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CRÉATION D'UNE MARÉCHAUSSÉE
AUX SABLES- D'OLONNE. - DIVISION DE LA PROVINCE EN HAUT ET BAS-POITOU
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Les soucis de la guerre n'absorbaient pas tous les instants
du cardinal Mazarin, qui en sa qualité d'abbé de Saint-Michel-en-l'Herm,
s'intéressait peut-être d'une façon particulière
à tout ce qui touchait la bonne administration d'un pays, où
les passions locales très ardentes couvaient toujours sous la
cendre.
Au mois de mars 1644, on créait une maréchaussée
aux Sables-d'Olonne, malgré l'opposition de la Trémouille,
comte d'Olonne. Après de longs pourparlers, le prince réussit
néanmoins à faire casser, par arrêt du parlement,
la réception du sieur Martineau à la charge de prévôt,
ce qui obligea les officiers du présidial de Poitiers d'obtenir,
21 juin 1671, un arrêt du Conseil, qui réunissait les gages
de cette maréchaussée à ceux du présidial.
Le 12 septembre de l'année suivante 1645, une ordonnance
royale décidait que le Poitou serait divisé en Haut et
Bas-Poitou, afin d'y implanter, par une double surveillance plus facile
et plus active l'autorité royale. En 1660, on songea à
y modifier le personnel de l'autorité militaire.
Le Haut-Poitou s'étendait depuis Poitiers et Châtellerault,
jusqu'aux cours de La Dive et du Thouet, au delà desquels Fontenay
était la capitale de la partie inférieure de la province
jusqu'à la Loire. En 1670, une autre ordonnance du roi classait
dans la lieutenance de Fontenay, les faubourgs des villes de Thouars,
de Parthenay et de Saint-Loup.
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NOUVEAUX DESSÉCHEMENTS DE MARAIS
DANS LE BAS-POITOU. -
LE MARAIS D U PETIT-POITOU (1641-1646)
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Les édits d'avril 1599 et janvier 1607, sur les
dessèchements du marais du Bas-Poitou avaient trouvé en
exécution de grandes difficultés, dans les préjugés
de la routine et les faux calculs de l'intérêt. Le Hollandais
Bradeley, chargé par l'édit, de 1607, de la direction
des travaux, avec, sous ses ordres Hierosme et Marc de Comans et Hierosme
Vanulfe, gentilhommes Brabançons et François de la Planche,
gentilhomme Flamand mourut, et il s'écoula presqu'un demi siècle
avant que les habitants du Bas-Poitou songeassent aux moyens de dessécher
le sol fangeux du. bassin de la Sèvre. Ceux de l'Aunis, qui en
possédaient une grande partie, n'avaient montré ni plus
de prévoyance ni plus d'industrie.
Une déclaration de Louis XIII rendue le 4 mai 1641,
avait substitué Pierre Siette à Humfroy Bradeley, pour
la direction du dessèchement des marais du Poitou, de l'Aunis
et de la Saintonge, mais ce ne fut qu'en 1643, qu'une compagnie, formée
pour réaliser cette grande entreprise, commença le premier
desséchement régulier et complet que nous ayons vu dans
la partie occidentale du bassin de la Sèvre, entre la Vendée
et le canal de Luçon. Ce desséchement fut terminé
et partagé en 1646. Il contient environ 5.500 hectares, et il
est connu sous le nom de marais du Petit-Poitou. Il s'étend
du nord au midi, depuis le canal des Hollandais jusqu'à la Sèvre,
du levant au couchant, depuis le canal des Cinq-Abbés jusqu'aux
marais de Champagné et de la Vacherie.
Il embrasse tout le territoire de la commune de Sainte-Radégonde-des-Noyers,
une partie des communes de Champagné-les-Marais, de Moreilles
et Puyravault, et presque toute celle de Chaillé-les-Marais.
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LES MARAIS DES BOUILS ET DE LA VACHERIE,
1649
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Le desséchement des Bouils, dans la commune
du Langon, est le second en date. Il fut entrepris en 1649. Il a très
peu d'étendue et touche au précédent. La moitié
du terrain qui le compose fut usurpée sur la communie par un
ancien seigneur.
Entre le marais du Petit-Poitou et le canal de Luçon,
les eaux couvraient encore une superficie de 1.060 hectares dans la
commune de Charnpagné : c'était, le marais de La Vacherie,
qui fut desséché de 1651 à 1658. Contigu au marais
du PetitPoitou, il s'étend jusqu'au canai de Luçon.
Dans l'acte de société du 27 septembre 1651
passé entre Siette, Elie Regnon, seigneur de Chaligny, François
Brisson, seigneur du Palais, Gabriel des Villattes, seigneur de Champagné,
Marie Duchêne, Julius de Loynes, secrétaire général
de la marine, Octavio de Strada, baron d'Aubue, de la Croix et Guillaume
Henri, ce desséchement est appelé Marais de Champagné
: « Il est confronté entre les terres fermes et île
de Champagné et d'un bout la mer, d'autre bout le canal de Vienne,
et de l'autre le canal de Luçon, distraction faite des terres
en valeur et joignant les terres de Champagné et celles sur lesquelles
viennent des mizottes (1) le long de la mer. »
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NOTES:
(1) La misotte est une plante marine que
les bestiaux mangent avec avidité.
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LES MARAIS DU COMMANDEUR SAUVAGE ET
DE MOUILLEPIED (1654-1658)
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Entre ces deux marais, et dans leur partie septentrionale,
se trouve enclavé un petit desséchement, dont les eaux
s'évacuent dans les canaux du marais du Petit-Poitou.
Il appartenait jadis à l'ordre de Malte, qui en avait hérité
de celui des Templiers, et se nomme le Marais du Commandeur :
il est situé dans la commune de Puyravault ; nous ignorons à
quelle époque il a été fait, mais il est nécessairement
postérieur à celui du Petit-Poitou.
Le Marais Sauvage appartient au département
de la Charente-Inférieure, et celui de Mouillepied aussi
en grande partie ; mais placé au sud et au sud-est du canal des
Cinq-Abbés, ils relèvent du système général
des desséchements de la portion occidentale du bassin de la Sèvre,
au nord de cette rivière. Il y aurait donc une lacune dans ce
chapitre s'ils n'y étaient pas compris. Le Marais Sauvage fut
desséché en 1654 (1), et celui de Mouillepied en 1658.
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|
NOTES:
(1) Ce desséchement donna lieu à
l'un des abus les plus odieux de l'ancienne puissance féodale.
Le canal du Langon gênait un peu l'entreprise de ce desséchement,
qu'il aurait rendue plus dispendieuse. Il était plus commode
et plus économique de le supprimer. Le seigneur du Langon, à
qui ce canal n'appartenait pas, séduit par l'appât d'une
somme de 3.500 livres, et d'un petit terrain de peu de valeur que le
seigneur de Marans lui offrait en échange, lui vendit ce canal
qui était une propriété publique, ruina un commerce
assez étendu entre le Bocage, la Plaine et la ville de Marans,
dont ce canal était l'instrument, et par suite le bourg du Langon,
qui en était l'entrepôt, sans que les malheureux habitants
osassent réclamer contre cette violation de leur propriété.
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DIVERS
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Enfin, à la même époque, furent exécutés
plusieurs autres petits desséchements, connus sous le nom de
Marais Garreau, des Ablettes, Dudevant, Autorres.
La partie orientale du bassin de la Sèvre était
inondée par les débordements de la Sèvre, par ceux
de l'Autise et de la Vendée, qui y affluent du côté
de la rive droite, et par ceux du Mignon, qui y affluent du côté
de la rive gauche. Le lit même de la Sèvre était
la seule issue par laquelle l'immense volume d'eau qui s'accumulait
sur ce terrain pût s'écouler à la mer ; mais l'écoulement
était gêné et ralenti par les nombreuses sinuosités
de la rivière, et par les dépôts de vase formés
dans sa partie inférieure. Aussi les marais restaient-ils perpétuellement
inondés. Les parties les plus éloignées de la Sèvre
et les plus voisines de la Plaine étaient les seules qui pussent
fournir quelques productions utiles.
En 1654, une société de propriétaires
et de capitalistes entreprit de dessécher toute la partie de
ces marais situés sur la rive droite de la Sèvre. Pour
exécuter cette entreprise, il fallait trouver un moyen de conduire
les eaux à la mer, par des canaux dont la direction ne pouvait
être que de l'est à l'ouest ; et, pour contenir le volume
énorme des eaux, il fallait un canal très large et très
profond, sur une longueur de plus de 30 kilomètres. La direction
de ce canal devait être parallèle au cours de la Sèvre,
et par conséquent couper à angle droit le lit des rivières
de l'Autise et de la Vendée, qui se jettent dans la Sèvre;
la première à l'extrémité méridionale
de l'Ile de Maillezais; la seconde au-dessous de l'lle-d'Elle.
Mais, si les eaux du canal se mêlaient avec celles
des rivières, le desséchement devenait impossible, parce
que ces dernières, refoulées par les eaux de la Sèvre,
auraient, reflué dans le canal, et de là, sur les terres
que l'on voulait dessécher. Il n'y avait d'autre moyen à
prendre que de faire couler les eaux du canal au-dessus ou au-dessous
du lit des rivières, et c'est à ce dernier moyen que l'on
s'est attaché. L'on a donc creusé un canal, connu sous
le nom de Canal de Vix, dont les eaux coulant parallèlement
au lit de la Sèvre, vont se jeter dans la partie inférieure
de cette rivière, à l'anse du Braud. Sur ce canal l'on
a construit deux ponts-aqueducs, au-dessus desquels les eaux de l'Autise
et de la Vendée vont se perdre dans la Sèvre, sans se
mêler avec les siennes. Celui de l'Autise se nomme simplement
l'Aqueduc ; celui de la Vendée se nomme le Gouffre.
Ce desséchement fut terminé en 1662 (1).
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NOTES:
(1) Extrait de la Statistique de la Vendée,
par Cavoleau..
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MARAIS DE DOIX ET D'ECOUÉ (1662)
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Le marais de Doix et d'Ecoué, au nord de
celui de Vix auquel il est contigu, et le petit marais de la Bourse
de Chaix, entre l'Autise et l'île de Maillezais, furent desséchés
à la même époque.
Ce fut aussi dans le même temps que furent desséchés
6.313 hectares de la partie orientale du bassin de la Sèvre,
sur la rive gauche de cette rivière, appartenant aujourd'hui
à l'arrondissement de la Rochelle. Le plus considérable
de ces desséchements est celui de Tangon, qui contient 3.246
hectares.
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LE CONTREBOTH DE VIX (1664)
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Tous ces marais sont entourés de fortes digues,
destinées à les garantir de l'invasion des eaux de la
Sèvre et de ses affluents.
A peine ces digues furent-elles construites que l'on s'aperçut
qu'elles resserraient beaucoup trop le lit de la Sèvre ; de sorte
que les eaux affluaient dans la partie inférieure avec une violence
qui menaçait d'engloutir tout ce qui se trouvait sur leur passage.
La ville de Marans fut particulièrement menacée d'une
entière destruction ; ses habitants, effrayés, communiquèrent
leurs alarmes à tous ceux de leurs voisins que ce torrent pouvait
atteindre, et dès l'année 1662 ils tinrent une assemblée,
dans laquelle on chercha le remède au mal que l'on craignait.
Les intéressés aux dessèchements des deux rives
de la Sèvre sondèrent le mal dont ils étaient eux-mêmes
les auteurs. Ils s'aperçurent avec effroi que l'élément
fougueux dont ils avaient espéré contenir la violence
pouvait engloutir leurs digues dans une heure, et avec elles les sommes
immenses qu'ils avaient dépensées pour tirer leurs propriétés
du sein des eaux. Ils se réunirent et ne trouvèrent pas
d'autre moyen de prévenir le danger qui les menaçait que
de creuser un nouveau canal pour dériver et conduire à
la mer, sans passer par Marans, une partie des eaux de la Sèvre
et de ses affluents.
Ce canal fut creusé en 1664, entre la Sèvre
et le marais de Vix. Il se nomme contrebot de Vix, parce qu'il
fut creusé au pied et en dehors du bot ou levée
du canal de Vix, qu'il suit parallèlement dans tout son développement,
qui est de 24 kilomètres. Il commence à l'aqueduc de l'Autise
et se termine à l'anse du Braud, vers la partie inférieure
de la Sèvre (1).
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NOTES:
(1) Statistique de la Vendée,
par Cavoleau.
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ORIGINE DES MARAIS COMMUNAUX
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Il est à remarquer qu'en faisant les desséchements
du Marais méridional, on eut le soin de laisser à chaque
paroisse un vaste communal, à portée et en bon état,
en échange du droit de parcours et de pacage, accordé
presque partout, par les seigneurs de cette contrée, aux communautés
d'habitants. Cette règle fut imposée aux dessécheurs,
et pour preuve nous citerons l'arrêt notable (1) rendu
par le Parlement de Paris, le 30 avril 1654, entre l'abbesse de Saintes,
dame de l'île de Vix, les manants et habitants de cette île,
la compagnie Amable Bitton, la compagnie François Brisson, l'évêque
de Maillezais et l'abbé de Trizay. En effet, dans cet arrêt
on lit : « Fait défense à toutes personnes de troubler
et empescher le dit Brisson et ses associés au desséchement
des marais dont il est question, desquels marais sera marqué
et délaissé un tennernent certain, pour l'usage des dits
habitants, en tel lieu, et telle qualité et quantité qu'il
sera jugé raisonnable par experts et gens ce connoissant,
dont les dites parties conviendront par devant le conseiller rapporteur
du présent arrest ; autrement sera nommé d'office, et
de ce dressé procès-verbal, pour icelui veu et rapporté,
communiqué à notre dit procureur général,
être ordonné ce que de raison. »
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NOTES:
(1) Il se trouve dans le Recueil des edits,
déclarations, arrêts et réglements concernant
le dessèchement des marais. Bordeaux, S. Boé.
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MARAIS DE SAINT-MICHEL-EN-L'HERM, GRUES
ET SAINT-DENIS-DU-PAYRÉ
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L'exemple donné par le chapitre de Luçon,
et dont nous avons parlé précédemment, ne devait
pas être perdu pour les moines de Saint-Michel-en-l'Herm qui,
d'après Arcère, n'auraient pas été heureux
dans les travaux tentés en 1540, dans une section de la paroisse.
Propriétaires de la plus grande partie du marais
de Saint-Michel-en-l'Herm, Grues et Saint-Denis-du-Payré, ils
essayèrent à leur tour d'en faire le dessèchement.
Pour y parvenir sans nuire à, l'écoulement des eaux, il
eût fallu encaisser, par des digues, les deux bras du Lay, afin
de contenir les eaux dans le lit que chacun s'était formé
; mais cette dépense les effraya sans doute, et sans en calculer
les suites, ils trouvèrent plus commode de supprimer le bras
oriental, celui qui se jetait dans le golfe de l'Aiguillon. Il y a même
lieu de croire qu'ils supprimèrent également le bras occidental,
car la pente du terrain a démontré, en 1715, à
l'ingénieur en chef de la généralité de
Poitiers, que le bras qui subsistait alors était un canal factice,
et que le lit du bras occidental du Lay avait été précédemment
intercepté. Ces religieux firent donc élever une digue
qui, s'appuyant sur la côte occidentale de Saint-Denis-du-Payré,
auprès de la métairie de la Malvoisie, et s'élevant
au nord, suivant une courbe parabolique, se rapprochait de la terre
de Saint-Benoît et, se dirigeant à l'ouest, puis au sud,
venait aboutir sur le banc de sable du Braud, qui bornait une partie
de ces marais, du côté de la mer, au sud-ouest. Pour se
garantir des inondations de la mer, ils prolongèrent sur ces
rivages, de l'est à l'ouest, la digue du Bot-de-Ribandon
(1), à partir de l'extrémité méridionale
du Bot-Bourdin. Leur desséchement se trouvait ainsi enclavé,
à l'est par le Bot-Bourdin, au nord et à l'ouest par la
nouvelle digue à laquelle on donna le nom de Bot-Grolleau
(2), au sud par le banc de sable du Braud et le Bot de Ribandon ; mais
l'établissement du Bot-Grolleau, vers 1630, interceptait
le cours du Lay, et en faisait refluer les eaux sur les marais supérieurs,
qui se trouvèrent beaucoup plus inondés qu'ils ne l'étaient
auparavant.
Il restait à la vérité entre la digue
et la terre ferme un certain intervalle par lequel les eaux du Lay pouvaient
encore s'écouler par le canal de Moricq, ou rivière de
Saint-Benoît, mais l'inspection des lieux démontre que
ce ne pouvait être que par une direction forcée, et que
la plus grande partie des eaux arrêtées par la digue devaient
rester en stagnation sur le marais.
Rien ne pouvait être plus facile que de contraindre
les Bénédictins de Saint-Michel-en-l'Herm à restituer
aux eaux du Lay le cours que la nature leur avait tracé ; mais
les propriétaires de ces marais ne se doutèrent peut-être
pas que l'équité naturelle, fortifiée par la loi
civile, leur donnait le droit d'en faire la demande, et ils se bornèrent
à prolonger, par un canal artificiel, le cours de la rivière
de Saint-Benoît jusqu'au delà du passage de la Claye. Ce
canal, connu aujourd'hui sous le nom du Petit Canal du Lay, coule
le long et très près des terres hautes de la commune de
Curzon. Qu'il ait été creusé par la main de l'homme,
c'est une vérité incontestable.
Ce canal, dont les dimensions étaient trop faibles,
et dont le lit est plus élevé que le centre du marais,
était insuffisant pour le dessécher. Une triste et longue
expérience le démontrait. Il fallait d'autres moyens pour
opérer ce desséchement. La nature les indiquait ; c'était
de rétablir les anciens bras ou, du moins l'un des anciens bras
de la rivière. Ce moyen fut adopté et exécuté
en 1657, par le marquis de la Boulaye et les autres propriétaires
de ces marais. Il paraît qu'ils prirent alors le parti de rétablir
le bras oriental qui se jetait dans le golfe de l'Aiguillon, car un
arrêt du Conseil du 26 août 1704, dit formellement que ce
canal débouchait directement à la mer : ce que l'on n'aurait
pu dire du bras occidental, qui se jetait dans la rivière de
Saint-Benoît ou canal de Moricq. Pour exécuter cette entreprise
et donner passage au nouveau canal, il aurait fallu percer le Bot-Grolleau,
très près de l'extrémité qui s'appuie sur
la terre ferme de Saint-Denis-du-Payré.
L'entreprise était à peine terminée,
lorsque la mort et le dérangement de la fortune du marquis de
La Boulaye portèrent le trouble et la confusion dans la société
dont il était l'âme (3).
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|
NOTES:
(1) Les marais salants de Ribandon furent
créés par le notaire Herpin, en 1602. Louis Brochet. -
Histoire de l'abbaye de Saint-Michel-en-l'Herm, page 53.
(2) Les titres concernant le Bot-Grolleau
étaient, en 1741, en la possession des Jésuites de Luçon
qui, en 1734, avaient obtenu une sentence contre les habitants de Grues,
au sujet de l'entretien de cette levée.
(1) Cavoleau, Statistique de la Vendée.
- Louis Brochet, Histoire de l'abbaye de Saint-Michel-en-l'Herm.
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ÉTAT DE CEUX QUI DEPUIS LE RÈGNE
DE HENRI IV SE SONT PARTICULIÈREMENT OCCUPÉS DES DESSÈCHEMENTS
DES MARAIS DE LA VENDÉE
|
Il n'est pas sans intérêt de connaître
ceux qui, depuis le règne d'Henri IV, se sont particulièrement
occupés des desséchements des marais de la Vendée.
Nous allons donner leurs noms d'après le Recueil des édits,
déclarations, arrêts et règlements concernant les
desséchements des marais et autres documents. Nous ajouterons
que plusieurs de ces dessécheurs, qui n'étaient pas Français,
le sont devenus par suite de l'article 10 de l'édit de janvier
1607, qui portait que ceux qui se fixeraient dans les marais et en feraient
la déclaration, seraient naturalisés par ce fait, sans
besoin d'autre expédition. Disons encore que plusieurs dessécheurs
non nobles, ont pu le devenir, d'après l'article 25 du dit édit,
ainsi conçu : « Et pour donner plus de courage aux dits
entrepreneurs de continuer leur dessein, déclarons estre notre
vouloir et intention de gratifier et honorer du titre de noblesse douze
d'entre eulz, choisissant ceulz, qui ne le sont point par leur naissance,
que nous jugerons avoir le plus de mérite et contribuer davantage
à la perfection des dicts ouvrages, à condition toutes
fois, que ceux qui auront été décorez de ce tittre
de noblesse, ne feront, après le dict annoblissement aulcun acte
dérogeant à la dicte qualité, nous réservant
en oultre, d'accroistre ci-après le nombre de douze, si nous
jugeons que faire se doive. »
1. - Humfroy Bradley, gentilhomme,
né à Berg-op-Zooin, maître de digues d'Henri IV.
- 2. Hierosme de Comans, maître d'hôtel d'Henri
IV. - 3. Marc de Comans. - 4. Gaspard de Comans
ou ses enfants. - 5. François de la Planche.
- 6. Hierosme Vanulfe, tous du Brabant (Edits d'avril
1599, de janvier 1607, de juillet 1613, etc.) - 7. Maître Amable
Bitton, receveur des finances à Poitiers. - 8. François
Brisson, seigneur du Palais, président et sénéchal
à Fontenay-le-Comte. - 9. Octavio de Strada, baron
d'Aubué et Tournon, seigneur de Sailièves en Auvergne.
- 10. Pierre Robert, sieur du Breuil, élu en l'élection
de Fontenay-le-Comte. - 11. Maître Claude du Fos.
- 12. Maître Jacques Morienne, écuyer,
seigneur d'Atrie, receveur des tailles à Fontenay-le-Comte. -
13. Messire Claude Esnart. - 14. Jacques Guérin,
sieur des Villattes (Arrêt du 16 avril 1654, marais de Vix, de
Maillezais, etc.) - 15. Dame Jeanne Regnier, veuve
de maître Julius de Loynes, conseiller secrétaire du roi
et secrétaire général de la marine. - 16. Messire
Elie Regnon, chevalier seigneur de Chaligny. - 17. David
de la Croix. - 18. Maître Pierre Bitton,
avocat au Parlement de Paris. - 19. François Macault,
écuyer, sieur des Fontenelles, receveur des tailles à
Fontenay. - 20. Philippe Agroué, écuyer,
sieur de la Tourtelière, assesseur en l'élection de Fontenay.
- 21. Charles de Flacourt, trésorier provincial
de l'extraordinaire des guerres en Angoumois, Saintonge et Brouage.
- 22. Charles Mesnard, écuyer, seigneur de Toucheprès
(Statuts du 7 juin 1654, pour les desséchements des marais situés
depuis Coulon et la Garette jusqu'à la mer, et entre la rivière
de Sèvre et les terres fermes du Poitou ; Brisson, chef de ce
desséchement). - 23. Pierre Siette, ingénieur
géographe du roi à La Rochelle. - 24. Le Maréchal
de Grammont. - 25. Jean Le Bouteiller de Chavigny,
ministre secrétaire d'Etat. 26. Jean de Mirande,
écuyer, seigneur des Fraignées. - 27. François
de Mirande, écuyer, sieur du Treuil. - 28. Pierre
Fillastre, écuyer, seigneur de Richemont. - 29.
Jean Hulf, secrétaire du roi, commissaire des états
généraux des Provinces Unies. - 30. François
Arrivé, écuyer, seigneur du Sableau, maître
des eaux et forêt de Civray et Fontenay, demeurant au Sableau,
paroisse de Chaillé. - 31. Maître Pierre Turpault,
lieutenant ancien de l'élection de Niort, demeurant à
Boulié. - 32. Michel de Broc, chevalier, baron
de Chemiré en Anjou. - 33. Barnabé Brisson,
écuyer, seigneur de la Boissière. - 34. Maître
Louis Robert, demeurant à Fontenay. - 35. Pierre
Charrien, sieur de Fieflambert. - 36. Louise de Bessay,
veuve de Salomon de Cailhaut, chevalier seigneur de la Chevrolière
et Montreuil. - 37. Anne Braud, veuve de Raoul-Gal Picard,
chevalier, seigneur de la Touche-Mouraud, Guinefolle et La Barottière.
- 38. Marie Rouland, veuve d'Etienne Robert, sieur du
Vignaud, secrétaire de son altesse royale. - 39. Julien
du Bois, sieur de La Bastie, élu en l'élection
de Fontenay (Statuts de la -société du Petit-Poitou, du
19 octobre 1646, dont Strada fut le premier directeur). - 40. Jean-Armand
de Vignerot, duc de Richelieu. - 41. Arthur de Gouffier,
duc de Roannais, gouverneur de Poitou. - 42. Armand de la Porte,
grand -maître de l'artillerie de France. - 43. François
de Beuil, comte de Marans, grand échanson de France.
- 44. Pierre des Perriers, chevalier, marquis de Crenan.
- 45. Maximilien Eschalard, chevalier, marquis de La Boulaye.
- 46. Le marquis d'Estissac. - 47. Le marquis d'Ambres.
- 48. Le seigneur de Cangé. - 49. Fabrice
de Gresseni, seigneur de Fontenay-le-Comte. - 50. Charles
de Lancey, sieur de Luines. - 51. Bernard Martin,
sieur de Montjourdain, avocat au conseil. - 52. Bernard de Foix,
duc de La Valette, colonel général de France, gouverneur
de Bourgogne. - 53. Anne Phelippeaux, veuve de Jean Le
Bouteiller, comte de Chavigny, ministre d'Etat. - 54. Henri de
Lorraine, duc d'Elbeuf (Arrêt du Parlement de Paris, du
14 février 1660 ; marais de Maillezais, Vix, Benet et autres).
- 57. Marie Duchêne. - 58. De La Croix.
- 59. Guillaume Henri, marais de Champagné. - 60.
René Lodre, négociant aux Sables d'Olonne.
- 61. Jacques de La Chaume, employé des finances,
à Talmont (Marais d'Angles et de La Tranche). - 62. La famille
Mourain, (Marais de Saint-Jean de Monts et autres du
marais occidental) (1).
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|
NOTES:
(1) Cavoleau , Statistique de la Vendée,
pages 77, 78 et 79.
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a name="LE BAS-POITOU EN 1666 ET 1698. VIEILLES FAMILLES ET DIVISIONS TERRITORIALES">LE BAS-POITOU EN 1666 ET 1698.
VIEILLES FAMILLES ET DIVISIONS TERRITORIALES
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Quelque temps après l'achèvement des travaux
de creusement du contrebooth de Vix, Colbert de Croissy, frère
du grand ministre, fut avec Barentin envoyé dans le Poitou pour
faire une enquête sur la noblesse toujours remuante, et aussi
pour reviser les titres dont plusieurs s'étaient indûment
emparés.
A cette époque (1666), le gouverneur du Bas-Poitou
était le comte de Pardaillan, le gouverneur militaire du Poitou,
le duc de Roannez, chef de la maison de Gouffier (1).
Les principales maisons nobles étaient celles de
La Trémouille, - La Rochefoucauld, - Estissac, - Gouffier, -
d'Argenson,
Turpin Crissé, - Châteaubriant des Roches-Baritaud,
- Baudéan Parabère, - Pardaillan, - Chasteigner, - De
la Lande Buor (2), - Appelvoisin, - Clérembauld, Palluau, - Eschallard
de La Boulaye.
La généralité du Poitou était
divisée eu un certain nombre d'élections, dont les principales
étaient pour le Bas-Poitou, celles de Fontenay, 160 paroisses,
impositions 476.735 livres, - Mauléon, aujourd'hui Châtillon,
75 paroisses, dont plusieurs dans le département actuel des Deux-Sèvres,
impositions 166.700 livres, - Les Sables-d'Olonne, 6 paroisses, impositions
186.151 livres, - Thouars, 113 paroisses, dont très peu dans
le Bas-Poitou, impositions 329.400 livres. Trente ans plus tard, la
situation est ainsi définie dans un mémoire de Maupou
d'Ableige. Extrait de l'Etat du Poitou sous Louis XIV, par Dugast
Matifeux.
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NOTES:
(1) C'est lui qui a été le
principal éditeur des Pensées de Pascal, - s'était
démis de ses titres et dignités temporelles, en faveur
de son beau-frère François d'Aubusson La Feuillade ; il
fut le principal instigateur du jansénisme dans le Poitou. -
Etat du Poitou sous Louis XIV, par Dugast Matifeux, pages 90
et 91.
(2) Colbert de Croissy fait le plus grand
éloge de cette famille fort nombreuse, dont le chef, le sieur
de la Lande Buor, gentilhomme d'ancien nom et ancienne noblesse réside
ordinairement à la Lande Buor, près Montaigu. Il a beaucoup
de crédit, est riche de 8 à 10.000 livres de rente. On
trouvait des membres de cette famille, à Vayré, Les Clouzeaux,
Chaillé-les-Ormeaux, etc. - Etat dit Poitou sous Louis XIV,
pages 22 et suivantes.
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ÉLECTION DE FONTENAY EN 1698
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L'élection. de Fontenay porte de taille 362.551
livres, et contient 162 paroisses qui font 16.500 feux et 66.000 personnes.
Elle est, après celle de Poitiers, la plus grande de la province.
Dans les douze paroisses du marais desséché,
où la terre produit en abondance toute sorte de blé et
fourrages, se trouvent des haras pour les chevaux en quantité
; et dans quatre de ces paroisses, Champagné, Puyravault, Triaize
et. Saint-Michel-en-l'Herm, il y a des marais salants dont la plus grande
partie est abandonnée à cause de l'augmentation des droits
de la traite de Charente.
La ville de Fontenay est la principale de l'élection
; il y a trois cures... deux hôpitaux : l'un de Saint-Jacques,
pour les pauvres malades, de revenus 1.500 livres, et l'autre de pauvres
infirmes, un couvent de Cordeliers, un de Capucins et trois communautés
de filles religieuses, de Notre-Dame, de Saint-François et de
l'Union-Chrétienne. Il y a un ancien château ruiné
où il ne reste que deux tours. M. le marquis de la Vieuville
en est gouverneur, qui y tient un sergent-major pour gouverner le château
et commander sous ses ordres...
La ville de Luçon est plutôt un grand
bourg, n'étant pas clos. Il y a un évêché
de 15 à 16.000 livres de revenus. M. de Barillon en est titulaire
; c'est une baronnie dont il est le seigneur temporel.Il y a une église-cathédrale
et un gros chapitre avec les dignités ordinaires(1), une église
paroissiale de Saint-Mathurin, dont la. cure est de peu de revenu, un
couvent de Capucins et un couvent de religieuses Ursulines. Il y a un
canal, et il s'y tient des foires et marchés... Il y a un bureau
pour les droits de Charente sur le sel.
Le bourg de Puybelliard est un entrepôt pour
le commerce, il y a plusieurs salines de sel qui viennent des marais
salants des Sables-d'Olonne, Jard et autres lieux. Il y a des foires
et marchés...
Le bourg de Mareuil, appartenant à Mme la
maréchale de Duras, situé sur la rivière du Lay,
où est un bureau des traites de Charente. II s'y tient des marchés
et foires, et on peut y charger des denrées et les transporter
à la mer par cette même rivière, qui tombe dans
celle de Saint-Benoît, où il y a flux et reflux...
Le bourg de La Châtaigneraie a une manufacture
de droguets, draps et autres étoffes de laine, qui était
considérable et qui a fort diminué, tant par la guerre
que par l'abandon de plusieurs huguenots qui faisaient le principal
commerce.
Les principales terres, fiefs et seigneuries de l'élection
de Fontenay sont : la baronnie d'Oulme, Courdeau et Saint-Sigismond
; - la châtellenie de Vix ; - la baronnie de Brilhac,
de Velluire et le Poiré ; - la baronnie de Maillezais
; - la châtellenie de l'Hermenault; - la châtellenie
de Nalliers ; - id. Sainte-Gemme ; - la baronnie de
Luçon et les Magnils ; - la châtellenie des
Moutiers-sur-le-Lay ; - les châtellenies de Saint-Cyr
et de la Jonchère ; - les châtellenies de Curzon,
Saint-Benoît et Moricq ; - la baronnie du. Poiroux
; - la principauté de Talmont ; - la châtellenie
des Moutiers ; - la baronnie de Saint-Michel-en-l'Herm
; - la châtellenie de Champagné et la Bretonnière
; - la baronnie de la Mothe-Achard ; - la châtellenie de
Chaillé-les-Marais ; - la châtellenie et prévôté
de Saint-Georges-de-Montaigu ; - la baronnie de Riez,
etc.
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NOTES:
(1) On connait cette épitaphe faite
autrefois pour l'un des dignitaires les mieux rentés de ce gros
chapitre :
Ici gist et dort en somme
L'archidiacre de Lusson.
Qui d'argent avait grand'somme,
Plût à, Dieu que nous l'eusson !
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ÉLECTION DES SABLES-D'OLONNE
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L'élection des Sables-d'Olonne porte de taille
170.551 livres. Elle est composée de 95 paroisses, dans lesquelles
il y a 24.000 feux et 96.000 personnes... Il peut entrer dans le port
des Sables des navires de 150 tonneaux au plus... On compte dans les
ports des Sables, Saint-Benoît, la Tranche, Saint-Gilles, Jard,
Noirmoutier et l'île d'Yeu, 1.300 matelots, 30 navires et 204
barques.
Les Sables-d'Olonne sont un grand bourg, non muré,
situé sur le bord de la mer océane, composé de
gens de mer et matelots, la plupart. Il y a une justice subalterne,
une élection, une juridiction des traites foraines et une amirauté.
Il y a dans cette élection plusieurs abbayes, prieurés,
chapelles, cures et autres bénéfices, au nombre de huit
abbayes, qui valent de revenu 48.000 livres ; - dix-huit prieurés,
12.000 livres ; - quatre-vingt-seize chapelles ou légats, 10.000
livres, et quatre-vingt-seize cures, 38.000 livres ; un couvent de Capucins
aux Sables, avec un de religieuses de Saint-Benoît; un de Cordeliers
à Olonne ; à Orbestier et à Talmont, des Bénédictins
; à Jard, des Nerbertins ; à Bois-Grollaud, des Bernardins
; aux Fontenelles, des Chanoines réguliers de Saint-Augustin
; à Beauvoir, des Jacobins et des Mathurins, et à l'Ile-Chauvet
des Camaldules.
Les principales terres et seigneuries sont les principautés
du Luc et de la Roche-sur-Yon, appartenant à Monsieur, frère
unique du roy - la principauté de Talmont, à M. le duc
de la Trémouille ; le comté d'Olonne et la baronnie d'Apremont
et de Commequiers, à M. le duc de Châtillon ; - les marquisats
de la Garnache et de Beauvoir-sur-Mer, à Mme la duchesse de Lesdiguières
; - la baronnie de Riez, à Mme la duchesse royale de Savoie,
la douairière ; - celle de la Mothe-Achard, à M. le marquis
de Crenan ; - la châtellenie de l'île d'Olonne, à
M. le maréchal de Noailles ; - celle de la Chaize-Giraud, à
M. le marquis de la Vieuville, et celle de Coëx à Mme la
comtesse de Verrue, la douairière.
Outre les seigneurs ci-dessus dénommés,
on compte dans l'élection cent-quinze gentilshommes, dont trois
sont capitaines gardes-côtes, savoir : M. de la Salle-Lézardières,
M. du Breuil-Bayers de La Rochefoucauld, et M.de la Suze de Rorthays.
Il y a environ cent-dix huguenots de sortis, et il en
reste encore trois-cent-quatre-vingt-douze nouveaux convertis. Il peut
y avoir dix ou douze ponts, tant bons que mauvais.
Les principales foires de l'élection se tiennent
à Saint-Gervais, à la Lande en Beauchêne et à
Soullans, où il se vend beaucoup de chevaux, même à
des marchands de Paris et de la Beauce. On y vend aussi des bufs
gras pour Paris et des maigres pour, la Normandie.
ÉLECTION DE THOUARS
L'élection de Thouars porte de taille 232.667 livres,
contient 104 paroisses qui font 10.049 feux et 79.229 personnes.
Pouzauges est un marquisat appartenant à Mme la
Marquise de Toucheprés ; c'est une ,juridiction subalterne. La
cure vaut 200 livres. Il y a une aumônerie qui a 700 livres de
revenu. Il s'y tient quatre foires par an, et marché tous les
vendredis. Il y a encore -172 nouveaux convertis : - la seigneurie de
la Meilleraye, à M.de Puy-Morin, celle de Loge-Fougereuse, à
M.de l'Etenduère, celle de Pouzauges, à Mme de Toucheprés,
celle de Saint-Paul, les héritiers de Mme de Chateaubriant, celle
de la Flocellière, à M. de Granges de Puy-Guyon, lieutenant
général.
ÉLECTION DE MAULÉON
L'élection de Mauléon (1) porte de taille
155.460 livres, et est composée de 75 paroisses, qui font 10.000
feux et 40.000 personnes... Il se tient des foires et marchés
à Mauléon, Les Herbiers, l'Herbergement-Entier, les Essarts
et autres lieux de l'élection.
Il y a dans l'étendue de l'élection quelques
nouveaux convertis, particulièrement dans les paroisses de Sigournais,
Saint-Prouant, Rochetrejoux et les Herbiers, qui peuvent faire en tout
le nombre de cinq à six cents.
Le prieuré de Treize-Vents à M. de Vironde,
1.500 livres ; celui de Mortagne, où sont quatre religieux de
l'ordre de saint Benoît, et quatre prêtres engagés
par le prieur, peut valoir de 8 à 9.000 livres : M. l'abbé
de Theligny d'Oneuil en est titulaire - un chapitre de chanoines et
un couvent de religieuses à Montaigu.
Les principales terres sont : le marquisat de Montaigu,
à M. le marquis de Crux-Courboyer, de 5.000 livres ; - la baronnie
de Mortagne, à Mme la duchesse de Lesdiguières, de 10.000
livres ; - celle de Palluau, à Mme de Clérembault, de
8.000 livres ; - celle des Essarts, à Mme la Princesse royale
de Savoie, de 9.000 livres ; la châtellenie de . Rocheservière,
à Mlle de Vieillevigne, de 3.000 livres; - la châtellenie
de Chambretaud, à M. Charbonneau de Saint-Symphorien (Bruffière)
; - Saint-Fulgent, à M. Gazeau de Ligneron ; - Beaurepaire. à
M. de Beaurepaire-Girard ; - Bazoges-en-Paillers, à M. Irlaud
; - la Guyonnière, à M. Charbonneau de la Forte-Écuyère
; - la Boissière, à M. Gazeau de la Brandannière
; - la Barotière, à M. Mesnard ; - Chavagnes-en-Paillers,
à M. Bruneau de la Rabastelière ; - l'Herbergement-Entier,
à M. Chevigné de Bois-Chollet ; - Saint-Denis-la.-Chevasse,
à Mme la marquise de Bordage ; - Vendrennes, à M de la
Massais ; - Saint-Sulpice-le-Verdon, à M. de la Preuille-Gâtinaye
; - Dompierre à M. Châtelier-Montbault ; - Aubigny... Chauché,
à Mlle de Puytesson-Durcot ; - la Rabatelière, à
M. Bruneau de la Rabatelière ; Rochetrejoux, à M. de la
Pelissonnière ; - Sigournais, à M. de Clérembault-Puygarreau.
Toute la province porte de taille la somme de 1.700.000
livres, contient 1.004 paroisses qui font 149.496 feux et 612.621 personnes
(2).
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NOTES:
(1) Aujourd'hui Châtillon-sur-Sèvre.
(2) Exlrait du Mémoire concernant
la province du Poitou, par Maupou d'Ableiges, intendant, 4693. -
État du Poitou, par D. M., 415-427.
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ÉTAT DES GENTILSHOMMES DE LA
SÉNÉCHAUSSÉE DE FONTENAY, CHOISIS ET NOMMÉS
POUR SERVIR AU BAN DE CETTE PROVINCE DE POITOU CONVOQUÉ CETTE
PRÉSENTE ANNÉE 1697
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Le sieur d'Archiais des Hommes ; Barraud de la Lardière
(Alexandre) ; Barraut de la Longeais ; Barrault de la Rivière
; Baudry de l'Allière ; Baudry de la Burcerie (Gabriel) ; Bessay
de la Coutancière ; Bessay des Rochelles ; de Boisse (François-Lucas)
; de la Braillière ; Buor de Villeneuve ; Buor de la Voye ; Chateignier
du Bergerion ; des Chaumes-Butigny ; Forestier de la Tudelière
; Gibouraud de la Roussière ; de la Guérinière-Beauchêne
; de la Guérinière de la Mancelière ; de la Guittière
Plessis-Landry ; de la Loge-Grimouard (François-Gabriel) ; de
Maillé ; de Maisonneuve-Bessay ; de la Maisonneuve-Vendée
; Malleray de Puysec ; Marin de la Hubardière ; Martin de la
Fromentinière ; de Montsorbier; de la Morinière-Deyneau
; Nicou de l'Ileau (Gabriel) ; du Plessis-d'Arçay ; du Plessis
le Franc, seigneur du Plessis en Saint-Laurent ; du Pont-Beaulieu, seigneur
de Beaulieu en Saint-Michel-le-Clous ; de Remberge du Retail (Charles)
; Reignier de la Boulière ; de la Roche-Biraut ; de la Roche-Thévenin
; de Rorthais de la Rochette (Calixte) ; de la Rochebrochard-Salidieu
; de la Thibaudière-Bonnetière ; Turpaud de la Bigotrie
(Charles).
Le marquis de Vérac, chevalier des ordres
du roy, lieutenant général, commandant pour Sa Majesté
en Poitou.
Il est ordonné aux gentilshommes de la sénéchaussée
de Fontenay, nommés en l'état cy-dessus, pour servir au
ban de cette province de Poitou, convoqué cette année,
de se tenir prêts à monter à cheval, avec l'équipage
convenable, pour le Service de Sa Majesté, conformément
à ses intentions et aux ordres qu'ils en recevront du roi, ou
que nous leur en donnerons.
Fait à Couhé, le 30 avril 1697.
Signé : VÉRAC.
Et plus bas : Par Monseigneur, DESPALLUAUX (1)
(1) Extrait de l'État du Poitou
sous Louis XIV, par Dugast-Matifeux, pages 451, 52 et 59.
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