres 
          de la société féodale. Sans doute cette liberté 
          n'existait que pour les nobles ; mais les principes nouveaux ont contribué 
          plus tard à relever la condition du peuple. Beaucoup des idées 
          féodales sur les droits des gouvernés vis-à-vis 
          des gouvernants, ont passé dans nos constitutions modernes (1). 
         Du XIIe au XIVe siècle, le principe féodal favorise 
          de plus en plus les classes populaires. Les seigneurs renoncent à 
          exiger d'autorité beaucoup de services : ils préfèrent 
          se les assurer par des contrats librement acceptés par les paysans. 
          De même que le seigneur concédait des fiefs à des 
          nobles en échange du service militaire, il pouvait concéder 
          des terres à: des vilains en échange de services industriels. 
          Quelquefois, moyennant la jouissance d'une certaine terre, des hommes 
          s'engageaient à le servir de père en fils, comme tonneliers, 
          charpentiers, forgerons, bouviers, bergers, poissonniers, etc., etc., 
          et même guides sur des chemins dangereux. Il se constituait ainsi 
          par le libre contrat des fiefs d'artisan. 
         				
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			NOTES: 
			(1) Rambaud (Histoire de la civilisation française, 
          T. I, p. 132). 
			  
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		LES BOURGS OU VILLAGES VENDÉENS 
          A L'ÉPOQUE FÉODALE
		   		       
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	        Le nom d'un bourg ou d'un village est presque toujours emprunté 
          à quelque particularité géographique, topographique 
          ou historique, comme Fontaines, Fontenay, la Roche-sur-Yon, etc., à 
          des gisements métalliques : la Ferrière ; à quelque 
          hauteur : Apremont, Puymaufrais, Monts ; à des bois, des dépressions 
          : la Châtaigneraie, la Vallée ; au voisinage de quelque 
          saint édifice : l'Hermitage, les Moutiers ; au voisinage de quelque 
          château : les Châteliers ; au fait que le village a été 
          originairement peuplé- de colons de l'époque romaine. 
          Marmande, Espagne, la Romagne, Mortagne, Tiffauges, etc. Ou bien ce 
          nom était celui du saint de la paroisse ou du monastère 
          voisin Saint-Paul, Saint-André, Saint-Vincent, Saint-MichelMont-Mercure, 
          Saint-Michel-en-l'Herm. Ou encore ce nom rappelait celui de quelque 
          ancien propriétaire, comme Antigny. 
          Les villages les plus récemment fondés s'appelaient Villeneuve 
          ou la Neuve- Ville; les villages libres ou récemment affranchis 
          s'appelaient Ville franche, etc. 
           				
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		 VILLES NEUVES OU VILLES FRANCHES
		   		       
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	         Dès le commencement du XIIIe siècle, on voit en Bas-Poitou 
          les puissants barons créer, à l'exemple des rois, des 
          centres ou des villages nouveaux sous le nom de villes neuves ou- villes 
          franches, où ils attirent les serfs de leurs voisins par la garantie 
          d'un meilleur traitement, par l'exacte limitation des rentes des corvées, 
          des taxes, des droits de justice. 
         Suger avait créé de cette façon la colonie de 
          Vaucresson. Louis VII avait fondé Villeneuve-le-Roi, près-d'Auxerre 
          ; Villeneuve, près de Compiègne ; Villeneuve, près 
          d'Elampes, Le comte de Champagne avait créé, en 1175, 
          la ville neuve des Ponts-sur-Seine.-Quantité d'autres Villeneuve 
          et Villefranche, dispersées sur la carte de France, témoignent 
          aujourd'hui de l'étendue de ce mouvement. Les autres seigneurs, 
          pour ne pas voir déserter leurs serfs, avaient dû leur 
          accorder les mêmes avantages, et nombreux sont en Vendée 
          ces centres qui, pour -la plupart, indiquent une ère d'émancipation 
          et qu'on rencontre dans les communes de Velluire, Saint-Juire-Champgillon, 
          Foussais, Benet, Chaillé-les-Ormeaux, la Chaize-le-Vicomte, Mouille-ron-le-Captif, 
          Bournezeau, la Ferrière, Beaufou, les Brouzils, Chauché, 
          Saint-André-Goule-d'Oie, Saint-Sulpice-le-Verdon, l'Ile d'Olonne, 
          Château-d'Olonne, Notre-Dame-de-Riez, la MotheAchard, Grand'Landes, 
          Saint-Christophe-du-Ligneron, le Bernard, Saint-Etienne-du-Bois, etc. 
           
           
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		CONTRATS
		   		       
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	       En outre, pour certaines terres, les obligations du paysan à 
          l'égard du seigneur ne résultent pas de sa qualité 
          de vilain ou de serf, mais d'un contrat. qui n'est autre qu'un " 
          bail " comme ceux qui sont en usage encore aujourd'hui et qui sont 
          définis par notre code civil. 
         Ainsi, à côté des obligations serviles, il y a 
          de libres contrats. Les premiers ont, tantôt la terre en concession 
          perpétuelle et héréditaire, moyennant le payement 
          d'une rente fixe, ce que nous appelons " emphythéose " 
          et qui s'appelait alors " fiefferme ", tantôt " 
          des beaux à temps " variant d'un an à quinze ans. 
          Le prix de la location est une rente en argent ou en nature, mais souvent 
          aussi le propriétaire donne sa terre à condition d'avoir 
          telle ou telle partie de la récolte, s'associant ainsi aux chances 
          du laboureur. 
         Tantôt il se réserve moitié de la récolte, 
          et alors cela s'appelle " bail à métairie e, tantôt 
          il ne s'en réserve qu'une gerbe sur six ou sur dix ou sur onze, 
          et alors s'appelle " bail à champart, à terrage, 
          à la gerbe. 
         Nous , donnons, ci-après, d'après le savant M. Paul 
          Marchegay (1) : 1° Une notice, ayant trait au mode de fermage d'un 
          paysan du canton de la Mothe-Achard vers l'an 1100 ; 2° Le mode 
          de transmission d'une propriété rurale vers 1120, dans 
          le canton des Moutiers-les-Mauxfaits ; 3° Un bail à moitié 
          dans la commune du Château-d'Olonne en 1219 ; 4° Un bail de 
          vigne à complant à Saint-Benoît d'Angles en .1265. 
         				
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			NOTES: 
			(1) Parmi les clauses inscrites souvent dans les contrats 
          de cette époque, il en est une qui mérite de fixer l'attention. 
          On y rencontre souvent ces conditions de reméré qui ne 
          cédaient une propriété à un tiers que sous 
          la clause expresse qu'après avoir appartenu à une ou deux 
          générations dans la famille du preneur, le fonds vendu 
          ou donné à cens, reviendrait à celle du bailleur, 
          ce qui était un moyen à celui-ci de se procurer de l'argent 
          pour un besoin momentané, ou un fonds de terre dont on désirait 
          avoir l'usage sans frustrer les héritiers légitimes d'un 
          patrimoine qu'ils eussent aimé garder. (Dom Fonteneau, XV-141. 
          - Auber, T. VI, page 343). 
			  
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         CANTON DE LA MOTHE-ACHARD 
          FERMAGE D'UN PAYSAN VERS 1100
		  		       
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	          La petite notice ci-dessous, traduite dans le Cartulaire de Talmont 
          par le savant M. Marchegay, et qui constate le legs de trente-deux boisselées 
          de terre et d'un quartier de vigne fait à l'abbaye de Sainte-Croix 
          par une, femme à l'article de la mort, est plus importante qu'elle 
          ne paraît au premier aspect. En effet, elle relate la proportion 
          dans laquelle un colon attaché à la glèbe percevait 
          les fruits de la terre dont il s'agit. Sur cent gerbes, il lui en est 
          attribué soixante-deux, niais comme le paiement du tout lui incombait, 
          soit cinquante-deux, contre quarante huit au seigneur. Si l'on tient 
          compte du droit absolu et héréditaire qu'il avait à 
          la culture de cette terre, en se conformant à la coutume du pays, 
          on ne peut-disconvenir que sa position, à certains égards, 
          trop dépendante, n'était pas désavantageuse sous 
          celui qu'on peut appeler du fermage du sol. 
         Sur le point de mourir, Aldearde, femme de Guibert, prévôt 
          de Guillaume Achard (1), donne à Dieu et à Sainte-Croix-de 
          Talmont, pour le repos de son âme, deux sextérées 
          de terre de Lonjumeau. Le paysan qui cultive cette terre y doit prendre 
          deux parts et nous la troisième et une gerbe, une dernière 
          se partageant par moitié. Elle a donné aussi un quartier' 
          de vignes à la Mazonnière (2), . en présence de 
          Guibert son mari et d'Achard son fils. 
         				
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			NOTES: 
			(1) Seigneur de la Mothe-Achard. 
         (2) Aujourd'hui la Mouzinière, commune de Saint-Julien-des-Landes 
			  
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		CANTON DE 
          MOUTIERS-LES-MAUXFAITS        
          MODE DE TRANSMISSION D'UNE PROPRIÉTÉ 
          RURALE VERS 1120
		  		       
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	         Dans la partie méridionale du canton des Moutiers, au lieu nommé 
          la Martinière, l'abbaye de Sainte-Croix-de-Talmont possédait 
          un petit domaine qui, vers l'année 1120, fut agrandi par suite 
          du meurtre du fils de l'un des principaux habitants de Curzon. Trois 
          notices, ou plutôt articles, du Cartulaire de l'abbaye, rapportent 
          la donation faite par le père du défunt avec des circonstances 
          assez curieuses sur la manière dont s'opérait alors la 
          transmission de la propriété. On relate dans la première 
          un fait important : l'existence dans le bourg de Curzon d'un quartier 
          appartenant au comte de Poitou, appelé Burgus Consularis, et 
          dont les bourgeois ou habitants avaient sans doute des privilèges. 
          C'est probablement dans l'enceinte de ce Burgus qu'était située 
          la forteresse dont, trois siècles plus tard, Charles VII voulut 
          assurer la défense et la conservation contre les attaques des 
          Anglais en ordonnant, le 18 février 1132, par lettres-patentes 
          datées de Chinon, que la garde et capitainerie de cette place, 
          comme celle de Talmont, " fût délivrée à 
          son amé escuier et huissier d'armes Adenet de Trochelles ". 
         Voici la traduction du texte latin qui se trouve dans le Cartulaire 
          de Talmont (1) aux folios 113 et 115, mais nous n'avons pu déchiffrer 
          le nom de l'assassin du jeune homme pour l'âme duquel les moines 
          de Sainte-Croix devaient célébrer des messes : 
         Burcard de Curzon, pour l'âme de son fils Aimeri, qui avait 
          été tué par donné à l'église 
          de Sainte-Croix et à nous ses moines, trois sesterées 
          de terre sise à l'Orme-Chevrier (Ulmus Caprius), et contiguës 
          aux terres que nous. possédons. Cette donation fut faite d'abord 
          à Curzon, dans le bourg du comte, et l'investiture en fut reçue 
          par notre moine, Yvon, auquel, en l'embrassant, Burcard remit une branche 
          de sarment, le tout en présence de Giraud, prêtre de Saint-Benoît, 
          Payera Geoffroi, Raoul Grenier, Bernard Brunet, et Joscelin, notre serviteur. 
         " Ensuite Burcard et son fils Simon se rendirent à la 
          Jonchère, et là, dans l'église, en déposant 
          sur l'autel un cierge béni, ils nous confirmèrent non 
          seulement la susdite donation, mais tout ce que nous possédions 
          dans leur fief. Beaucoup de personnes en furent témoins, entr'autres 
          Benoît de la Bodocière, Giraud Ductran, Constant Vieille-Selle, 
          Etienne li Bogres, et le susdit Joscelin. Et nous, en considération 
          de ces avantages, avons donné un cheval à Simon, tant 
          pour son service que pour témoigner envers la génération 
          future de ce qui vient d'être fait. 
         Soudon de Curzon, fils d'Albert-le-Mâle, a confirmé aussi 
          les donations susdites et toutes celles qui pourraient nous être 
          faites à l'avenir dans son fief; c'est pourquoi nous lui avons 
          donné vingt-cinq sous et cinq à son prévôt 
          Barbotin, fils d'Abbon. Témoins : Payen Chabot et Pierre l'Agneau, 
          boucher (2) ". 				
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			NOTES: 
			(1) Archives du département de la Vendée. 
        (2) Extrait de l'Annuaire de la Société 
          d'émulation de la Vendée, année 1858. 
			  
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          CHATEAU-D'OLONNE         
          BAIL A MOITIE DE LA PIRONNIERE EN 1219
		  		       
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	          La rareté des anciens baux est regrettable, parce que la plupart 
          contiennent des renseignements sur l'état de l'agriculture à 
          l'époque à laquelle ils ont été rédigés. 
          C'est à ce titre qu'il importe 'de recueillir ceux que le temps 
          à épargnés et que nous traduisons dans le Cartulaire 
          de Saint-Jean d'Orbestier (Archives de la Vendée), celui du domaine 
          de la Pironnière, commune du Château-d'Olonne, en 1219. 
        Sans rechercher pour le moment les abus criards auxquels a donné 
          lieu le régime féodal, il faut convenir avec M. de la 
          Boutetière qu'aujourd'hui on trouverait peu de bailleurs et trop 
          de preneurs de métairies aux conditions imposées par Audebert, 
          abbé d'Orbestier, à Arbert Bordun. 
         " Sachent tous présents et à venir que Audebert, 
          abbé de Saint-Jean d'Orbestier, du consentement et vouloir de 
          tout le chapitre de ladite église, a donné et concédé 
          à Arbert Bordun et Bonnette, sa femme, et à leurs enfants 
          et héritiers, à perpétuité, le domaine de 
          la Pironnière, avec ses appartenances, à titre de métairie, 
          en payant toutefois la dîme des gerbes dans l'aire, ainsi que 
          celle des bestiaux. Les susdits Arbert et Bonnette, sa femme, et leurs 
          héritiers, prélèveront dans l'aire un sextier (1) 
          de froment pour les outils en fer à eux nécessaires; toute 
          la récolte des grains sera ensuite divisée en deux parts, 
          afin que l'abbé et les siens en prennent une et Arbert Bordun 
          et ses héritiers l'autre. La semence sera aussi fournie à 
          ces derniers sur le commun, et ils posséderont librement et sans 
          aucune charge tout le terrain enclos par un fossé touchant la 
          maison. Pour la maison qu'ils construiront en ce lieu, pour les charrettes 
          ou les charrues à eux nécessaires, ils auront droit de 
          prendre à leurs frais le bois dans la forêt du couvent, 
          et chaque année, à l'époque de la récolte, 
          ils prendront aussi une charretée de foin dans le pré 
          d'Etienne, moyennant l'exécution de tout ce que dessus l'abbé 
          et les siens garderont et défendront de toute attaque contre 
          leurs hommes, le susdit Arbert et ses héritiers. Et pour assurer 
          et perpétuer la mémoire de cela, nous avons muni la présente 
          charte (lu sceau de Saint-Jean d'Orbestier. Sont témoins de ce 
          don : Michel, prieur clé l'abbaye ; G., prieur de Bois-du-Luc 
          Hélye, sacriste ; Guillaume Papins ; Guillaume Durans ; P Caphéas 
          et plusieurs autres. Ce fut fait l'an du Seigneur 1219 " (2). 
         				
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			NOTES: 
			(1) Seize boisseaux. 
         (2) Extrait de l'Annuaire de la Société 
          d'Emulation de la Vendée, année 1874, pp. 119, 120 et 
          121. - Recherches historiques sur le département de la Vendée, 
          par L. de la Boutetière.  
			  
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        BAIL DE VIGNE A COMPLANT A 
       SAINT-BENOIT D'ANGLES 
         EN 1265
		  		       
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	        Les documents qui suivent sont extraits du Cartulaire de Saint-Jean 
          d'Orbestier, aux Archives de la Vendée. La quantité de 
          terre cédée n'est pas malheureusement précisée, 
          mais l'indication de douze deniers de recette permet d'avancer avec 
          la plus grande probabilité qu'il s'agissait de douze journaux 
          de vigne. 
         A tous ceux que ces présentes verront, l'abbé et le 
          couvent de Saint-Jean d'Orbestier, salut en Notre-Seigneur. Sachez que 
          nous avons donné et concédé à Jeanne et 
          Marie de Saint-Benoist d'Angles, surs, pupilles de maître 
          Pierre de la Buvée et à leurs héritiers et successeurs, 
          notre terre située dans la paroisse de Saint-Benoist d'Angles, 
          qui confronte d'une part au pré du prieur de Saint-Benoist d'Angles, 
          d'une autre par où l'on va de Saint-Benoist d'Angles à 
          Saint-Cyr, d'une autre à la terre de Geoffroy Benoist ou valet, 
          d'une autre enfin à la terre aux Vigneaux. Nous leur donnons 
          cette terre à planter en vigne, à charge par les dites 
          soeurs, leurs héritiers ou successeurs, de payer chaque année, 
          à nous ou à notre mandataire, à Saint-Benoist d'Angles 
          ou environs, au temps des vendanges, quatorze sommes de vendange, à 
          titre de complant, et douze deniers de recette, et de ne pouvoir léguer 
          ou aliéner ladite vigne à aucune maison religieuse ou 
          église séculière, ni la grever d'aucun légat, 
          pension ou charge. A savoir que nous ne percevrons rien des sommes de 
          vendanges et derniers susdits avant l'an de l'Incarnation 1273. En témoignage 
          de quoi nous avons donné aux dites sueurs, à leurs dits 
          héritiers et successeurs, les présentes lettres munies 
          de notre sceau. Fait l'ait du Seigneur 1265 " (1). 
        En résumé, on peut dire d'une manière générale 
          que le servage lie à la terre celui qui la cultive à perpétuité 
          pour lui et sa famille, mais il en fait en même temps un fermier 
          héréditaire qui ne peut pas être dépossédé, 
          et qui, en réalité, est un véritable propriétaire. 
          On trouve, il est vrai, dans les vieilles chartes, des ventes de serfs 
          jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, mais MM. Guérard et 
          Léopold Delisle, ont prouvé d'une manière incontestable 
          qu'il ne s'agissait pas alors, comme dans l'antiquité, de la 
          vente de l'homme lui-même, de son temps, de ses facultés, 
          mais seulement des services et des redevances auxquels il était 
          obligé, puisque les hommes de condition libre eux-mêmes 
          sont souvent compris dans de pareilles ventes, en ce sens que les services 
          et les redevances qu'ils devaient, passaient à une autre personne 
          (2). Le Poitou nous en fournit à cet égard de nombreuses 
          preuves. Dansée Cartulaire des sires de Rais et de l'abbaye de 
          Boisgrol-land publiés par feu M. Marchegay, sur dix chartes du 
          XIIe et du XIIIe siècles, qui mentionnent de pareilles ventes, 
          il y en a huit où il s'agit d'hommes libres propriétaires, 
          qui gardent leur liberté et leur propriété, mais 
          qui doivent des services, objets réels de la vente. Nous ne saurions 
          mieux faire, du reste, que de répéter, avec M. Guérard, 
          dont l'opinion a un si grand poids 
         " L'esclavage est devenu une servitude mitigée; la servitude 
          mitigée s'est convertie peu à peu sous la première 
          et la seconde race, dans le servage du moyen. Le servage, qui n'était 
          plus la privation, mais seulement une restriction de la, liberté, 
          disparut à son tour dans le cours du moyen âge. Mais déjà 
          les hommes de condition servile exercent en réalité la 
          propriété du sol, et les redevances qu'ils payaient à 
          leurs seigneurs étaient plutôt un impôt qu'une rente 
          (3). " 				
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			NOTES: 
			(1) De la Boutelière (Société d'Emulation 
          de la Vendée, année 1874, pp. 421 et 122). 
         (2) Les derniers paysans français qui aient été 
          serfs de corps à la veille de 1789 furent des serfs d'église, 
          ceux du chapitre de Saint-Claude, dans le Jura (Rambaud, p. 260). 
        Dès 1515, une ordonnance royale affranchit tous 
          les serfs du domaine royal, proclamant que " selon le droit de 
          nature, chacun doit naître franc " et que " notre royaume 
          est dit et nommé le royaume des Francs ". 
        (3) Guérard (Polyptique d'Iminon). - Du Fougeroux. 
			  
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		JUSTICE FÉODALE
		   		       
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	        Quoique le droit de rendre la justice à leurs vassaux fut de 
          ceux auxquels tenaient le plus les barons du moyen âge, ils se 
          sont, à une époque très reculée, dispensés 
          de l'exercer eux-mêmes. 
         Les officiers sur lesquels ils se sont déchargés de 
          ce soin, ont été appelés, suivant les contrées, 
          prévois, baillis et sénéchaux. Parfois leurs fonctions 
          furent héréditaires, mais elles étaient plus fréquemment 
          personnelles et révocables. Le sénéchal de la Mothe-Achard 
          était dans ce dernier cas, car, au milieu du XIIIe siècle, 
          ainsi qu'il résulte d'un acte par lequel il s'engage, sous la 
          garantie de tous ses biens, meubles et immeubles, à rendre bonne 
          justice, tant à l'égard de la seigneurie qu'envers le 
          seigneur lui-même (1). 
         Juridiction. - " Les droits de juridiction étant presque 
          les mêmes dans chaque seigneurie, il nous semble 'essentiel de 
          donner sur la justice avant 1789, quelques développements, sans 
          lesquels il serait difficile de retrouver la physionomie d'un temps 
          si loin de nous par les murs, bien qu'il ne date que d'hier. 
         C'est, nous devons l'avouer, le moins beau côté de l'ancienne 
          société française. Nous ne voulons pas dire que 
          nous en soyons à la perfection, nous croyons au contraire, que 
          c'est un des points qui font le mieux ressortir l'imperfection humaine, 
          imbecillitas humana; mais enfin, il y a là un progrès 
          incontestable par une meilleure organisation des ressorts. Autrefois, 
          la complication des juridictions et la multitude des officiers judiciaires, 
          vivant des procès qu'ils avaient à éterniser, loin 
          d'assurer une meilleure et plus prompte administration de la justice, 
          semblaient plutôt instituées pour faciliter à la 
          chicane les moyens de dénaturer le bon droit et de ruiner les 
          plaideurs. Les instances duraient souvent plus que la vie des gens. 
          Un procès intenté dans le commencement du XVIIIe siècle, 
          par le prieur de Réaumur aux habitants de la paroisse, au sujet 
          de quelques dîmes, dura quarante ans et ne fut terminé 
          que par une transaction entre les parties. 
         Dans le principe, le comte de Poitou, siégeant à Poitiers, 
          était le chef-lieu de la justice de la province. Le ressort était 
          divisé en soixante-sept vigueries, vicari, établis 
          successivement, et où la justice se rendait par les viguiers 
          assistés d'assesseurs choisis parmi les notables. Peu à 
          peu cette puissante organisation s'affaiblit, le morcellement de la 
          souveraineté, qu'implique l'idée féodale, s'opère 
          dans la justice comme dans tout le reste. Les seigneurs du deuxième 
          rang se substituent à ceux du premier pour le fait de la justice. 
          Chaque seigneur devient justicier et se passera de l'assentiment du 
          suzerain pour la nomination ou la révocation des juges chargés 
          de rendre la justice en son nom. Ce fut le signal de la chute des viguiers 
          qui tombèrent au XIe siècle. A partir de ce moment commence 
          la.justice segneuriale. 
         La haute justice comprenait tout : elle avait plénitude de 
          juridiction jusqu'à la mort. Le gibet, les fourches patibulaires, 
          le carcan, la prison sûre étaient ses signes, ses charges, 
          ses privilèges. Cela explique l'existence dans les châteaux 
          de prisons où l'on veut toujours voir exclusivement un moyen 
          d'oppression arbitraire sur les vassaux. 
         La moyenne justice avait compétence pleine au civil, restreinte 
          au criminel. Elle ne jugeait le fait délictueux que jusqu'à 
          l'effusion du sang, jusqu'à l'amende de 60 sols. 
         La basse justice avait une très grande limitation. Sa juridiction 
          ne s'étendait que jusqu'à 60 sols au civil, et 7 sols 
          au criminel. 
         Ces justices n'étaient pas seulement un honneur pour les seigneurs, 
          c'était une charge souvent lourde. Ils devaient pourvoir sur 
          leurs propres revenus aux frais qu'elles occasionnaient (2). 
         Trois-cents hautes justices ou environ ressortissaient à la 
          sénéchaussée présidiale de Poitiers (3), 
          soit nument, soit par appel. Sur ce nombre, il y en avait bien soixante 
          sans exercice, quarante sans officiers, et cinquante au moins qui n'étaient 
          pas jugées, ou, ce qui est pire, l'étaient fort mal (4). 
          Quant aux moyennes et aux basses justices, elles étaient innombrables 
          (5). Quelle était la valeur de ces officiers, sans autorité, 
          sans garantie pour la résistance aux volontés du seigneur 
          qui pouvait les changer suivant son bon plaisir? L'appel à tous 
          les degrés. Nos tendances actuelles sont à la restriction 
          de l'appel ; alors c'était la seule garantie contre des juges 
          qui n'étaient pas maîtres de leurs sentences; c'était 
          aussi un moyen pour la royauté de manifester sa puissance sur 
          ses grands vassaux. Mais de coin bien de difficultés et de délais 
          cette garantie était entourée! Que l'on songe aux embarras 
          du pauvre plaideur, si loin de Poitiers, si loin du parlement, dans 
          un pays dépourvu de tous moyens de communications, par des chemins 
          peu sûrs, quand il-devait porter son appel et suivre son procès 
          jusqu'au chef-lieu de la province ! (6). " 
           				
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		LES MAIRIES OU PRÉVÔTÉS 
          EN BAS-POITOU 
		  LA MAIRIE OU PRÉVOTÉ DE 
        LA CHATAIGNERAIE EN LA PAROISSE 
          DE SAINT-PHILBERT-
         DU - PONT - CHARRAULT (1236-1538) 
		  		       
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	        Souvent disputé entre le roi de France et le roi d'Angleterre, 
          le Bas-Poitou jouit de bonne heure de chartes octroyées qui lui 
          assurèrent des garanties contre l'oppression. 
         Dans ce pays où domine une autorité très forte, 
          celle du roi d'Angleterre, duc d'Aquitaine, il ne faut point s'attendre 
          à rencontrer des villes souveraines, comme dans le midi et dans 
          le nord. Ici les milices sont commandées, les impôts sont 
          perçus, la justice en dernier ressort est rendue par des officiers 
          du roi. 
         Dès le XIIIe siècle, les bourgs ou les villages affranchis 
          ont un rudiment d'organisation municipale. Leurs habitants, avec la 
          permission du seigneur, tiennent des assemblées, le dimanche 
          devant leur église, pour délibérer sur les affaires 
          de la communauté. Ces assemblées diffèrent des 
          conseils municipaux d'aujourd'hui, en ce qu'elles comprennent tous les 
          chefs de famille. Les villages ont à leur tête, outre l'agent 
          du seigneur, des chefs désignés par eux ordinairement, 
          avec le consentement du seigneur. Ordinairement ce sont des syndics, 
          parfois il y a un seul chef qui porte le nom de prévôt 
          ou de " maire ", comme celui que l'on trouve dès 1236 
          à la Châtaigneraie, aujourd'hui simple village de la commune 
          de Saint-Philbert-du-Pont-Charrault. 
         Sous la présidence du prévôt, Fontenay eut aussi, 
          dès le XIIIe siècle, une sorte d'organisation municipale, 
          et les seigneurs des fiefs compris dans l'enceinte fortifée, 
          furent obligés d'abandonner au conseil des prud'hommes le soin 
          de pourvoir lui-même à la sûreté de la ville. 
          C'était enlever à la féodalité le pouvoir 
          de. lui nuire (7). 
         La Mothe-Achard avait également à la même époque 
          une organisation similaire. 
		    				
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			NOTES: 
			(1) Société d'émulation de la Vendée, 
          année 4858, page 177. 
         (2) La cour seigneuriale comprenait au moins: 1- un juge 
          ou bailli, maire et garde de la justice, quelquefois assisté 
          ou remplacé par un lieutenant ou adjoint, remplissant les mêmes 
          fonctions ; 2° un procureur fiscal stipulant l'intérêt 
          public et veillant aussi aux droits du fisc; 3° un greffier recueillant 
          les dépositions, les plaidoiries, et transcrivant les arrêts 
          ; 4° un sergent mettant a exécution les arrêts, sentences, 
          jugements et ordonnances, signifiant les exploits d'ajournement, les 
          sommations, exécutant les saisies-arrêts et autres actes 
          extra-judiciaires. Bitton. - Fiefs et arrière-fiefs en Vendée. 
          La baronnie de Mareuil, qui' avait droit de haute justice, comprenait 
          en 1508 un sénéchal, un commis, trois officiers, un receveur, 
          un procureur, un greffier, un écuyer. Louis Brochet. - Les conséquences 
          d'un vol de blé dans les greniers du seigneur de Mareuil. - Mareuil 
          et ses environs. 
         (3) Parmi les, plus importantes du Bas-Poitou, il convient 
          de citer Fontenay, Vouvent, Mervent, Brandois, La Chaize-le-Vicomte, 
          La Commanderie de Launay en Sainte-Cécile, Les Essarts, Tiffauges, 
          Mareuil, Châteaumur, Chantonnay, Montaigu, La Mothe-Achard L'Hermenault, 
          Sainte-Hermine, Palluau, Bazoges-enPareds, La Châtaigneraie de 
          Saint-Philbert-de-Pont-Charrault, Sigournais et le Puybelliard. 
         (4) Mémoire de M. Beauchet-Filleau sur la justice 
          du Poitou. Mémoire des antiquaires de l'Ouest, 1844, p. 417 ; 
          - Etude de M. Bardy, avocat général, Bulletin de la même 
          société, 1857, p. 117. 
         (5) M. Bitton a relevé les noms de seigneuries 
          ayant droit de basse justice. 
         (6) Léon Audé. - Études historiques 
          et administratives sur la Vendée. - Les Châtelliers-Châteaumur. 
         (7) Les archives de Fontenay, T. i, page 65, renferment 
          des lettres de PhilippeAuguste portant la date de 1207, confirmant le 
          don de la charge de prévôt, et sénéchal héréditaire 
          de Fontenay et de la terre du Pàtis, fait par Guillaume de Mauléon 
          â Girard de la Pérate. 
			  
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	    ÉLECTION D'UN MAIRE.
		   		       
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	        L'exercice de ce qu'on appelait autrefois la Justice seigneuriale, 
          consistait dans la connaissance de certaines causes, par des juges particuliers, 
          en des audiences dites : Assises de la Seigneurie. 
        Ces causes étaient les dations de tutelle et de curatelle, les 
          actions sur choses immeubles sises dans la juridiction, les actions 
          entre les personnes dont l'amende n'excédait pas soixante sous 
          pour la moyenne justice, sept sous six deniers pour la basse. En général, 
          rien de moins intéressant que les registres de ces assises qui 
          ont échappé à l'action du temps, dormant dans la 
          poussière des archives, ou achevant de disparaître sous 
          la dent des rats dans les fonds obscurs de quelques greniers. 
         On aurait tort pourtant de généraliser le mépris 
          qu'inspirent ces témoins d'un autre âge, a car on y trouve 
          toujours à glaner ces infiniments petits de l'histoire, qui recueillis, 
          coordonnés " et expliqués, sont l'histoire elle-même 
          ; non pas, il est vrai, " celle des guerres, des batailles et autres 
          fléaux de l'humanité, " mais celle des institutions, 
          des moeurs et des usages, en un " mot, la vie même de nos 
          pères. " 
         M. de la Boutetière, dont les lettres regrettent la perte, 
          en a découvert une preuve nouvelle dans les papiers du Grand-Prieuré 
          d'Aquitaine, de l'ordre de Malte, conservés aux. archives du 
          département de la Vienne. Entre autres renseignements, on y trouve 
          treize procès-verbaux de la nomination du Maire annuel, à 
          laquelle contribuaient les habitants. Nous croyons être agréable 
          à nos lecteurs, en leur présentant le résumé 
          de ce savant travail. 
         La Châtaigneraie, aujourd'hui simple hameau de la: commune de 
          Saint-Philbert-de-Pont-Charrault, relevait de Saint-Jean de Launay, 
          commanderie de Malte, située dans la paroisse de Sainte-Cécile. 
          Au moyen âge il y avait dans cette petite seigneurie, comme dans 
          toutes les autres, un officier chargé, sous le nom de prévôt, 
          de tous les détails de l'administration. Cet office qu'on. trouve 
          souvent dans nos contrées, concédé en fief, était 
          parfois exercé par des hommes durs et avides, et les habitants 
          de la Châtaigneraie achetèrent au prix d'une rente de trente 
          sous, le droit de mettre l'un. d'eux à la place de cet intermédiaire 
          obligé avec leur seigneur. La somme était grosse pour 
          l'époque, mais l'avantage aussi; car en dehors de beaucoup d'autres 
          qui sont évidents, un des hommes de la communauté exerçant 
          ces fonctions à titre gratuit, l'économie était 
          grande. T1 y avait profit aussi pour le commandeur de Launay, à 
          percevoir la somme d'abord, ensuite à laisser ses vassaux faire 
          eux-mêmes leurs affaires. 
         Chaque année, le jour de la fête de Saint-Barnabé 
          (1l juin), les chefs de maison se réunissaient pour élire 
          trois candidats, l'un desquels était choisi pour prévôt, 
          ou maire, par le seigneur. Après l'installation solennelle et 
          la prestation de serment, il y avait fête au village; et l'institution 
          fonctionna au mieux des intérêts de tous jusqu'en 1525. 
          A partir de cette date, des discordes intestines se produisirent entre 
          les habitants : peu à peu les électeurs refusèrent 
          d'user de leurs droits, plusieurs furent même condamnés 
          à l'amende et à partir de 1534 (14 juin, où on 
          déclara maire un sieur Morin) on n'assiste plus qu'à un 
          échange de papier timbré entre le sénéchal 
          Bereau, père du poète de ce nom, assisté de son 
          confrère Pruyau, et Jehan Morin, affublé de Mathurin Barbarin, 
          son sergent alloué (1). 
         Cette charte de 1236, écrite d'une main mutilée par 
          les balles allemandes, donne le récit circonstancié de 
          l'introduction dans le principal village de la paroisse de Saint-Philbert-du-Pont-Charrault, 
          au temps où dominait la féodalité, du suffrage 
          électoral pour le choix du maire ou prévôt, chargé 
          de recueillir l'impôt. Si le droit obtenu ainsi (et non sans peine 
          probablement), est promptement tombé en désuétude, 
          il ne faut pas s'en prendre aux seigneurs, mais aux sujets, que la menace 
          d'une grosse amende ramenait seule au scrutin, et dont l'indifférence 
          causa l'annulation de la charte destinée à assurer la 
          sécurité de leurs biens et de leurs personnes. 
         				
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			NOTES: 
			(1) Extrait de l'annuaire 1872, page 83. 
			  
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