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CHAPITRE VI
L’ART DE TERRE CHEZ LES BAS-POITEVINS
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L’art de terre chez les Bas-Poitevins
Poteries gallo-romaines, Poteries romano-gauloises
Poteries noires, Poteries grises, Poteries couvertes d’un vernis, Statuettes
et bas-reliefs
Poteries communes, Tuiles et Briques
Objets divers
LIEUX DE FABRICATION. - Fours à poteries communes et à tuiles.
POTIERS ROMANO-GAULOIS BAS-POITEVINS CONNUS. - (Fontenay, Saint-Médard-des-
Prés, Auzay, Le Langon, Nalliers, Curzon, Le Bernard, Jard, Pont-Habert,
près Challans, Les Herbiers, Saint-Georges-de-Montaigu, Varnes, - Poteries
des IV° et V° siècles
LES VERRIERS BAS-POITEVINS , Ancienneté de la fabrication du verre en
Vendée
PERIODE ROMANO-GAULOISE - Verreries antiques : Privilèges des verriers
Mervent, La Réorthe, Mouchamps, Vendrennes, Chaillé-Sous-les-Ormeaux,
Aubigny,
Grosbreuil, Sallertaine, Saint-Jean-de-Monts, Bouin.
Epoque de la création des plus anciennes fabriques bas-poitevines, Produits
des
Fabriques bas-poitevines, Verrerie commune.
Marques de fabrique, Verres colorés par des oxydes métalliques,
Verres opaques, Verres
Emaillés, Verres avec ornements en reliefs.
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L'ART DE TERRE CHEZ LES BAS-POITEVINS
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L'art, de terre, a dit Bernard Palissy, est de tous les arts,
le plus ancien, le plus noble, le plus utile à la République
", et le savant numismate polonais Joachim Lelewel, dans une lettre
à Benjamin Fillon, écrivait de son côté :
" L'histoire de la céramique, c'est l'histoire de l'humanité
tout entière ".
" Dans les poteries modelées parles hommes, depuis le
jour où la main commença à façonner l'argile,
ajoute un peu plus loin le même auteur, je vois les rameaux de
la race humaine, leurs mariages, déplacements, fusion de branches,
notés clair par une forme, un procédé de fabrique,
une couleur, un vernis. - La terre est la bibliothèque des livres
inconnus qui attendent les clairvoyants. "
Peu de gens pourraient, croyons-nous, à l'instar de Lelewel,
affirmer, par l'inspection de quelques vases, la filiation des peuples,
d'autant mieux que la plupart des plus anciens, trouvés sous
toutes les latitudes, présentent une singulière uniformité
de lignes. Néanmoins, notre pays ayant été mêlé
d'une façon toute particulière aux grandes invasions qui,
pendant de longs siècles, ont modifié d'une manière
plus ou moins heureuse la physionomie primitive de ses habitants, nous
croyons utile d'appeler l'attention de nos lecteurs sur les diverses
phases par lesquelles est passé l'art de terre, chez nous, depuis
la conquête romaine.
Poteries golla-romaine. - Les poteries fabriquées en Ras - Poitou
pendant une bonne partie du Ier siècle, conservèrent à
peu près les formes et le rude aspect de celles des derniers
temps de la période gauloise dont notre planche hors texte donne
quelques types (1). Il n'y eut guère que les; procédés
de fabrication qui firent quelques progrès,, surtout. dans ;
la vaisselle fine, ,tandis qu'ils restèrent presque stationnaire
pour la grosse poterie.
On en a un exemple marqué dans un, grand plat de terre grise
épaisse et à bords évasés, découvert
à Apremont, dans une ancienne fosse remplie de matières
fécales, avec des monnaies d'Auguste, Tibère, . Agrippine,
Claude et Néron. Beaucoup de fragments de poteries, du même
genre ou plus minces, étaient dans cette fosse.
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Poteries romano gauloises. - A partir du règne de Trajan, l'influence
romaine se fait pleinement sentir dans les procédés de
fabrication des. poteries. -Alors on ocommence' à faire de la
poterie rouge à reliefs.
Les sujets les, plus fréquemment -employés sur les vases
sigillés trouvés notamment à Saint-Denis-du-Payré,
SaintMedard-des-Pris, Le Langon, Saint-Georges-de-Montaigu, sont les
chasses aux oiseaux du marécage, au cerf, au chevreuil, au lièvre
et à l'ours, les pêches aux poissons de mer ou de rivières,
combats de gladiateurs, combats d'animaux, luttes d'athlètes,
exercices de mimes, scènes pastorales, danses de faunes et de
bacchantes.
Les sujets érotiques sont rares ; nous en avons trouvé
quelques spécimens en 1891, à Saint-Denis-du-Payré
(2). On a également rencontré, à Saint-Georges-de-Montaigu,
deux ex-voto en forme de phallus de grandeur naturelle, qu'une femme
Picot brisa par scrupule. - On a trouvé un vase analogue à
PontHabert, près de Challans.
Lors des fouilles faites en 1858, dans le cimetière, romanogaulois
du Langon, on a découvert beaucoup de poteries antérieures
au second tiers du nie siècle : un morceau de coupe portant la
tête de Lucius Vérus, et un autre fragment présentant
l'image d'un empereur recevant le globe terrestre des mains de Jupiter.
Ce groupe est placé entre deux colonnes supportant un fronton.
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NOTES:
(1) 1, 2 et 3. Pilier et vases, provenant de l'Isleau-les-Vases,.
près Nalliers. 4. Urne provenant de Vairé. 5. Chapiteau
de pilastre en terre cuite de 0m.65 dc hauteur sur 0m.58 de large, découvert
aux environs de Challans (contemporain des Antonins). -6. Urne de terre
rouge recueillîe à Poitiers- par M. Bonsergent. - 7. Sorti
de l'officine de Divicatus, vient du luc de Verrines (Deux-Sèvres).
- 8. Jatte en terre grise fine, sortie' des ruines de la forge antique
de la Vergne de Saint-Hilaire-des-Loges (collection de Rochebrune).
-9, Statuette enterre blanche de la Déesse mère - prototype
des Vierges Mères au' moyen âge, provenant du Langon -10.
Cruche de terre grise retirée d'une sépulture de Gourgé
(DeuxSèvres). - 11. Porte-lampe en terre grossière.
(2) Louis Brochet. -
Une excursion chez les Gallo-Romains de Saint-Denis-du-Payré.
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Poteries noires. - Les poteries de la bonne époque couvertes
d'un beau lustre noir, sont peu communes en Bas-Poitou. Elles sont en
général décorées de fleurons et autres dessins
en creux. La terre employée à leur fabrication est grisâtre
et passablement fine. Les seules poteries de cette nature que nous connaissions,
ont été trouvées par MM. Marais, dans les dépôts
de cendres de l'Isleau-les-Vases, dans la commune de Nalliers plusieurs
faisaient partie de la collection de M. de Rochebrune.
Poteries grises. - Les poteries. grises sont plus communes,. mais
la terre employée est moins fine que celle des poteries à
glaçures. Nous en avons trouvé à Saint-Denis-du-Payré,
au Mazeau, au Langon, à Benet. (1).
Poteries couvertes d'un vernis. - Les échantillons de poteries
couvertes d'un vernis plombifère jaunâtre sont rares. On
a trouvé dans le Champ des Tombeaux de Pahu, commune de Longèves,
une tuile à rebords revêtue de ce vernis, parmi les matériaux
qui composaient une sépulture maçonnée.
Statuettes et bas-reliefs. - Les fouilles du Langon ont, fourni une
petite figure d'enfant posée sur un socle, et avec sur sa tête
la main brisée d'un personnage de plus haute taille, placé
à côté de lui. Un habitant da Langon a aussi recueilli
un petit bas-relief très détérioré et d'une
forme légèrement cintrée, ayant 0 m. 11 de largeur
sur 0 m. 07 (le hauteur, où se voient Hercule et Mercure. Les
figures ont reçu une teinte rosée et le fond une teinte
presque brune ; tandis que la draperie de Mercure porte quelques vestiges
d'une coloration bleue.
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NOTES:
(1) L'art de terre chez les Poitevins, par Fillon, page 20.
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Poteries communes. - Les poteries communes ayant encore conservé
les formes de la tradition gauloise, sont en quantité considérable,
provenant surtout en Vendée des cimetières romano-gaulois,
explorés dans les environs de Fontenay, Saint Médard-des-Prés,
le champ des Cahuettes (commune de Fontaines), Auzay, le Langon, Nalliers,
Saint-Denis-du-Payré, Anson (commune de Saint-Cyr-en-Talmondais),
le Bernard, la Touche-Grignon (commune de Longeville), Jard, le Veillon
,(commune de Sain-t-Hilaire-de-Talmont), Apremont, Pont-Hahert près
Challans, Saint-Gervais, Aizenay, Dompierre, Chavagnes-en-Paillers,
Sain t-Georges-de-Montaigu; La Logerie (commune de la Bernardière).
La collection de M. de Rochebrune renferme un grand nombre de spécimens
de ces vases, notamment celui qui contenait les 8.500 monnaies du ne
siècle, enfouies pendant le cours de l'année 273, découvertes
au Langon en janvier 1863. - Il faut citer aussi les cuviers, dont les
débris jonchant le sol, sont l'indice d'une fort ancienne culture
de la vigne-On en a trouvé à Nalliers dans des sépultures
du IIIe siècle, ainsi; que des, amphores portant le nom de potiers
poitevins. En 1865; ;on a trouvé près de Saint-Thomas
de Fontenay- des vases, en terre des IIe et IIIe siècles, sur
lesquels sont gravés des noms à la pointe(1).
Tuiles et briques. - Les tuiles qu'on trouve partout en immense. quantité,
ne présentent jamais que deux variétés de forme
: la tuile plate à deux rebords, et la tuile ronde semblable
à la nôtre, complétant la toiture. Mais comme on
en a fait usage depuis le Ier siècle jusqu'au IXe ou Xe, leur
fabrication a subi des variations infinies. Plus la brique est rouge,
épaisse, à vives arêtes, plus elle est ancienne.
B. Fillon n'en a rencontré que deux portant des marques de potiers.
Sur l'une, trouvée aux Herbiers, était le nom de PAVLVS
; sur l'autre, venant d'Ardin, se trouvent les initiales V X.
Les briques varient beaucoup, au contraire, de forme et de dimensions.
Il en est de près d'un mètre de longueur, et de huit ou
dix centimètres d'épaisseur, tandis que d'autres, comme
celles utilisées dans les conduits d'eau du balnéaire(2)
de Champ-Canteau, de Nalliers, découvert par nous le 26 octobre
1901, n'ont que deux centimètres sur cinq. - On les a employées
à l'état de matériaux dans la construction des
murailles, des piliers, des foyers, et surtout à l'état
de pavé. De cette dernière catégorie, il en est
qui sont triangulaires, hexagonales, octogonales, etc. Leur assemblage
produisait des combinaisons analogues à celles qu'on obtient
aujourd'hui. Un pavé de ce, genre a été découvert
au Langon. - La surface intérieure de certaines briques est couverte
de raies profondes, se découpant d'ordinaire en losange, afin
d'obtenir une adhérence plus grande avec le mortier (3).
Dans les fours à verriers gallo-romains, découverts
par nous le 20 février 1889, et dont nous donnons les dessins
plus loin, des briques employées étaient reliées
entre elles par des tenons (4).
Elles portent aussi rarement la marque du fabricant. En voici pourtant
une recueillie à Auzay. Ce Cubris merula (5) paraît avoir
été travaillé en Saintonge, car on y rencontre
des fragments d'ouvrages de grosse terre signés de lui.
Les inscriptions tracées à la main, en majuscules ou
en caractères cursifs, se voient un peu plus fréquemment.
M. Gouraud, ancien notaire à Chavagnes-en-Paillers, possédait
par exemple uni brique. fragmentée, trouvée aux Herbiers,
sur laquelle on lit IV-XIX. Sur une autre, employée dans la construction
d'un tombeau découvert non loin de Pahu, près de Fontenay-le-Comte,
était le nom de C. SILANVS, tracé en grandes lettres.
Était-ce celui du mort ou celui du potier ?
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NOTES:
(1) Archives de Fontenay. T. i, feuille 9.
(2) Ou peut-être des salles de bain d'une riche villa.
(3) Fillon. - L'art de terre chez les Poitevins.
(4) Louis Brochet. - La forêt de Vouvent, son histoire et ses
sites, pages 156 et 157, etc.
(5) L'art de terre chez les Poitevins, page 23. - Fours à poteries
communes et tuileries en Bas-Poitou, Fillon
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Objets divers. - D'autres. objets ont été fabriqués
avec la même, terre que les tuiles et les briques. Ce sont d'abord
ces conduits ronds ou carrés qu'on retire du sous-sol de la plupart
des villas romaines et qui, comme à Payré-sur-Vendée,
servaient d'égouts et de tuyaux pour mener l'eau dans les salles
de bain et les cuisines, ou qui communiquaient avec les bouches de chaleur.
Viennent ensuite des bassins carrés ayant eu la destination de
nos auges de pierres. Un fragment de l'un d'eux, retiré des ruines
du Château-Gaillard du Langon, avait 1 m. 12 de côté.
Près la villa de Saint-Médard-des-Prés, nous avons
assîsté, en 1889, à la découverte d'un bassin
de 3 m. 10 de longueur, sur 2 m. 05 de largeur, entièrement construit
avec des tuiles plates de 0 m 65/0 m 40, et des briques de 0 m. 50 de
longueur, sur 1 m. 22 de large et 0 m. 08 d'épaisseur.
Un beau chapiteau de pilastre corinthien, en terre cuite d'un rouge
foncé, mesurant 0 m. 65 de hauteur sur 0 m. 58 de largeur, trouvé
près de Challans(1) il y a un demi-siècle, dénote
un art très avancé, Fillon le supposait du IIe siècle
Ainsi donc, en Vendée, à cette époque, on appliquait
l'art de terre à la décoration des édifices.
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NOTES:
(1) Voir le dessin n°3 de la planche hors texte
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LIEUX DE FABRICATION FOURS A POTERIES COMMUNES ET A TUILES
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M. Grellier du Fougeroux, ancien député de la Vendée
, a trouvé, il ya trente-cinq ans, les ruines d'une manufacture
de poteries communes à Braignart, près de Saint-Martin-Lars-en-Sainte-Hermine.
Le 7 septembre 1863, il conduisait MM. Dugast-Matifeux, de Montaiglon,
Benjamin Fillon et de Rochebrune sur le terrain jonché d'une
couche de débris, de fragments de vases, de tuiles et de briques
d'environ un mètre d'épaisseur, sur une étendue
de près d'un hectare. La distribution du travail dans ce grand
atelier, était encore facile à reconnaître. A l'extrémité
ouest de l'établissement, se faisait la poterie de cuisine ;
plus loin, les amphores ; à l'autre bout, situé à
l'est, se fabriquaient des briques carrées, d'autres en forme
de parallélogrammes, d'autres enfin en très grande quantité,
destinées à faire des fûts de colonne ou des piliers.
Tantôt deux de celles-ci suffisaient pour former une assise ronde
; tantôt il en fallait quatre. Le versant du coteau sur lequel
s'élevaient les séchoirs, construits en bois (puisqu'on
n'y a pas trouvé de traces de murs), étant tourné
vers le midi, l'exposition était des plus favorables. Les fours
étaient à l'ouest et engagés en terre. Un petit
ruisseau coule au bas, et la terre employée par les potiers,
gisait dans le champ voisin, où la culture a' fait disparaître
les anciennes fosses.
A quelque distance de là, toujours sur le territoire de la
commune de Saint-Martin-Lars, sont les ruines d'une grande exploitation
agricole, où on a trouvé de nombreuses bases de piliers
ronds formés avec les briques de Braignard (1).
Deux autres fabriques de même nature ont été découvertes
par M. Dugast-Matifeux, près de la Templerie, sur l'ancien chemin
de Saint-Georges-de-Montaigu à Benaston. Le sol de ce quartier
étant demeuré longtemps en friche, l'emplacement des fosses
où se tirait la terre était encore très visible
en 1885, lors de la construction de la route de Chavagnes-en-Paillers
aux Brouzils par Benaston (2). Quelques maisons de ce village avaient
même, il y a 40 ans, sur leur faîtage, des tuiles à
rebords venant de là, et pendant longtemps les chemins du pays
ont été pavés avec les briques qu'on y venait chercher
par charretées.
Un autre four à briques et à tuiles existait dans la
commune de Saint-Vincent-Puymaufrais, à Trizay, tout près
de l'ancienne abbaye de ce nom, établie commutant d'autres, sur
un point romano-gaulois. Celui-ci, que nous avons vu il y a bien longtemps
déjà, était d'une conservation parfaite. Il était
aussi exposé au midi, et engagé dans un coteau très
rapide descendant à la rivière du Lay.
Il paraît qu'il existait aussi, à Venansault, une poterie
antique, visible autrefois à fleur de terre (3)
|
NOTES:
(1) M. de Rochebrune en possédait plusieurs spécimens
dans sa collection de Terre-Neuve.
(2) Notes personnelles.
(3) L'art de terre chez les Poitevins (pages 26 et 27).
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POTIERS ROMANO-GAULOIS BAS
POITEVINS CONNUS
ENVIRONS DE FONTENAY-LE-COMTE
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Les poteries qui portent ces noms ont été trouvées
au Marchoux, à Saint-Thomas, au Couron, à l'Essart et
dans -les ruines de la villa du Martrais, à côté
de Pahu.
BALBINI. OF
CAIVS.
S. CEVS. |
FVLVI. F.
LMO.
MAR. |
C. SILANVS
VERNACVL .
VLPI. |
SAINT-MEDARD-DES-PRÉS
Il v avait en ce lieu une villa très importante, dont
les substructions ont été fouillées par M. Frédéric
Bitter, ingénieur des ponts-et-chaussées, par MM. de Rochebrune
et Fillon. C'est là qu'a été découvert le
tombeau d'une femme peintre du nie siècle dont nous avons déjà
parlé.
CAIVS.
F. CO. PAB.
FVLV.
IOC.
|
IVL. AP.
L. EPP. II.
PAVLOS.
F. CO. PAR.
|
P. ALP.
O.TRICCOS.
ORA. F.
|
AUZAY
Il y a aux environs de ce bourg, des vestiges gaulois et romains
couvrant d'assez larges surfaces. Le premier des deux noms cités
vient de l'Araire.
CVBVS. MERVLA. |
GENEROSVS. |
TRICCI. M. |
LE LANGON
Les débris gaulois et romains y couvrent une étendue
d'environ deux kilomètres, le long de la rive de l'ancien golfe.
Le nom primitif de ce bourg était Alingo.
ACRISI. OF.
I. AIONI.
CAIVS.
C. C. A.
C. C. L.S
L. CHRESI.
C. CORO.
L. EPPI. F.
FELICIO. F.
|
FLAVINI.
IVLIANI.
LATIANI (?).
LVPOS.
MAC
.CHA
M. MALLI.O.
MARCI. O.
MAR.
MITA (?).
|
NALVI. O.
NOM.
PAV LOS. F.
PONTII. O.
REGA.
T. S. RVFI. F.
VERNA. F.
V.M. E. MV CC.F.
VIREC. |
NALLIERS
Quoique moins important que le Langon à l'époque
romaine, ce bourg devait avoir déjà une population de
quelques centaines d'habitants, si l'on en juge par l'étendue
des traces d'anciennes constructions qu'il renferme.
S. CEVS.
COCVR.
|
LV POS.
RVFI. M.
|
P. VLP.
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CURZON
Vieux point celtique. Les restes d'une villa romano-gauloise
se voient à côté de la Grenouillère, l'une
des anciennes seigneuries du lieu.
LE BERNARD
Les publications; de M. l'abbé Baudry sur les antiquités
de cette vieille localité me dispensent de les mentionner en
détail. Les morceaux de poteries, portant des noms d'ouvriers,
ont tous été. trouvés dans les décombres
de la villa de Troussepoil, à l'exception de celui sur lequel
on lit la première de ces signatures.
CARVSSA.
GRESIMI. M.
D. T. A.
|
IVINVS.
MINVS.
RVFVS. |
VRECV. |
JARD
Bourg d'origine purement romaine. A quelque distance sont les
vestiges de la bourgade de Belesbat.
PONT-HABERT (près
Challans)
Les ruines de la villa, bâtie à côté,
ont été explorées par Cavoleau et l'ingénieur
La Bretonnière.
OF. CEREALIS.
|
ETVSSO.MVR.
VIREGA TI. M.
|
FAVSTVS.
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LES HERBIERS
Sur la voie de Rom à Raciate.
SAINT-GEORGES-DE-MONT
GEORGES-DE-MONTAIGU
Durinum ou Durivum, aujourd'hui Saint-Georges-de-Montaigu, situé
à la jonction des deux bras de la Maine, sur une colline 'dont
il occupe les deux versants, paraît avoir été, à
l'époque romaine, l'une des localités considérables
du Bas-Poitou.
Il rivalise presque avec Rezé et le Langon, sous le rapport
de l'abondance des médailles et des poteries. C'était
en outre, le point d'entrecroisement de deux voies romaines importantes
l'une venant de Nantes et de Rezé, pour se rendre à ,
Rom l'autre allant d'Angers à l'Océan par la Ségourie.
C'est là, sans doute ce qui détermina saint Martin de
Vertou, l'apôtre du pays d'Herbauges. à y établir
le double monastère d'hommes et de femmes, dont il a été
question dans un chapitre précédent.
CHAVD.O.
COMBARA. F. |
MVNATIV.
SEDATVS. |
Nommé Varinnoe dans Ermentaire.
L MARC, sur une anse d'amphore (1).
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POTERIES DES IVe ET Ve
SIÈCLES
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La fabrication de la vaisselle, qui avait singulièrement
perdu de sa finesse et de sa beauté depuis la chute de l'empire
gaulois, entra en pleine décadence sous l'administration de la
famille Flavienne, et la poterie à reliefs sigillés se
fit rare : on peut dire qu'à la fin du e ou au commencement du
Ne, on avait cessé d'en fabriquer en Bas-Poitou.
A cette époque, à laquelle se rattache un fragment retiré
de la fondation de l'église de Saint-Pierre-du-Marchoux, le noir
envahit en même temps la surface de presque toutes les poteries.
" La céramique en deuil, dit B. Fillon, fut comme un reflet
de la tristesse immense qui remplissait le monde. "
Quelques poteries du Ve siècle sont de terre blanche, grise
et noire, mal épurée et mêlée souvent de
paillettes micacées. - Un vase trouvé à Mauvais,
au mois d'août 1901, par M. Thébaud Alexandre, de Saint-Pierre-le-Vieux,
et qu'il a bien voulu nous offrir, nous paraît remonter à
cette époque, mais il est loin, comme forme, de valoir celui
trouvé à Pétré, commune de Sainte-Gemme-la-Plaine
(2).
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NOTES:
(1) Notons que les potiers ne marquaient pas toujours leurs oeuvres
de leurs noms ; ils employaient parfois aussi des signes d'un autre
ordre, tels que points; croisettes, fleurons, rosaces, etc.; sur un
vase trouvé à Jard, le nom du potier Germanus est accompagné
du taureau ou du boeuf, comme sur les monnaies de son homonyme, le chef
Gaulois Germanus Indutilius, contemporain d'Auguste.
(2) Disons, pour n'y plus revenir, que les guli, comme les vitriari
bas-poitevins dont nous parlerons tout à l'heure, ont formé,
pendant de longs siècles, des corporations fermées, se
transmettant comme un héritage les procédés de
fabrication et ces formes dont quelques-unes, il faut bien le reconnaître,
n'ont pas varié beaucoup depuis la période gallo-romaine.
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LES VERRIERS BAS-POITEVINS
ANCIENNETÉ DE LA FABRICATION DU VERRE EN VENDÉE (1)
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L'industrie du verrier étant sur de celle du potier,
son étude fera voir les vitriarii pictons dressant, au second
siècle, leurs fours à côté de ceux des figuli,
les maintenant en activité sur les ruines de la société
romaine et de la société franque, traversant sans les
éteindre les invasions normandes, et les léguant, comme
un héritage sacré, à ces gentilshommes verriers
que la Révolution devait trouver en devoir de fabriquer, l'épée
au flanc, la coupe des banquets patriotiques de 89.
Après la lecture de cette étude, on ne pourra plus dire
avec Loysel que l'établissement de nos verreries nationales remonte
tout au plus aux Croisades, et que jusqu'au XVIIe siècle, on
n'a su fabriquer chez nous que de la gobleterie commune, des verres
de vitres et des bouteilles. De nombreuses découvertes sont venues
faire justice des fausses traditions léguées par le moyen
âge, et montrer que nos manufactures modernes descendent en droite
ligne de celles dont l'antiquité a laissé partout les
vestiges sur le sol de la patrie.
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NOTES:
(1) Extrait en grande partie de l'ouvrage de B. Fillon déjà
cité.
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|
PÉRIODE ROMANO-GAULOISE.
VERRERIES ANTIQUES. - PRIVILÈGES DES VERRIERS.
|
Toutes les fois qu'on rencontre un cimetière de la période
romano-gauloise, on est assuré d'y trouver, si petit qu'il soit,
un nombre considérable de vases en verre de formes très
variées et parfois d'un travail très fin et très
soigné. Le territoire des Pictons, pays très boisé
et très bien pourvu des matières premières qui
servent à composer le verre, a possédé plusieurs
fabriques dont l'emplacement est encore désigné, soit
par des dénominations caractéristiques, soit par la présence
des scories vitreuses, des restes de fourneaux ou fragments de creusets.
Plus tard, lorsque nous serons arrivés au IXe siècle,
les documents écrits viendront en aide dans cette enquête.
Fours à verriers de l'époque gallo-romaine, trouvés
dans la forêt de Vouvent en 1889
Les diplômes, chartres et autres documents faisant défaut
pour l'époque romaine, on a demandé les preuves à
la géographie et à l'archéologie ; elles ont répondu
: la première que les lieux nommés jadis Verreria, Vitreria,
Verreri Vitrin, appelée depuis La Verrerie, Les Verreries,
les Vieilles Verreries, la Voirie Verrières, Voirières,
Verrines etc ; ont dû leurs dénominations à des
manufactures de verre : la seconde que plusieurs de ces manufactures
remontent au IIe ou au IIIe siècle.
Parmi les localités de la Vendée qui ont porté
ou portent encore ces noms, on peut citer le Triage des Verreries dans
la forêt de Mervent, où nous avons trouvé en 1889,
plusieurs fours du IIIe siècle, dont les dessins à coté,
donnent les principales dimensions ainsi que les indications de divers
objets y afférents. Retour
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Les Vieilles Verreries, commune de La Réorthe : Les Verreries
du Parc de Mouchamps et de Vendrennes, la Verrerie sur I'Yon, commune
de Chaillé-les-Ormeaux, la Voirie, commune d'Aubigny, les Voirines
de Grosbreuil, la Verrerie de Sallertaine, les Verreries de Saint-Jean-de-Monts,
les Verreries de l'île Bouin, etc.
Une loi de Constantin 1er de l'an 337 avait compris les vitriarii
parmi les trente-cinq professions exemptes de toutes charges publiques,
sans faire aucune différence entre elles. Ces exemptions avaient
seulement pour but, dans la pensée du législateur, que
touchait l'intérêt général, de faciliter
à ceux qui les exerçaient, les moyens de devenir plus
habiles, et d'initier leurs enfants aux pratiques de leur art.
Les verriers, grâce à ces avantages, et protégés
par l'espèce de solidarité qui semble avoir existé
entre eux dans toute la Gaule, et par l'isolement de leur existence
au fond des bois, conservèrent à travers huit siècles
d'invasions étrangères et de révolutions sociales,
la qualité d'ingénus, d'hommes libres, et se trouvèrent
ensuite dans diverses régions de l'Europe, faire naturellement
partie de la classe noble, parce qu'ils en avaient déjà
les immunités. Il en fut de même des Monétaires.
Les ouvriers en verres ne maintinrent pas sans peine leur position
au milieu de la société féodale qui considérait
tout travail comme servile. Aussi, les vit-on rarement s'éloigner
beaucoup du lieu où leur noblesse avait reçu sa consécration
de la notoriété publique. Certaines fabriques furent exploitées
pendant des centaines d'années par les générations
successives des mêmes familles.
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EPOQUE DE LA CRÉATION
DES PLUS ANCIENNES
FABRIQUES BAS-POITEVINES |
En général, les vases en verre recueillis dans notre
pays ne remontent guère au delà du règne de Trajan
(fin du premier siècle de l'ère chrétienne). Mais
ce sont surtout les sépultures contemporaines des Antonins (96-192),
qui nous fournissent le verre en abondance : ce qui fait supposer que
sa fabrication, (si tant est qu'elle eût été introduite
antérieurement dans la contrée) y prit alors une extension
plus considérable. - Les vases trouvés au Langon sont
à peu près de cette époque.
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PRODUITS DES FABRIQUES
BAS-POITEVINES.
VERRERIE COMMUNE
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Les localités de la Vendée où l'on a trouvé
le plus de verres antiques sont : Les Verreries de Mervent, Saint-Georges-deMontaigu,
Saint-Médard-des-Prés, Dompierre, Saint-Denisdu-Payré,
l'Isleau-les-Vases en Nalliers, Le Mazeau et La Bernardière.
La plus ample moisson provient du tombeau de la femme artiste du IIIe
siècle, trouvé en 1815, dans la villa de Saint-Médard-des-Prés.
Il en contenait à lui seul plus de quatre-vingt. En les confrontant
avec ceux qui viennent des Verreries de la forêt de Mervent, on
reconnaît qu'ils proviennent en général de la même
fabrique, aussi bien que beaucoup de ceux du Langon (1).
Les fragments et les scories extraits d'une tranchée pratiquée
sur le ténement des Vieilles Verreries voisines de la Réorthe
(2) sont, eux aussi, tout pareils. Le verre en est verdâtre, parfois
bleuâtre, et d'une médiocre transparence. Ceux qui viennent
de Dompierre (3) et de la Bernardière, sont un peu moins anciens,
et d'une pâte de couleur plus foncée et plus verte.
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NOTES:
(1) Musée de la Roche-sur-Yon.
(2) Ancienne collection Fillon.
(3) Musée de la Roche-sur-Yon.
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Marque de fabrique. -Elles sont en très petit nombre. Les
sépultures de Saint-Médard-des-Prés en ont néanmoins
procuré quatre.
La première représente une fourmi figurée sur
le fond. d'un petit vase (collection Hanael Jousseaume) la seconde,
un phallus de satyre placé sous un flacon carré également
de petites dimensions; la troisième, une croix, dont l'extrémité
de chaque branche forme un angle qui se voit sous la base d'un flacon
de cristal artificiel; la quatrième enfin, est sur un fragment
de bouteilles de même matière.
On lit : GALGACVS. GALGAC (1).
Les matières qui composent les verres de cette sorte, sont la
silice, la potasse, la soude et l'oxyde de plomb.
Verres colorés par des oxydes métalliques. -- Une coupe
bleue à demi brisée, était dans le tombeau de la
femme artiste de Saint-Médard-des-Prés. On y a rencontré
aussi un godet en verre jaune : ce godet, de forme ronde, avait servi
à contenir des couleurs liquides. (Voir les dessins ad hoc du
chapitre VII.)
Verres opaques. - On en a trouvé à la Grenouillère
de Curzon (urne extraite des ruines romaines), à Saint-Médard,
au Langon, à Nalliers, à Saint-Georges de Montaigu.
Verres émaillés. - Trouvé à Saint-Médard-des-Prés,
une ampoule faite d'une matière vitreuse verdâtre et de
baguettes d'émail jaune et rouge. Du Langon est venue une petite
plaque brun-rouge ornée d'une feuille blanche imitant celle du
muguet.
Verres avec ornements en reliefs. Le monument le plus curieux de ce
genre qu'ait fourni le sol bas-poitevin est sans contredit la coupe
de verre jaune, ornée de combats de gladiateurs, trouvée
en 1818 au Cormier (2), village de la commune de Chavagnes-en-Paillers.
Cliché Douillard Aug., de Montaigu
Au-dessus de chaque figure..de gladiateurs est son nom. Il y en
a huit . SPICVLVS - COL VMB VS - CALAM VS HOLES - TETRAITES - PRVDES
- PROCVLVS - COCVMBVS.
Dans la même fouille, les ouvriers avaient trouvé aussi
des assiettes, des tasses et d'autres objets, notamment deux petits
lions en terre, une belle soupière en verre, et des espèces
de petits hâtons ou baguettes en verre de diverses couleurs entrelacés
ensemble (2).
(1) Fillon. - Etude sur l'ancienneté de la fabrication
du verre en Poitou, page 195.
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(2) Sur l'emplacement probable d'une villa gallo-romaine.
(3) Notice sur la paroisse de Chavagnes-en-Paillers, par de la Villegille.
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